Blog : Torah-Box

Comment aider les âmes de nos proches par nos actes ? Est-il réellement possible de leur procurer une quelconque satisfaction dans le monde futur ? C’est pour répondre à ces questions, et d’autres encore, qu’a été fondé le « Yom hakadich haklali » (« Jour du kadich en commun »). Tout ce que vous voulez savoir sur ce jour particulier.  

Si vous aussi pensiez qu’il ne vous était pas donné d’aider vos proches défunts là où ils se trouvent, alors vous faites erreur… Car il est une nuit de l’année, celle du 10 tévèt, où les mékoubalim ont pour habitude de prononcer un tikoun spécial, ayant le pouvoir de contribuer à l’élévation de l’âme des défunts.   

Cette année, le tikoun le plus important aura lieu à la Yéchivat Hachalom de Jérusalem, où étudient des mékoubalim et qui est dirigée par le rav David Batsri chlita. Le rav Ya’akov Adès chlita y participera également, en présence d’un quorum de dix mékoubalim. Cette cérémonie commencera dès 21h00 ce soir pour se poursuivre toute la nuit jusqu’à vendredi après-midi. Elle débutera par un siyoum de l’étude du Zohar. Puis les rabbanim étudieront des michnayot pour l’élévation de l’âme des défunts. Enfin ils prononceront un texte spécial destiné à faire la réparation de ces âmes, sous la direction du rav Batsri chlita.  

Le rav Yits’hak Batsri, son fils, a accepté de répondre à nos questions concernant cette tefila si particulière.

Rav Batsri, bonsoir. Qu’est ce qu’exactement ce tikoun et comment y procède-t-on ?

Cela se passe de la manière suivante : dix hommes craignant D.ieu se rassemblent et récitent ensemble tout le livre des Téhilim. Celui-ci est divisé en sept parties, chacune correspondant à l’un des sept piliers du judaïsme : Avraham, Yits’hak, Ya’akov, Moché, Aharon, Yossef et David. Ainsi, le souvenir de ces Justes est invoqué pour le mérite des défunts. Ensuite, l’on sort un séfer Torah du aron hakodech et on y lit les textes relatifs au tikoun.

Quelle est la valeur de ce tikoun ?

Notre grand Maitre, le saint kabbaliste, le rav Yéhouda Petaya zatsal, qui possédait des connaissances exceptionnelles en kabbala, est lui-même l’auteur de ce tikoun. De son vivant, de nombreuses âmes vinrent s’adresser à lui, le suppliant de les aider à atteindre leur réparation. Il parvenait à les sortir de là où elles se trouvaient pour leur faire atteindre le gan ‘éden. Il expliqua que les âmes à qui on faisait ce tikoun venaient ensuite en rêve à leurs proches pour leur dévoiler leur sort. Si elles apparaissaient vêtues de blanc, cela signifiait que le tikoun avait eu son effet et qu’elles avaient pu entrer au gan ‘éden. Si au contraire, le défunt apparaissait vêtu de vêtements sombres, le visage abattu, cela signifiait que le tikoun n’avait pas été suffisant et qu’un nouveau tikoun était nécessaire. Mon père, le rav David Batsri chlita, qui est également le petit-fils du rav Petaya zatsal, a l’habitude de faire ce tikoun à de nombreuses personnes défuntes. Le rav Yits’hak Kadouri zatsal, qui était l’élève du rav Petaya, avait annoncé à mon père en son temps : « Sache que tu as hérité de la force spirituelle de ton grand-père. Tu as le pouvoir de sauver, de réparer et d’élever les âmes des défunts ». Il s’agit d’un tikoun de très grande importance.

Que signifie cette prière pour le défunt ?

Il s’agit d’une prière capable d’extirper les défunts du guéhinom pour les faire monter vers le gan ‘éden. Ce tikoun s’adresse à tous, quel que soit le niveau spirituel qu’avait la personne de son vivant. Même pour les Justes, ce tikoun peut s’avérer utile, car : « Il n’est point de juste sur la terre qui accomplit le bien sans jamais pécher » ! Le roi David eut lui-même recours au tikoun pour son fils Avchalom qui fut, comme nous le savons, un fils rebelle. Il parvint à le faire sortir du guéhinom pour le faire entrer au gan ‘éden.    

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