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De Steeve à Shimon : les Chéva Brakhot

De Steeve à Shimon : les Chéva Brakhot - © Torah-Box

Steeve, juif de 18 ans, ne connaît pas de limite ! Il a tout pour réussir mais préfère passer son temps à enquiquiner les autres. Suite à un bouleversement dramatique et une rencontre improbable, son destin prend une nouvelle dimension totalement à l'opposé de ce qui était prévu. Steeve va devenir peu à peu Shimon.

Chaque mercredi, vous découvrirez cette histoire, inspirée d’une histoire vraie, belle, forte, et qui vous surprendra sur bien des points. Bonne lecture !

Perla et moi sommes dans la voiture pour nous rendre chez mon oncle Samuel et ma tante Mylène. Je préviens ma femme que, leur couple, c’est un peu les stars de notre ma famille, car ils sont connus pour être extrêmement généreux. En me garant, à quelques mètres de leur villa, j’explique à Perla que, depuis que je suis petit, mon père m’a toujours expliqué que Samuel était un exemple pour nous tous, car il a bâti sa fortune de ses mains ! C’est vraiment le cas de le dire puisqu’il est pâtissier, de métier. Même quand il a connu des hauts et des bas, il ne s’est jamais découragé, surtout dans sa vie personnelle qui a été plus que mouvementé.

Juste avant de sonner à leur porte, je confie à Perla que c’est seulement lorsque j’ai fait mon Aliyah que j’ai appris à mieux le connaître. Samuel avait fait la sienne plusieurs années auparavant, en compagnie de ma tante, et depuis, ils ont eu trois filles. Je savais qu’il avait deux garçons d’un mariage précédent, mais je n’ai jamais eu l’occasion de les rencontrer. Je me souviens très bien de son enthousiasme quand je lui avais annoncé nos fiançailles par téléphone. Il avait beaucoup insisté pour nous recevoir, en prenant une option sur le premier soir des Chéva’ Brakhot et… c’est Mylène qui nous ouvre la porte :

– Ah ! Voilà les mariés ! Mazal Tov ! Entrez, entrez je vous en prie. Quel honneur et quel bonheur vous nous faites, d’avoir acceptés de venir.

– C’est plutôt nous qui devons vous remercier de nous recevoir. Je sais que c’est beaucoup de travail !

– Ne dis pas de bêtises ma belle, Perla. Allez dans le salon, tout le monde est là, nous n’attendions plus que vous.

Dès que nous entrons dans la pièce, nous sommes accueillis tel un couple princier. Tant de Kavod nous fait vraiment chaud au cœur. Perla et moi ne pouvons nous empêcher de jeter un œil à la table de la salle à manger qui fourmille de mille et un mets, ce qui nous met direct l’eau à la bouche. Très vite, nous prenons place, et la soirée peut commencer.

Heureusement que j’avais conseillé à Perla de ne pas trop manger à midi, pour laisser la place à toute cette nourriture délicieuse. Je savais que ma tante était un cordon bleu, mais là, elle s’est surpassée. Le dîner se passe super bien, l’ambiance est aussi bonne que le repas lui-même. Cependant, ce qui attire le plus mon attention, c’est la façon dont mon oncle et ma tante n’ont pas arrêté de s’aider mutuellement pendant toute la soirée. Je crois qu’à eux deux, ils ne se sont pas assis plus de trois minutes consécutives rien que pour être à nos petits soins.

Je suis fasciné par tant d’amour et d’harmonie qui se dégagent entre Samuel et Mylène. À la fin du repas, juste avant que nous commencions les Chéva’ Brakhot et juste après le Dvar Torah de mon beau-père, je demande la permission de dire quelques mots pour partager l’admiration que j’ai pour ceux qui nous reçoivent. Je rajoute même que j’espère que Perla et moi serons comme eux, dans quelques années.

Et là, Mylène et lui se regardent et se mettent à sourire. Le repas se termine en chanson, les invités repartent petit à petit. Je dis à Perla que l’on ne va pas tarder à y aller nous aussi, mais mon oncle me prend à part et m’invite à aller voir sa terrasse qu’il vient juste de refaire. J’entends ma tante qui invite Perla à rester encore un petit moment, le temps de prendre un thé à la menthe.

