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Blog : Torah-Box

Hachavat Avéda : Restituer des objets perdus (septième partie)

Hachavat Avéda : Restituer des objets perdus (septième partie) - © Torah-Box

Nous avons abordé la semaine passée des situations où l’un trouve des objets qui ne portent pas de Simoun (signe distinctif). Nous avons vu que, dans certains cas où celui qui trouve l’objet ne peut le conserver pour lui-même, il pourra le prendre et le garder jusqu’à la venue du prophète Eliyahou qui révèlera l’identité de son véritable propriétaire.

Un exemple de ce cas : lorsqu’un individu trouve un objet perdu dont le propriétaire n’a pas réalisé sa perte. Dans un tel cas, celui qui le trouve et le prend ne pourra le conserver pour son usage personnel, ni le remettre à sa place, il devra le mettre de côté jusqu’à la venue du prophète Eliyahou.

Il est important de relever que cette loi s’applique en particulier lorsque celui qui trouve l’objet le ramasse. Le geste de le ramasser constitue une sorte d’acquisition qui l’oblige à veiller sur l’objet jusqu’à la venue d’Eliyahou. La question se pose : quelle est la règle lorsqu’on trouve un tel objet sur le sol qui ne porte clairement aucun Simoun (signe distinctif) et dont il semble probable que les propriétaires n’ont pas encore réalisé la perte. Doit-il le ramasser et, de ce fait, assumer la responsabilité de veiller sur l’objet, ou peut-il l’ignorer et le laisser au sol ? Les avis sont partagés entre les autorités halakhiques sur cette question, mais un grand nombre d’entre eux tiennent que l’on peut le laisser sur le sol, et c’est donc une ligne de conduite acceptable.[2]

Il y a une exception finale à la loi stipulant que l’on peut garder un objet ne comportant aucun Simoun.[3] Si un tel objet a été retrouvé dans un lieu où évoluent des érudits en Torah, alors celui qui a trouvé l’objet doit annoncer sa trouvaille. Bien qu’il ne porte pas de Simoun, nous considérons qu’un érudit en Torah ne mentira pas pour un tel objet et, en conséquence, s’il affirme reconnaître que l’objet lui appartient, nous le croyons et le lui rendons. Ceci s’applique également à un homme craignant D.ieu, même s’il n’est pas érudit en Torah, s’il est connu pour être un homme qui ne ment jamais. Mais si l’objet perdu est neuf, on pourra le garder, car son propriétaire ne le connaît pas suffisamment bien pour être à même de le reconnaître.

Nous avons déterminé jusqu’à présent les cas où l’on est obligé de rendre un objet perdu et ceux où l’on peut le garder. Nous aborderons à présent les règles liées aux obligations de celui qui a trouvé l’objet après s’être assuré qu’il est tenu de garder l’objet et doit tenter de retrouver son propriétaire légitime.

Dès l’instant où l’on ramasse l’objet, on devient responsable de le conserver. On n’a pas le droit de le ramasser puis de le remettre tout près du lieu où il a été retrouvé dans l’espoir que son propriétaire le remarque. Il faudra le ramener à la maison ou dans un autre lieu sûr pour le conserver jusqu’à ce qu’il soit restitué à son propriétaire. Par exemple, si on trouve un portefeuille dans la rue, on ne pourra pas le placer sur un mur avoisinant dans l’espoir que son propriétaire le retrouve. Laisser un tel objet dans un lieu où il peut être facilement volé ou endommagé constitue clairement un manquement dans la protection adéquate de l’objet.

De plus, celui qui l’a trouvé est responsable de négligence lorsqu’il détient l’objet; en conséquence, s’il s’est montré négligent en surveillant l’objet et qu’il a été perdu, volé ou endommagé, il sera obligé de payer au propriétaire la valeur de cet objet.[4]

Par exemple, John a trouvé une montre dans la rue qui possède un Simoun clair. Il a posé la montre dans sa voiture, puis est sorti du véhicule, laissant la montre dans sa voiture déverrouillée. En son absence, la montre a été volée. John est responsable de payer la valeur de la montre au propriétaire, car il a fait preuve d’insouciance dans sa manière de veiller sur l’objet.

Or, si l’objet a été perdu, volé ou endommagé en raison de facteurs qui ont échappé à notre contrôle, on est exempté de payer la valeur de l’objet. Par exemple, David a trouvé un stylo et l’a placé dans un coffre chez lui. Un voleur a réussi à forcer le système d’alarme de la maison de David, a brisé le coffre et dérobé le stylo. Dans ce cas, on ne peut considérer que David a été négligent dans sa manière de surveiller le stylo, et il n’est donc pas tenu de payer sa valeur au propriétaire.

Un lecteur qui lit ces lois peut avoir le sentiment qu’il serait plus facile de s’abstenir de ramasser des objets perdus pour éviter toute chance de devoir payer pour tout tort causé à l’objet. Les Maîtres nous enseignent toutefois que la récompense pour l’accomplissement des Mitsvot telles que celle-ci est si grande que c’est un prix dérisoire à payer de risquer de devoir payer pour un objet en cas de négligence de notre part. De plus, une telle Mitsva nous offre une opportunité de plus pour développer l’importante qualité de prendre en charge la responsabilité du bien-être de notre prochain ET de ses biens.

[1] Une bonne partie des informations pour la rédaction de ce texte sont extraites de l’ouvrage : Halachos of Other People's Money du Rav Yisroel Pinchos Bodner.

[2] Entendu du Rav Its’hak Berkovitz Chlita. Voir l’ouvrage de Rav Bodner, p. 170 pour un compte-rendu détaillé des avis sur cette divergence d’opinions.

[3] Bien qu’il soit certain que le propriétaire est au courant de la perte et a déjà perdu espoir de le retrouver un jour.

[4] C’est le cas bien entendu si l’on découvre l’identité du propriétaire.

Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 42 minutes