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Blog : Torah-BoxNe pas se sentir seule au c'ur de l'accouchementLa salle d’accouchement était éclairée comme en pleine journée. Mikhal, l’assistante à l’accouchement, se tenait près du lit, prête à intervenir et à aider au maximum. Mais la femme qui se trouvait en travail ne lui demanda qu’une seule chose : lui tenir la main et la lui serrer très fort. Mikhal comprit parfaitement cette demande. De nombreuses femmes désirent la même chose : serrer très fort la main de la personne présente au moment des contractions, et ce, jusqu’à la naissance du bébé. Elles le demandent à l’assistante ou à leur mère. Elles serrent fort comme si, grâce à cela, elles pouvaient diminuer un peu l’intensité des douleurs… Combien de magie se trouve dans cet acte de serrer la main, à tel point que les femmes le demandent encore et encore ! La tendance humaine est en général de toujours chercher à garder son indépendance. Aucun homme n’apprécie montrer qu’il se sent incapable de réaliser quelque chose ou d’exposer sa vulnérabilité et ses faiblesses en demandant de l’aide à ceux qui l’entourent. Par contre, dans les moments de douleur, cela est totalement différent. Lorsque nous souffrons et que nous nous sentons éprouvés, s’éveille en nous la sensation de vouloir se reposer sur quelqu’un et la certitude de ne pouvoir faire face seul à la douleur et à l’épreuve. Voilà donc l’explication à cette demande fréquente de serrer la main lors des contractions. Cette pression donne la sensation de ne pas être seule et l’assurance que quelqu’un se tient à mes côtés. La personne qui se trouve à côté de moi participe à mes souffrances et nous les affrontons ensemble. En réalité, il existe une assistance à l’accouchement beaucoup plus parfaite et plus complète. Cette assistance, toute femme qui accouche peut en bénéficier, même si aucune main ne semble lui être tendue. C’est l’assistance d’Hachem Lui-même. La présence à ses côtés du Créateur du Monde lui permet de renouveler ses forces et de surmonter cette étape de la vie qu’est l’accouchement. Est-il possible de parvenir à ressentir, au moment des douleurs, la « main » d’Hachem serrant la nôtre ? Afin d’avoir ce mérite et de transformer le processus de l’accouchement en une expérience spirituelle, nous allons en premier lieu essayer d’éclaircir la raison pour laquelle la femme doit éprouver des douleurs au moment de son accouchement. Le déroulement de la vie de l’homme est totalement différent de celui du reste de la Création. Les animaux vivent l’accouchement facilement et sans douleur. Les animaux n’ont pas besoin d’hôpital, d’anesthésie péridurale, de sage-femme ou encore de médecin… Ils se trouvent un endroit dissimulé et calme et se renferment sur eux-mêmes jusqu’au moment de la naissance qui est court et se déroule avec facilité. Leur rétablissement est rapide et nous ne connaissons pas encore de « maison de convalescence » qui ait été érigée à leur intention… En revanche, la femme souffre durant toute la grossesse et encore plus au moment de l’accouchement à proprement parler où les douleurs et les souffrances sont sans commune mesure. Les animaux se lèvent le matin, et sans aucun investissement particulier ou une quelconque pensée spécifique, ils trouvent de quoi se nourrir et se désaltérer. Nous n’avons jamais entendu parler d’un animal qui souffre du joug de la subsistance ! On ne lui demandera jamais de faire des « heures supplémentaires », de se confronter à un patron ou de peiner afin de faire carrière. Par contre, l’homme est du matin au soir perturbé afin de rapporter du pain pour sa famille. Nos Sages nous enseignent (Kiddouchine 82b) : « Rabbi Chimon Ben Eliézer dit : je n’ai jamais vu un cerf ou un lion livreur, ou encore un renard commerçant, et pourtant, ils