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Blog : Frum Music

Dossier Complet: La musique pendant le Omer




Par Rav David Pitoun
La période du ?Omer est marquée par quelques règles de deuil, afin de commémorer la disparition des 24 000 élèves de Rabbi ?Akiva, qui décédèrent tous dans la même année, entre Pessa'h et Shavou'ot.
Le Shoul'han ?Arou'h (Ora'h ?Haïm chap.493, parag.1) fait mention de l'interdit de ne pas célébrer de mariages et de ne pas se couper les cheveux jusqu'au 34ème jour du ?Omer, date à laquelle, les élèves de Rabbi cessèrent de mourir.

Qu'est il du fait d'écouter de la musique ?

Pour répondre à cette question, il est nécessaire d'établir le statut de la musique dans la Hala'ha durant le reste de l'année.
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La période du ?Omer est marquée par quelques règles de deuil, afin de commémorer la disparition des 24 000 élèves de Rabbi ?Akiva, qui décédèrent tous dans la même année, entre Pessa'h et Shavou'ot.

Le Shoul'han ?Arou'h (Ora'h ?Haïm chap.493, parag.1) fait mention de l'interdit de ne pas célébrer de mariages et de ne pas se couper les cheveux jusqu'au 34ème jour du ?Omer, date à laquelle, les élèves de Rabbi cessèrent de mourir.

Qu'est il du fait d'écouter de la musique ?

Pour répondre à cette question, il est nécessaire d'établir le statut de la musique dans la Hala'ha durant le reste de l'année.

Essayons de définir l'origine de l'interdit, si toutefois il existe :

Il est rapporté dans une Mishna de Sota (48a) :
Depuis le jour où le Sanhedrin a disparu, on a cessé le chant dans les lieux de festin, comme il est dit : « ils ne boiront pas le vin accompagné de chant ». (Isha'ya chap.24 verset 9)

Il y a 2 façons d'expliquer cette Mishna

Voici l'explication du Talmoud Yeroushalmi :

Rav ?Hasda dit : lorsque le Sanhedrin existait encore, sa crainte impressionnait les gens et de ce fait, on faisait attention à ne pas chanter des paroles contenant des grossièretés ou des futilités, mais maintenant que le Sanhedrin n'existe plus, on peut craindre que l'on arrive à s'égarer dans des chants contenant des paroles déplacées.

Voici l'explication du Talmoud Bavli :
Cet interdit est en rapport avec un verset du rouleau de Ei'ha (les Lamentations) dans lequel il est écrit : « Les Anciens ont délaissés leur place à la Porte de la ville, et les jeunes hommes ont cesser leur mélodie. »

Selon le Yeroushami, l'interdiction de chanter sur les lieux d'un festin, relève du risque de débordement dans les paroles contenues dans le chant. Ceci à cause de l'absence du Sanhedrin qui ? de son temps ? veillait à ce que les choses préservent leur dignité.

Mais selon le Bavli ? qui cite un 2ème verset tiré des Lamentations ? l'interdiction de chanter sur les lieux d'un festin, relève du deuil sur la Destruc²tion du Beit Hamikdash.

Essayons maintenant de résumer les principaux avis des Poskim sur ce point :

Rashi et les Tossafot (sur Guittin 7a), ainsi que le SaMaG ou Sefer Mitsvot Guadol (Hala'hot Tish'a Beav page 123b), le RoSH (Tossafot HaRoSH) et le RaN (sur Guittin), pensent que l'interdit n'existe que lors d'un festin (accompagné de vin), mais s'il ne s'agit pas de festin (si l'on ne consomme pas de vin), il est permis de chanter ou même de jouer d'instruments de musique.

Le Hagahot Morde'hi (au début de Guittin) précise que tout l'interdit n'existe que lorsque l'on consomme uniquement du vin, sans manger, puisque tel est l'usage des non juifs d'entonner des chants tout en buvant du vin . Par contre si l'on consomme du vin en mangeant un repas, il est permis de chanter (ou de jouer d'instruments).