Mon oncle et moi arrivons en haut et il m’invite à m’assoir, car il a besoin de me parler :

– Oy ! Je dois m’inquiéter ? J’ai trop mangé, c’est ça ! Je le savais, tu vas me demander la note maintenant !

– Elle est bien bonne celle-là ! Mais non, détends-toi ! Je voulais revenir sur ce que tu as dis tout à l’heure, à table.

– J’ai dit quoi exactement ?

– Quand tu as parlé de l’harmonie qu’il y a entre Mylène et moi, je me suis dit qu’il fallait absolument que je te confie l’histoire du couple que tu admirais tout à l’heure ! Cette image idéale que tu vois aujourd’hui mérite que je te dévoile toutes les autres images que ta tante et moi avons dû traverser pour arriver à cette complicité qui n’a rien de naturelle. Je sais que j’aurais apprécié que l’on me raconte cette histoire le soir de mes propres Chéva’ Brakhot, car qui sait ? Peut-être aurais-je fait moins d’erreurs.

Alors voilà, il y a quarante quatre ans, je vivais à Marseille entouré de mes frères et sœurs. Vers l’âge de seize ans, ma mère m’a envoyé seul sur Paris pour passer mon diplôme de pâtissier pour devenir Chef. Très tôt, mes parents ont su que j’avais un certain don dans les mains pour fabriquer des gâteaux délicieux avec pas grand chose comme ingrédients.

À l’époque, il faut que tu saches que nous n’étions pas très religieux, mais nous étions très attachés à la tradition. Sur le chemin pour m’emmener à la gare, mon père m’a fait promettre de ne jamais, Lo ‘Alénou, manger de porc. Et cela, quelles que soient les circonstances.

Je ne comprenais pas trop pourquoi mon père avait tellement insisté, mais, en montant dans le train, je lui fis la promesse. Très vite, lorsque j’ai commencé l’école, j’ai compris que j’allais être confronté à un sérieux dilemme, car, pour réaliser des glaçages parfaits, il fallait que j’utilise comme ingrédient principal de la gélatine. J’étais très embêté, car il était difficile de confectionner de la pâtisserie sans y goûter. Alors, en travaillant pendant des heures et des heures avec des produits Cachères, j’ai réussi à remplacer l’un des ingrédients les plus importants de mon métier par des substituts. Ainsi, je lançais la première production de gâteaux Cachères en France.

Il faut savoir qu’à l’époque, sur Paris, ce n’était pas comme maintenant où l’on trouve des boulangeries et des supermarchés dans presque tous les arrondissements de la capitale. Oh que non ! Dans les années 70, pour assurer les réceptions, on se débrouillait avec une grand-mère qui avait la réputation d’être Cachère, et en avant la musique. Du coup, avec mon cousin, qui est assis à cette table (le père de Shimon), une fois mon diplôme en poche, on a eu l’idée d’ouvrir à deux la première pâtisserie Cachère de Paris. Comme je le répète, nous n’étions pas érudits, mais nous avions une foi aveugle en Hakadoch Baroukh Hou. Aujourd’hui, Baroukh Hachem, nous avons tous plus ou moins évolué dans la Torah, la preuve avec toi mon neveu. Pas plus tard que tout à l’heure, je confiais à Mylène combien j’étais fier d’avoir assisté à ton mariage, célébré dans les règles de la Halakha.

Donc, je disais qu’à l’âge de 22 ans, j’ai eu ma première boulangerie qui se situait dans le quartier de Saint Paul. Je ne voyais ni le jour, ni la nuit, tellement je travaillais dur pour faire tourner la boutique. Et puis un jour, il y a le rabbin de la synagogue du quartier qui rentre dans mon magasin et qui me supplie de venir exceptionnellement compléter le Minyan, car il manquait une personne pour faire le Kaddich. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai tout de suite accepté. J’ai laissé l’apprenti gérer les clients pendant les quinze minutes de mon absence.

