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Blog : Torah-Box

L'écho de la Haftara Tetsavé

L'écho de la Haftara Tetsavé - © Torah-Box

Contexte de la Haftara

Cette semaine, notre Chabbath précède la fête de Pourim. Il est de tradition de déroger à l’ordre habituel des Haftarot, et de lire une Haftara spécifique nommée « Zakhor ». Nous devons également lire, à l’issue de la Paracha de la semaine, un passage spécifique dans un autre Séfer Torah, relatif au souvenir du mal que nous a fait Amalek, et à la Mitsva d’effacer son nom de la Terre. Ce Chabbath s’appelle ainsi « Zakhor ».

Toutefois, nous allons essayer, avec l’aide d’Hachem, de poursuivre notre analyse hebdomadaire des Haftarot, et nous pencher sur celle de Tétsavé. Nous essaierons toutefois d’identifier des liens avec la Haftara de Zakhor.

La Haftara de Tétsavé est issue du livre d’Ezéchiel, un des trois grands prophètes dits « scripturaires » de la tradition juive. Notre passage évoque la vision qui lui a été offerte de la reconstruction du troisième Temple, ses mesures, son agencement, mais aussi les modalités de son inauguration.

Cette Haftara a une puissance symbolique très forte. Elle porte avec elle l’espoir millénaire du peuple juif de l’avènement messianique et de la reconstruction du Temple, que nous espérons très proche avec l’aide d’Hachem.

Liens entre la Haftara et la Paracha

La Haftara et la Paracha de cette semaine évoquent des thématiques très proches, notamment la description des cérémonies d’inauguration du Mizbéa’h (l’autel des sacrifices) dans le Sanctuaire pour la Paracha et dans le futur Beth Hamikdach (Temple) pour la Haftara. Les champs lexicaux de nos deux textes sont très proches. Ces cérémonies se déroulent selon la tradition à la même période : du 23 Adar au 1er Nissan.

L’écho de la Haftara

La Haftara de cette semaine peut se prêter à différents niveaux de lecture. En nous détachant du sens premier du texte, nous pouvons y trouver des enseignements éternels pour les hommes.

En effet, nos Sages nous enseignent que le Temple et l’homme ont ceci en commun qu’ils représentent tous deux un « monde » en miniature. Aussi, les enseignements relatifs à la construction du Temple et sa sainteté peuvent donner à l’homme lui-même, de manière allusive, des indications sur la manière de « se construire » et de développer en lui des dispositions spirituelles élevées.

Une des premières phrases de la Haftara est surprenante car elle insiste sur le terme « Torat Habayit » (la loi relative au Temple) qui ouvre et ferme le verset 12, chapitre 43 : « Voici la règle relative au Temple, qui sera situé au sommet de la montagne. Tout le domaine alentour est éminemment saint. Telle est la règle relative au Temple ».

Par ailleurs, notons que le verset précédent invitait l’homme à « avoir honte de ses fautes » pour ensuite pouvoir examiner le plan précis du Temple : ses entrées, ses sorties, ses mesures…

Ces éléments amènent donc nos Sages à nous suggérer que ces versets n’évoquent pas seulement la construction du Temple, mais également la construction de l’homme.

Tout d’abord, « le sommet de la montagne » évoqué par Ezéchiel invite l’homme à créer dans sa vie des hiérarchies et des priorités. L’homme peut être parfois tenté de penser pouvoir concilier plusieurs priorités : la spiritualité d’une part, sa vie professionnelle d’autre part, ses autres activités matérielles etc… Or, nos Sages nous ont avertis depuis longtemps qu’il n’est pas possible à l’homme de profiter pleinement des plaisirs du « Olam Hazé » (le monde matériel), et de profiter pleinement du « Olam Haba » (le monde futur). L’homme doit faire des choix, fixer ses priorités, placer sur le « sommet de la montagne » un objectif, une valeur suprême qui lui servira de cap tout au long de sa vie.