On peut expliquer la position du Hagahot Morde'hi simplement par le fait que lorsqu'on ne fait que boire du vin, il y a matière à l'enivrement et à la grossièreté, alors que le vin consommé dans le cadre d'un repas n'enivre pas (voir Yeroushalmi Pessa'him chap.10 Hala'ha 6).

Le Meïri (sur Guittin 7a) apporte quelques nuances, et voici ses propos :
« Il est interdit d'écouter toute forme de musique, que l'on interprète pour des réjouissances, dans la grossièreté, sans la moindre pensée de Glorification du Créateur, ou même un côté de Mitsva, mais uniquement de façon légère et en favorisant les plaisirs de la nourriture et de la boisson. Que la musique soit produite par un instrument, ou qu'elle soit produite par le simple chant. A fortiori, si la musique est interprétée sur des lieux où se trouvent des femmes, ce qui peut entraîner la faute. Cependant, des textes qui contiennent des Glorifications pour Hashem - comme dans des poèmes liturgiques ou de psaumes ? il est permis de les chanter, même lors d'un mariage ou d'un festin, puisque dés lors où il n'y a pas de débauche, c'est permis' »

1ère conclusion

Selon la majorité des Rishonim, il est permis de chanter ou de jouer de la musique, tant que cela n'est pas dans le cadre d'un festin où l'on boit du vin.
Selon le Hagahot Morde'hi, si le vin est bu dans le cadre d'un repas, il est permis de chanter ou de jouer de la musique.
Selon le Meïri, si les chant contiennent des glorifications à Hashem - comme des Psaumes de Tehilim ou autres poèmes liturgiques ? ou bien dans le cadre d'une Mitsva ? comme un mariage ? il est permis ? dans ce cas ? de chanter ou de jouer d'instruments de musique.

Mais voici les propos du RaMBaM (Rabbenou Moshé Ben Maïmon ou Maïmonide) dans son livre Mishné Torah (chap.5 des Hala'hot Ta'aniyot, Hala'ha 4) :
« Depuis la destruction du Beit Hamikdash, nos Sages ont décrétés l'interdiction de jouer d'instruments de musique ou de toute sorte d'outils de chant. Il est interdit de se réjouir au moyen de tout objet capable de faire entendre un son musical, comme il est également interdit de les écouter, et cela, à cause de la destruction du Beit Hamikdash. Même le simple chant (non accompagné d'instruments) est interdit, lorsqu'il est accompagné de vin. Cependant, l'usage est répandu au sein de tout le peuple d'Israël d'entonner des chants de Gloire à Hashem, même lorsqu'on boit du vin. »

Ces propos du RaMBaM laissent entendre que même si l'on ne se trouve pas sur les lieux d'un festin où l'on boit du vin, toute forme de musique est interdite, excepté le chant. Mais si l'on se trouve sur les lieux d'un festin où l'on boit du vin, même le chant devient interdit.

Cependant, nous constatons qu'il termine en citant l'usage répandu au sein de tout le peuple d'Israël d'entonner des chants de Gloire à Hashem, même lorsqu'on boit du vin.

Cet usage est déjà mentionné dans les paroles de Rav Haï Gaon (Teshouvot HaGueonim ? Harkavi chap.60).

Rav Haï Gaon est rapporté par le RIF et le RoSH (sur Bra'hot) et le Sefer Haeshkol, ainsi que par d'autres Rishonim.