En arrivant là-bas, ça m’a fait tout drôle parce que, depuis que j’avais déménagé sur Paris, je n’avais plus les pieds dans une synagogue et je fis une prière comme jamais ! À la fin, après le Kaddich, le rabbin me demande de rester cinq minutes de plus pour manger rapidement la Sé’ouda offerte par la famille endeuillée. Ça m’a fendu le cœur quand il m’a expliqué que c’était une femme de neuf enfants qui venait de perdre son mari de façon brutale. J’ai regardé du côté des femmes, et j’ai tout de suite repéré une jeune fille qui devait avoir approximativement le même âge que moi. Elle n’était autre que l’aînée de la fratrie qui venait de perdre leur père.

Par politesse, je suis parti saluer la famille et leur dire mes condoléances. Quelques jours plus tard, j’ai su par le rabbin que la jeune fille en question fréquentait la synagogue le Chabbath matin, alors, pour avoir une chance de la revoir, je me suis mis à y aller aussi. Jusqu’à ce que sa mère comprenne mon petit manège et vienne me trouver à la boulangerie pour me dire qu’elle était d’accord que j’invite sa fille à sortir. Je ne sais pas pourquoi, mais je m’étais pris d’affection pour cette famille, et, dès que j’avais un peu d’argent de côté, je le mettais dans leur boîte aux lettres, ni vu, ni connu, pour les aider un peu.

La jeune fille n’était autre que Mylène, et, rapidement, nous sommes devenus inséparables. Au bout de six mois à peine, nous étions mariés. Au début, entre nous, les choses se sont passées à merveille, mais au bout de quelques mois, notre relation s’est très vite dégradée. Mylène avait du mal à s’habituer à mes horaires épouvantables de boulanger. Moi, je lui reprochais son manque de patience, car j’avais toujours été très clair avec elle dès le départ, que mon travail passait avant tout ! Je n’avais pas quitté ma propre famille très jeune pour ne pas réussir dans ce que je faisais. Je pensais qu’une fois marié, j’allais être le pacha, et qu’en l’épousant, j’avais déjà fait tous les efforts nécessaires, et, évidemment, je ne l’aidais en rien dans l’entretien dans la maison.

Là où ça a vraiment dégringolé entre nous, c’est quand le docteur nous a annoncé qu’il nous serait très difficile d’avoir des enfants ensemble. Après cette annonce, j’étais anéanti. De son côté, Mylène avait préféré faire comme si le docteur ne nous avait rien dit.

Malgré mon caractère épouvantable, elle s’efforçait d’être toujours patiente, douce et gentille avec moi. Si elle sentait que je n’allais pas bien à cause des soucis que me causait la boulangerie, ou autre chose, elle se débrouillait pour avoir la joie de vivre et pour me préparer mon plat préféré. Chaque fois que je la regardais, je souffrais trop de ne pas avoir d’enfant avec elle, alors il arrivait souvent que je ne rentrais pas de la nuit pour rester avec mes copains plutôt qu’avec elle.

Et puis, un jour, j’ai reçu un coup de fil qui allait changer nos vies à tous les deux.

L’Elysée cherchait un pâtissier Cachère, car le président allait recevoir toute une délégation de rabbins. Ils avaient exigé que tout le repas soit Cachère, évidemment. Et vu que j’étais le premier qui avait obtenu du Consistoire la fameuse plaque orange du Beth-Din, en très peu de temps, je suis devenu le pâtissier attitré de l’Elysée pour toutes leurs réceptions officielles.

L’argent a suivi, et nous avons déménagé dans un appartement beaucoup plus grand, bien que le vide de ne pas avoir d’enfant persistait entre nous. Plus tard, en travaillant comme un fou, j’ai pu acheter une autre boulangerie, tout près de l’Elysée. Le problème, c’est qu’à la maison, j’étais encore moins présent qu’avant. Les rares fois que je passais, c’était soit pour me plaindre, soit pour lui faire des reproches sur ce qui devait être fait parfaitement, comme le repassage impeccable de mes habits de travail. Pauvre Mylène ! Je me revois très bien lui casser la tête, en lui expliquant comment les plis devaient être impeccables alors qu’elle faisait de son mieux.

Notre relation s’aggravait, et, un soir, n’en pouvant plus de mon comportement infecte, elle m’a lancé un ultimatum : soit j’arrêtais de la prendre pour mon sous-fifre, soit elle retournait vivre chez sa mère. J’ai été tellement choqué que c’est moi qui suis partie le soir-même ! Je ne l’ai revu que lorsque nous avons signé les papiers du divorce civil et le jour du Guèt. Je revois très bien les larmes que Mylène a versées ce jour-là.