ne peinent pas pour leur subsistance. De plus, ils ont été créés pour moi (pour l’homme) et moi j’ai été créé pour servir Hachem. Comment se fait-il que ceux-ci, qui ont été créés pour me servir, ne peinent pas pour leur subsistance, et moi, qui ai été créé pour servir Hachem, je suis obligé de peiner pour subvenir à mes besoins ? En réalité, c’est à cause de mes mauvaises actions que j’ai perdu ma subsistance ». Lorsqu’Adam Harichone fauta en consommant du fruit interdit, il a été maudit par Hachem : (Béréchit 3, 17-19) : « Maudite est la terre à cause de toi… c’est à la sueur de ton front que tu mangeras du pain ». ‘Hava aurait normalement dû accoucher avec facilité tout comme le reste des créatures, seulement, la faute qu’elle commit entraîna cette punition (idem 16) : « Tu enfanteras avec douleur » et c’est pour cela qu’elle souffre de la grossesse et de l’accouchement. Cette souffrance est quelque chose de surnaturel. En effet, si l’on observe bien, on remarque que tous les muscles du corps de l’homme tels que le cœur ou les intestins se contractent sans causer la moindre douleur et sans même que l’homme ne soit conscient du moment de ces contractions. Il n’y a que les contractions liées au muscle de l’utérus qui entraînent de telles douleurs. À toute tribulation au cours de la vie, à toute souffrance ou tristesse et également aux douleurs de l’enfantement, il existe un objectif précis : réparer le dommage causé par la faute d’Adam et de ‘Hava. Les cris perçants de l’enfant se faisaient entendre dans tout le dispensaire. Néanmoins, l’homme en blouse blanche qui se tenait près de lui continuait de recoudre le menton de l’enfant avec une détermination incroyable : « N’a-t-il pas de cœur ce médecin ? N’a-t-il pas de compassion pour ce pauvre enfant qui se tord de douleur ? » Il est évident pour tout le monde que l’objectif du médecin est très clair : il vient en aide à cet enfant. Il le soigne, le guérit et panse sa plaie. Et c’est justement grâce à sa miséricorde envers lui qu’il tient absolument à soigner et cicatriser sa blessure. C’est pour cette raison que lorsqu’une femme vit un accouchement traumatisant, car long, douloureux et difficile, elle ne doit en aucun cas penser qu’elle a reçu une punition d’Hachem. Hakadoch Baroukh Hou est un Père miséricordieux et n’amène jamais de mal sur l’homme, « N’est-ce pas de la bouche de l’Éternel qu’émanent les maux et les biens ? » (Eikha 3, 38). Tout ce qu’Hachem fait est uniquement et seulement pour prodiguer du bien à Ses créatures et afin que l’homme répare ce qui a été détérioré en lui. « De quelle manière mes souffrances sont-elles une réparation de la faute d’Adam Harichone ? » te demandes-tu. Afin de comprendre comment se déroule cette réparation, essayons de comprendre tout d’abord la signification de la faute originelle. Adam et ‘Hava consommèrent du fruit de l’arbre de la connaissance, car dans leur cœur, ils éprouvaient le désir d’en connaître davantage. Le premier homme ne s’est pas contenté d’une vie à l’ombre de la Présence Divine, mais a voulu élargir ses horizons. C’est là tout le piège tendu par le serpent. En effet, il annonça à ‘Hava : « Et vous serez comme D.ieu, vous connaîtrez le bien et le mal » (Béréchit 3, 5). « De cet arbre D.ieu a mangé et a pu créer le monde. Vous pourrez ainsi devenir comme D.ieu et créer des mondes ». (Selon Rachi sur ce verset). L’homme voulut être son propre maître, en se fiant à ses forces et à sa seule intelligence. Il voulut diriger sa vie de façon totalement indépendante, acquérir des connaissances qui lui permettraient de se débrouiller seul dans n’importe quelle situation, à l’aide de ses seules forces. Une telle vision de la vie est à l’opposé de la volonté d’Hachem. Hakadoch Baroukh Hou ne désire pas que nous vivions seuls ! Il