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Blog : Torah-Box

Sachez percevoir la vraie réalité !

Sachez percevoir la vraie réalité ! - © Torah-Box

Nous avons vu que la Thora est susceptible de changer l’homme. Plus concrètement, cela signifie que l’étude et l’accomplissement des mitsvot ne sont pas des éléments extérieurs à l’homme, mais sont des activités censées agir sur lui en profondeur.

Il nous faut, avant d’aborder notre sujet, établir une introduction concernant la néchama (l’âme) de l’être humain.

La guemara, dans le traité Brakhot, dit : « Il y a cinq psaumes « barekhinafchi ». A quoi le chiffre cinq fait-il référence ? A HakadochbaroukhHou et à la néchama. » En effet, le livre de Téhilim contient cinq psaumes qui commencent par l’expression « barekhinafchi » (« Bénis, ô mon âme… »). Ces cinq psaumes se rapportent à cinq caractéristiques communes à Hachem et à la néchama de l’homme : « De la même façon que HakadochbaroukhHou remplit le monde entier, ainsi la néchama remplit-elle tout le corps. De la même manière que HakadochbaroukhHou nourrit le monde entier, ainsi la néchama nourrit-elle [spirituellement] tout le corps. De la même manière que HakadochbaroukhHou voit sans être vu, ainsi la néchama voit-elle sans être vue. De la même manière que HakadochbaroukhHou est pur, ainsi la néchama est-elle pure. Enfin, de la même manière que HakadochbaroukhHou se tient retiré des regards, ainsi la néchama se tient-elle retirée des regards ».

A priori, le fait d’affirmer que la néchama « voit sans être vue » pourrait sembler être un inconvénient. Nous allons voir que c’est le contraire qui est vrai.  

La guemara, traité ‘Haguiga, raconte que Rabbi et Rabbi ‘Hiya étaient en chemin, lorsqu’ils pénétrèrent dans une ville. Ils demandèrent aux habitants présents s’il se trouvait un talmid ‘hakham (sage) dans leur ville. Ils leur répondirent qu’en effet, il y en avait un, mais que celui-ci était aveugle. Sur ce, Rabbi ‘Hiya proposa à Rabbi de s’y rendre seul ; du fait que Rabbi était nassi (Président), il n’était pas de son honneur de rendre visite à une personne handicapée. Mais Rabbi insista pour accompagner Rabbi ‘Hiya, puisqu’il s’agissait, souligna-t-il, de rendre visite à un talmid ‘hakham. Ils se rendirent donc chez lui, le rencontrèrent et s’entretinrent avec lui de Thora. Au moment où ils devaient se retirer, le talmid ‘hakham leur dit : « Puisque vous avez eu le courage de rendre visite à quelqu’un qui est vu mais qui ne voit pas lui-même, je vous souhaite de mériter de recevoir Celui Qui voit sans être vu [HakadochbaroukhHou] et de bénéficier de Sa présence parmi vous. » Rabbi s’adressa alors à Rabbi ‘Hiya : « Si je m’étais laissé convaincre par tes paroles, j’aurais manqué cette bénédiction ! »

Expliquons le sens profond de la bénédiction faite à Rabbi et Rabbi ‘Hiya. Comme nous l’avons vu, le fait d'être vu sans pouvoir voir soi-même est généralement considéré comme une carence. Bien qu’il y ait une part de vérité dans une telle affirmation, il est important de la relativiser.

Le rapport que l’on a au monde passe essentiellement par la vue. Lorsque notre regard se pose sur une personne, nous sommes immédiatement en mesure de déterminer si celle-ci est grande, petite, riche ou pauvre. Nous « délimitons » la personne, et ce, à l’aide d’éléments purement physiques et extérieurs à sa néchama. Il s’agit donc d’une appréciation réductrice, qui se focalise sur l'aspect extérieur et estompe l'aspect spirituel. De plus, l'impression première fournie par la vue est bien souvent trompeuse et n'est pas représentative de la réalité.

C’est ce que ce talmid ‘hakham voulut enseigner à Rabbi et à Rabbi ‘Hiya : un homme aveugle est certes lourdement handicapé, mais il a cependant l'avantage de pas être limité dans sa perception de la réalité. Une personne privée de la vue aura plus facilement accès à l’intériorité des choses, elle sera en mesure de percevoir l’essence profonde des personnes ; en d’autres termes, elle aura plus facilement accès à la néchama, la sienne comme celle des autres. Elle sait déceler le véritable message contenu dans les paroles qu’elle entend. C’est ce qui explique sans doute l’attitude de certains tsadikim qui ferment les yeux ; ils s’efforcent de mieux percevoir la réalité. Ils savent que la vue est terriblement réductrice.

Le message du talmid ‘hakham aux deux Sages était donc le suivant : « Vous avez su rechercher l’intériorité, vous aurez le mérite de voir la Présence Divine régner parmi vous ».

Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 4 minutes