J’étais très malheureux, mais aussi horriblement borné ! Et puis l’argent m’était monté à la tête. Je devenais quelqu’un d’important qui avait des boulangeries, et qui gérait, en plus, un laboratoire pour ses réceptions. J’avais plus de trente salariés et je n’avais tout simplement pas le temps de me remettre en question. C’était plus facile de continuer tête baissé dans l’empire que j’étais en train de bâtir !

Cependant, il n’était pas rare que je croise Mylène et sa mère dans le quartier de Saint-Paul quand je passais à ma toute première boulangerie. J’avais un pincement au cœur chaque fois que je la voyais, mais très vite, mes copains de l’époque m’avaient conseillé de l’oublier. Plusieurs fois, pour me donner bonne conscience, je continuais à déposer de l’argent dans leur boîte aux lettres. Le problème c’est qu’elle et sa mère ne l’ont plus accepté, et c’était retour à l’envoyeur avec généralement écrit le même mot :

– L’argent n’achète ni les gens, ni le bonheur. Bonne continuation.

Et est arrivé ce qui devait arriver, deux mois après, lors d’une soirée chez un ambassadeur, j’ai rencontré Francine. Et pareil, même schéma, je n’ai pas perdu de temps, et nous nous sommes très vite mariés. Quelque temps plus tard, j’ai compris que ce n’était pas n’importe qui qui pouvait supporter mon insupportable caractère ! Francine était une femme de caractère, qui avait de la poigne, et qui ne se laissait pas faire. Elle ne tolérait pas que je m’affale sur le canapé en rentrant du boulot malgré que je me levais à 4h du matin pour faire le pain. Puis, les choses se sont tassées quand Francine est tombée enceinte, chose qu’avec Mylène nous n’avions jamais réussie. J’étais heureux d’avoir neuf mois plus tard, un fils. Mais malheureusement, malgré ce grand bonheur, notre relation s’est tout aussi dégradée que la première, sauf qu’avec ma nouvelle femme, ses reproches étaient beaucoup plus spectaculaires.

Il n’était pas rare qu’elle débarque en pleine réception que je donnais, en ne se souciant nullement des clients présents, et se mettait à faire scandales si je n’étais pas rentré à l’heure que je lui avais indiquée. À peine onze mois plus tard, pas le temps de dire ouf, que Francine est de nouveau tombée enceinte, et nous avons eu Julien.

Même si nos garçons nous ont apporté beaucoup de bonheur, elle et moi ne nous entendions vraiment plus. Chaque fois que je passais la porte de la maison, c’était l’enfer. Entre les cris, les reproches, la fatigue, le disque n’avait pas beaucoup changé depuis cinq ans. Et puis un soir, comme pour sauver notre mariage, Francine a fait venir un rabbin.

En nous écoutant chacun notre tour, le Rav m’avait dit qu’il fallait que je remplisse mon rôle de mari, qui ne s’arrêtait pas à juste assurer l’argent pour le foyer !

Moi, je pensais qu’avec les vacances quatre fois par an, la maison, l’appartement secondaire, le chien, les affaires pour les enfants, les restaurants, les voitures, je ne pouvais que la rendre heureuse, mais hélas, je faisais encore fausse route. Ce n’était qu’une question de temps avant que tout me revienne en pleine figure.

Pendant cette période faste, je repensais souvent à Mylène avec qui, parfois, nous n’arrivions même pas à finir le mois pour manger correctement. Elle ne demandait jamais rien et se débrouillait avec le peu que nous avions. Mieux que ça, elle m’attendait tous les soirs avec un plat chaud ! Et c’est là que j’ai réalisé que j’avais peut-être fait une erreur, car mes affaires ont commencé à moins bien marcher. D’autres concurrents sont arrivés et je n’avais plus l’exclusivité dans le Cachère… et en un rien de temps, j’étais ruiné !

Je me suis rendu compte que lorsque l’on investit pendant des années dans le confort matériel plutôt que sur la construction d’un foyer, la suite est inévitable... En effet, peu de temps après, Francine avait quitté la maison, en prenant les enfants avec elle !