attend impatiemment que l’on se tourne vers Lui, que nous soyons liés à Lui de façon permanente et ininterrompue. Il désire que l’on ressente à chaque instant de notre vie que tout ce qui nous arrive vient de Lui et que l’on peut tout Lui demander à l’aide de la prière. (Tiféret Chimchon sur la Torah, Béréchit). C’est pour cette raison que la malédiction s’abattit sur Adam et ‘Hava : pour qu’ils réparent leur faute. Comme nous l’avons dit précédemment, l’Homme a voulu avoir le contrôle sur tout, et Hakadoch Baroukh Hou lui accorda une vie où il lui est impossible de se débrouiller tout seul. Hachem a fait en sorte que l’Homme ait besoin de Lui et dépende de Lui à chaque instant de sa vie. L’agriculteur ensemençant et labourant son champ ne sait pas si la pluie tombera et si son champ donnera ses fruits, ou bien si, que D.ieu l’en préserve, celui-ci s’asséchera et qu’aucune récolte ne pourra être effectuée. Un homme investit dans l’achat d’un magasin dans un centre commercial connu. Les prévisions lui annoncent une belle réussite, mais malgré cela, il est empli de doutes : les gens vont-ils entrer et acheter dans mon magasin ? Combien d’argent un homme serait-il prêt à payer afin que quelqu’un lui murmure quel sera l’avenir du terrain qu’il a acquis sur le conseil de grands experts en investissements ? L’incertitude que l’on éprouve face à l’avenir nous permet de nous lier au Créateur du monde de façon continue. Cela entraîne notre volonté de prier vers Lui afin qu’Il fasse en sorte que tout se passe pour le mieux et que l’on soit dans l’attente permanente de Son secours. C’est exactement cela la signification des contractions lors de l’accouchement : il est vrai que la femme a été dotée d’une capacité exceptionnelle à affronter la douleur, mais pour qu’elle puisse accomplir son rôle à ce moment précis, les contractions sont là pour lui enlever un peu sa sensation de contrôle de la situation. Ces douleurs sont surnommées en hébreu « les cordes de l’enfantement » (‘Hevlei Leida), car elles permettent à la femme de se lier de manière instantanée au Créateur, comme si elle y était attachée à l’aide d’une corde. Au moment où tu ressens que tu perds le contrôle et que tu n’as plus de forces, tu as le mérite de t’attacher et de te lier au Maître du Monde ! Le cri qui sort du plus profond de ton être montre que tu supplies le Créateur de te sauver et de te faire sortir, dans Sa miséricorde, de l’obscurité la plus profonde à la clarté. Il faut que tu croies d’une foi intense et que tu aies la certitude qu’il n’y a qu’Hakadoch Baroukh Hou qui puisse te sortir de là et te délivrer de ton supplice ! Cette dépendance totale crée à chaque accouchement un processus de rapprochement d’Hachem. C’est une expérience spirituelle te prodiguant un regard véritable sur la vie en général. Ainsi, tu ne te trouves jamais seule ! La moindre douleur ou difficulté à laquelle tu te confrontes est une partie inhérente de ton rôle ici-bas. La confiance en Hachem ainsi que la prière sont des moyens qui te permettent à chaque instant de t’armer de courage et de force. C’est uniquement cela qui t’aidera à surmonter cet accouchement si émouvant. Ces sensations de rapprochement avec Hachem sont ta véritable « assistance à l’accouchement ». La concentration sur l’idée de ton lien avec Hachem à ce moment-là amplifie ta capacité à supporter les souffrances comme si la « main » d’Hachem était tendue vers toi, comme si tu pouvais La tenir et La serrer très fort dans la tienne en entendant Sa voix : « Tu n’es pas seule ! Quelqu’un est près de toi et s’inquiète pour toi ! » Cette sensation te donnera la force de te confronter à l’accouchement avec une puissance redoublée, mais également aux épreuves de la vie dans son ensemble ! 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