Cela ne signifie pas que l’homme doit s’échapper du monde, se réfugier dans une tour d’ivoire spirituelle. Bien au contraire, nous savons combien la Torah est attachée à ce que l’homme habite le monde pour le parfaire, notamment dans sa relation à ses prochains. Mais simplement, l’homme doit essayer d’avoir les idées claires sur ses priorités afin de ne pas être tentés par des projets de vie concurrents de ceux proposés par la Torah.

Pour y parvenir, le prophète nous invite à créer autour de notre vie spirituelle des barrières protectrices à travers la référence au « domaine alentour » au Temple qui doit aussi être sanctifié. Cet environnement de sainteté que l’homme construit autour de lui, lui permet précisément de faire preuve de vigilance et de s’éloigner des fautes.

Nous comprenons également mieux le verset précédent qui invitait l’homme à avoir honte de ses fautes avant d’examiner les mesures du Temple, ses entrées, ses sorties. Nos Sages nous invitent à y voir également une allusion à la vie spirituelle de l’homme, notamment à tout ce qui « entre en lui » (par sa bouche, ses oreilles, ses yeux), mais aussi tout ce qui sort de lui (s’interdire toute médisance, raffiner son langage, élever ses prières…) (Rav Rozenberg).

Pour maintenir son ambition spirituelle, son aspiration à la sainteté, l’homme doit être en éveil permanent pour trier et filtrer ce qu’il fait entrer en lui, ou dans sa maison, mais aussi ce qui émane de lui. Notre génération mesure tout particulièrement à quel point protéger ses yeux, son esprit, ou encore les références qui s’invitent dans nos foyers est un enjeu fondamental.

La construction de soi, tout comme l’édification d’un foyer harmonieux, requièrent un travail d’orfèvre et une vigilance de tous les instants. La sanctification du « domaine alentour », pour reprendre la belle phrase de la Haftara, est effectivement déterminant dans cette entreprise.

C’est ainsi que l’homme parviendra, avec l’aide d’Hachem, à être digne non seulement d’assister à la construction du troisième Temple, mais aussi de faire de lui-même un Temple afin que D.ieu puisse résider dans son cœur.

Nous pouvons également faire un pont avec la Haftara que nous devons lire cette semaine relative à la Paracha « Zakhor », et qui nous enjoint de nous souvenir du mal que nous a fait Amalek et d’effacer son souvenir de la Terre. La Haftara nous rappelle que le Roi Chaoul avait mené une guerre victorieuse contre Amalek. Toutefois, il n’avait pas obéi totalement à l’ordre de D.ieu qui lui avait demandé de ne rien garder du camp d’Amalek. Or, il avait conservé certains troupeaux et fait prisonnier le roi Agag. Il pensait certes utiliser ce butin de « guerre » dans un but spirituel, mais il n’obéissait pas exactement à la parole de D.ieu. Ses raisonnements personnels l’ont emporté sur l’ordre divin, et il a laissé entrer dans le camp d’Israël une trace d’Amalek.

Or, comme nous l’avons vu, il est bien souvent périlleux de penser contrôler les influences et les références étrangères que l’on fait entrer en soi ou chez soi. Elles prennent parfois, à notre insu, le dessus sur notre volonté et nous éloigne, D.ieu préserve, de nos objectifs spirituels.

A nouveau, nous mesurons combien il est important de placer la parole de D.ieu « au sommet de la montagne » (« Béroch Hahar »), de sanctifier cet espace, et de ne laisser aucune place aux interférences délétères contraires à notre vocation spirituelle.

En cette veille de Pourim, puissions-nous avoir le mérite, avec l’aide d’Hachem, de voir de nos propres yeux la vision que nous décrit ici Ezéchiel du troisième Temple, et connaître une époque où le mal et son incarnation à travers Amalek auront complètement disparu !

Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 45 minutes