Blog : Yonathan Arfi

J'avais 17 ans quand j'étais tombé sur un article sur double-page dans l'Express intitulé "Hacène Arfi, fils de harki blessé à vie". Je me rappelle très clairement que la lecture de cette page sur cette personne qui porte le même nom que moi m'avait tourmenté. Mon nom - Arfi - n'est pas très courant et il est pour moi, indissociable de mes racines juives d'Afrique du Nord. Cet article m'avait renvoyé que mon histoire aurait pu être celle d'un autre, en l'occurence musulman, issu d'une famille de harkis algériens. Pour ceux qui connaissent peu l'histoire des harkis, je vous propose de la découvrir à travers le parcours de Hacène Arfi, raconté donc dans cet article de l'Epress que vous pouvez lire ici. Quelle que soit la responsabilité de la France dans le drame algérien, force est de constater qu'il n'y a personne envers qui elle a une dette plus grande que ces supplétifs musulmans de l'armée français, désarmés par la France à la fin du conflit et livrés à la violence du FLN à l'indépendance algérienne. Plus de 150 000 harkis seront massacrés dans les mois qui suivront l'indépendance. 150 000 personnes à qui la France devait, au moins, protection. L'histoire des harkis frappe également par la marginalisation qui a ensuite été imposée à ceux qui ont pu trouvé refuge en France. Doublement rejetés, ils sont marqués par ce sentiment d'abandon et de trahison de tous côtés. Les questions liées à l'Algérie me passionnent ces derniers temps et je retrouve d'ailleurs de nombreux éléments à ce sujet dans l'ouvrage de Jean Daniel "Avec Camus" (à qui les milieux intellectuels ont toujours reproché une sorte d'indifférence face aux victimes arabes de la colonisation française en Algérie) lequel j'aurais l'occasion de revenir prochainement sur ce blog.