Bizarrement, je ne lui en voulais pas du tout, j’étais même plutôt soulagé, mais je me suis retrouvé seul pour la seconde fois.

Bien que je conservais mon travail à l’Elysée, j’ai du réduire de trois quart mon train de vie, et j’avais à peine de quoi payer la pension alimentaire que Francine me réclamait.

Pendant cette période difficile, je me suis beaucoup remis en question, et j’ai commencé à parler à D.ieu tous les jours à la même heure. Je lui racontais mes problèmes, mes souffrances. J’ai même commencé à faire la Téfila de l’après-midi, chose que n’avais jamais fait auparavant.

Et puis, un matin, avant d’aller travailler, j’avais décidé d’écrire une lettre de pardon à Mylène, pour l’avoir si mal traitée pendant nos deux années de mariage, mais, au moment où je voulais sortir pour aller déposer ma lettre, le téléphone s’est mis à sonner. Rien à voir avec maintenant où nous sommes joignables sur nos portables à tout moment.

Je décrochais, et j’ai eu un autre coup de fils qui a changé ma vie une deuxième fois : l’ambassade Française de Jérusalem avait besoin d’un nouveau pâtissier d’ici trois mois. Je devais me présenter à un premier rendez-vous dans une semaine pour un entretien d’embauche qui avait lieu… à Saint-Paul, juste à côté de l’immeuble où vivaient encore Mylène et sa mère.

En raccrochant, je savais que j’allais accepter, mais pas avant d’avoir déposé ma lettre, où, en bas de page, je rajoutais l’heure et l’adresse de mon rendez-vous pour l’entretien, pour lui dire que c’était elle depuis le début qui était mon Mazal.

La semaine d’après, je n’avais toujours aucune nouvelle d’elle. Je me rendis le coeur lourd à mon entretien. Mais, malgré tout, j’acceptais le contrat de trois ans qui stipulait que je devais déménager en Israël dans deux mois. Même avec cette super nouvelle, je n’arrivais pas à me réjouir.

Et comme si Hachem avait entendu ma prière, ce fut avec une surprise inespérée qu’en passant devant l’immeuble, je trouvais Mylène qui m’attendait la lettre à la main.

On s’est regardé pendant de longues, longues minutes, sans rien dire, et je me suis mis à pleurer en lui demandant encore pardon. Je l’ai supplié de me redonner une autre chance, en lui promettant que cette fois-là, je serai un vrai mari ! J’entends encore résonner sa réponse, même après toutes ces années :

– Tu as mis du temps pour comprendre ! Je ne me suis jamais remariée, car je t’attendais.

A peine avait-elle dit ça que je lui avais demandé si elle voulait me ré-épouser, et faire son Aliyah à mes côtés. Choses qu’elle a acceptées.

Depuis, mon neveu, j’ai réellement changé, car ma priorité absolue, c’est ma femme ! Si l’ambassadeur en personne a besoin de moi le mercredi soir, il sait d’avance qu’il devra trouver un autre pâtissier pour me remplacer, car c’est le soir qui est réservé pour ma Mylène. Je l’ai même mis en clause dans mon contrat de travail. Alors Shimon, écoute ton oncle, ne fais pas les mêmes erreurs que moi ! A partir d’hier soir, Perla est TA PRIORITÉ absolue ! Montre-lui que tu es solidaire, sois reconnaissant de tout ce qu’elle t’apporte, car tu seras surpris de combien une femme peut faire en une seule journée ! Et surtout, le meilleur investissement que tu dois faire dans ta vie, c’est ton couple !

Plus tu vas prendre le temps de construire des fondations solides, plus tu vivras dans le plus beau des palais, car il sera le vôtre ! Je te souhaite encore une fois, et du fond du cœur, un grand MAZAL TOV ! Bon, on va redescendre, car elles vont se demander ce qui nous prend autant de temps.

C’est sur ces extraordinaires authentiques conseils que je retrouvais ma Perla adorée, en me faisant la promesse que ma vie lui sera dédiée !

A la semaine prochaine, où nous découvrirons si je tiens ma promesse.

Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 6 minutes