Blog : Michelle Goldstein

Saint-Raphaël : Empêcher d'oublier

Si vous n'avez pas encore eu le temps d'aller au centre culturel voir l'exposition sur la déportation durant la deuxième guerre mondiale, c'est aujourd'hui le dernier jour. Et cela mérite un détour.

Conçue par la Fondation pour la mémoire, mais présentée par la section locale de la FNDIRP (*), cette exposition en 32 panneaux résume toute l'horreur de l'organisation mise en place par les nazis, des rafles jusqu'à l'acheminement dans les camps et le système concentrationnaire.

Deux témoins

Deux survivants des camps de la mort, présents à tour de rôle, MM. Serge Schneider et Georges Lebel, peuvent aussi répondre aux questions des visiteurs. Ce dernier regrettait d'ailleurs n'avoir reçu qu'hier une vitrine pour présenter des documents qui leur sont personnels.

Notamment la dernière lettre manuscrite écrite par le père de M. Schneider à sa fille, avant de partir en déportation, où il est mort. Un témoignage émouvant à côté des textes accompagnant les reproductions des photographies et dessins de l'époque, des images parfois insoutenables.

Georges Lebel, interné à Buchenwald, pesait 33 kg à sa sortie du camp. « Trois mois de plus et je ne rentrais pas dans ma famille. C'est là, dans mon village, que je me suis retapé » explique-t-il. Son témoignage, dont il fait profiter ceux qui le souhaitent, est une leçon de vie et d'optimisme.

En tout cas, l'exposition fait oeuvre de pédagogie, et est appréciée à ce titre comme en attestent les mots laissés sur le livre d'or : « Merci de tout coeur une nouvelle fois, écrit Gabriel Aymard, président des israélites du Var Est. Que les Français n'oublient jamais ce que les nazis ont fait à des êtres humains qui n'ont jamais rien fait de mal ». « Merci de nous empêcher d'oublier » dit aussi C. Noël.

(*) Fédération nationale des déportés, internés, résistants et patriotes.

Var-Matin