2ème conclusion

Il est certain que lorsqu'il s'agit d'une occasion de Mitsva ? comme un mariage ou autre ? il est permis de chanter ou de jouer de la musique, comme le stipule le Meïri, en associant la fin des propos du RaMBaM, qui prennent leur source dans les enseignements des Gueonim, et qui sont repris par d'autres Rishonim.
Si la musique n'est pas produite par des instruments mais par une radio ou un autre appareil, certains Poskim laissent entendrent que puisque de tels outils électriques n'existaient pas du temps des Sages du Talmoud ? même s'il faut les assimiler à n'importe quel instrument capable de produire de la musique ? il n'est pas évident qu'il soit interdit d'écouter de la musique au moyen de tels appareils, car ils n'ont pas été inclus dans l'institution de nos Sages. De plus, les instruments joués dans les chansons diffusées par ces appareils, ne sont pas visibles.
Ceci est la position du ?Helkat Ya'akov (chap.62 note 2).

Venons en maintenant à la période du ?Omer et de Ben Hametsarim.

Le Kapé Aharon (Rabbi Aharon EPSHTEIN) écrit que même si l'on s'autorise d'écouter de la musique durant le reste de l'année (en dehors du cadre d'une Mitsva), il faut s'en abstenir durant la période du ?Omer, ou pendant les 3 semaines de Ben Hametsarim (entre le 17 Tamouz et le 9 Av) à titre de deuil.

Le Gaon Rabbi Moshé FEINSTEIN tranche également dans ce sens, à plusieurs endroit de son livre Shou't Iguerot Moshé : tome 1 chap.166 ; tome 5 (section Ora'h ?Haim chap.87) ; tome 6 (section Ora'h ?Haïm chap.21 note 4). Dans la dernière référence, il ajoute que l'on doit faire respecter cette règle même aux enfants en âge d'être éduqués (entre 6 et 9 ans en moyenne), puisqu'il s'agit d'un deuil qui frappe la collectivité.

Le Rav Ovadia YOSSEF shalita tranche également ainsi dans son livre Shou't Ye'havé Da'at (tome 6 chap.34).

Cependant, il est tout à fait permis de chanter pendant la période du ?Omer ou de Ben Hametsarim, en particulier pendant la Tefila ou lorsqu'on étudie la Torah.

Il est important de préciser que tout l'interdit de jouer ou d'écouter de la musique n'existe pas lorsqu'il s'agit d'une Sim'ha de Mitsva, comme une Bar Mitsva, une Brit Mila, un Pidiyon Haben, ou un Siyoum Masse'het (l'achèvement de l'étude d'un traité du Talmoud).
Si l'une de ces réjouissances arrive durant la période du ?Omer ou de Ben Hametsarim, il est tout à fait permis de jouer ou d'écouter de la musique.
Ainsi tranche l'auteur du Kenesset Haguedola (Rabbi ?Haïm BENBENESHTI) dans son livre Shiyouré Kenesset Haguedola (chap.551 ? Hagahot Beit Yossef note 33), par opposition aux propos du Gaon Ya'bets qui interdit de célébrer une Brit Mila avec de la musique.
Le Gaon Rabbi ?Haïm El'azar SHAPIRA de MONKASTH dans le livre Ot ?Haïm VeShalom (chap.265 note 29) réfute totalement les propos du Gaon Ya'bets.
Notre maître le HYDA dans son livre Shou't'Haïm Shaal (tome chap.21) atteste que tel est l'usage de célébrer ces festivités avec de la musique.

Conclusion

Même si l'on s'autorise durant toute l'année à écouter ou à jouer de la musique contenant des paroles Kodesh (à caractère sacré), en dehors du cadre d'une Mitsva, pendant la période du ?Omer ou de Ben Hametsarim, il faut s'en abstenir, à titre de deuil.
Cependant, s'il s'agit d'une réjouissance de Mitsva, une Bar Mitsva, une Brit Mila, un Pidiyon Haben, ou un Siyoum Masse'het (l'achèvement de l'étude d'un traité du Talmoud), il est permis de jouer ou d'écouter de la musique, même pendant le ?Omer ou pendant la période de Ben Hametsarim.

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Dossier réalisé par Rav David Pitoun
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