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Blog : Torah-Box

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Le chauffeur de taxi appelé pour compléter le Minyan

  Dans une certaine localité au nord d’Israël, un groupe de Juifs se réunit quotidiennement pour Cha’harit à la synagogue locale. Ce Minyan compte exactement dix participants et l’absence d’un seul fidèle provoque par conséquent l’annulation de la Téfila Bétsibour. Un jour, l’un des fidèles dut s’absenter à une heure très matinale, avant même que ne débute la prière. Seuls neuf Juifs se retrouvèrent donc ce matin-là pour l’office. Ils patientèrent longuement puis décidèrent qu’en l’absence d’autre choix, ils se résoudraient à prier sans Minyan. En constatant que la Téfila était sur le point de se faire sans Minyan, le responsable décida de faire quelque chose. Il s’exclama à l’adresse de ses amis : « Rabbotaï, patientez seulement quelques minutes, je sors chercher le dixième ! » Il sortit, prit son portable et appela… la centrale des taxis ! « Il me faudrait un taxi d’urgence… » Au bout de quelques minutes, le véhicule s’arrêtait face à la synagogue. « Quelle est votre destination, s’il vous plaît ? » « Pour… la synagogue ! Ecoutez, nous ne devons aller nulle part, mais je vous demanderais de mettre en marche le compteur, d’entrer, s’il vous plaît, dans la maison d’Hachem et de compléter le Minyan. » Le chauffeur accepta la proposition avec joie : il mit le compteur en marche et entra pour se joindre aux fidèles. A la fin de la Téfila, il indiqua le tarif : quatre-vingt-dix shekels ! L’administrateur s’adressa alors à ses amis et leur demanda de payer chacun sa part : « Nous sommes neuf : que chacun donne dix shekels au chauffeur ! » Ces derniers arguèrent : « N’est-ce pas toi qui as commandé le taxi, et pas nous ? C’est donc toi qui dois le payer à présent !... »   Finalement, les personnes de cette localité décidèrent de présenter leur question au Rav Its’hak Zylberstein : « Qui de nous a raison, Rav ? Le responsable doit-il payer toute la somme ou est-ce plutôt les membres du Minyan qui doivent se la partager ? »   Réponse : « Ni l’administrateur, ni les membres du Minyan ! » répondit le Rav. « Qui donc, alors ? » s’étonnèrent ces gens. Le Rav expliqua : « Celui qui a fait preuve de négligence en ne venant pas, ce matin-là, se joindre aux autres pour Cha’harit. C’est à cause de lui qu’a été “annulé le sacrifice quotidien”, c’est-à-dire la Téfila Bétsibour quotidienne… » Le Réma a effectivement tranché (Ora’h ’Haïm, 55, à la fin) : « Dans les localités où il n’y a pas un Minyan quotidien acquis, on s’impose mutuellement des pénalités afin de se motiver à venir à la synagogue, qu’il y ait quotidiennement un Minyan et que le “sacrifice quotidien” ne soit jamais annulé ! » Par conséquent, cet homme à cause duquel le Minyan était incomplet est en devoir de payer le chauffeur qui l’a remplacé : il obtiendra ainsi une forme d’expiation, car, en payant le taxi, il « loue » en quelque sorte les services de quelqu’un qui vient compléter le Minyan à sa place. Toutefois, si son absence était due à un cas de force majeure, on ne peut le condamner à payer une pénalité. Dans ce cas donc, on partagera les frais du taxi entre tous les membres du Minyan, ainsi qu’il est expliqué dans le Choul’han Aroukh  (’Hochen Michpat 163, 1)  : Les citoyens d’une même ville s’obligent mutuellement à s’investir pour construire une synagogue. De la même façon, il est possible d’imposer une pénalité pour permettre la Téfila Bétsibour, d’autant qu’il s’agit là d’une petite somme par personne. En résumé, le fidèle qui s’est absenté ce matin-là devra payer le montant dû au taxi. S’il se trouvait dans un cas de force majeure, chacun des fidèles paiera dix shekels au chauffeur.       La pièce de monnaie coincée dans le distributeur   Deux jeunes hommes, Ya’akov et Ephraïm, prennent l’autobus pour aller prier sur les tombes des Tsadikim dans le nord du pays. Au cours du trajet, le chauffeur fait une escale. Ephraïm descend de l’autobus pour s’acheter à manger mais Ya’akov reste à sa place. De la fenêtre, il appelle Ephraïm et lui dit : « Puisque tu es descendu de l’autobus, peux-tu me rendre service en m’achetant une cannette de Coca-Cola au distributeur de boissons  ? Je te rembourserai quand tu reviendras. » Ephraïm accepte avec plaisir. Il va au distributeur et constate que la cannette coûte un euro. Ephraïm ouvre son porte-monnaie et remarque qu’il a seulement une pièce de deux euros. Il l’introduit dans la fente et n’a plus qu’à attendre la chute de la cannette et la monnaie de sa pièce. Mais la pièce s’est coincée dans le distributeur et la cannette n’est pas tombée dans le réceptacle comme elle aurait dû. Il appuie sur le bouton, donne des coups sur la machine, rien n’y fait. Désolé, Ephraïm revient annoncer à Ya’akov : « La pièce de deux euros que j’ai introduite dans le distributeur est restée coincée et la cannette n’a pas été expulsée. Quel dommage  ! J’ai de la peine que tu aies perdu ta pièce. Que le Ciel te rembourse ta perte ! Ma pièce ? s’étonne Ephraïm. C’est toi qui as perdu les deux euros ! Je les ai avancés à ta demande. Tu dois me les rembourser !   Tout d’abord, réplique Ya’akov, la cannette ne coûte pas deux mais un euro. Et même un euro, je ne te dois pas parce que je n’ai pas reçu de cannette en échange. » Les deux jeunes gens vont poser la question au Rav : « Quel est le Din dans ce cas ? Est-ce que Ya’akov est totalement dispensé de payer  ? Doit-il payer un euro, le prix de la cannette ? Est-il obligé de rembourser toute la perte à Ephraïm en lui payant deux euros  ?   Réponse : Lorsque Ya’akov a demandé à Ephraïm : « Achète-moi une cannette », il a en fait demandé à Ephraïm d’introduire pour lui une pièce dans le distributeur et de lui apporter une cannette. Par conséquent, dès qu’Ephraïm a introduit une pièce dans le distributeur sur la demande de Ya’akov intervient l’obligation de Ya’akov de rendre la pièce à Ephraïm. Cela ressemble au Din rapporté dans le Choul’han ‘Aroukh (‘Hochen Michpat, 14 - 5 dans le Réma) : Réouven dit à son ami Chim’on : « Viens, allons nous faire juger dans tel Beth Din d’une autre ville. Vas-y d’abord et je te rejoindrai. » Chim’on fait les dépenses nécessaires pour s’y rendre mais Réouven ne le rejoint pas. Maintenant, Chim’on demande à Réouven de lui rembourser les dépenses occasionnées par le voyage. Réouven a certes l’obligation de lui rembourser les dépenses étant donné que Chim’on lui a fait confiance et a fait ces frais sur sa demande. C’est le même Din dans notre cas. Ephraïm a fait une dépense sur la demande de Ya’akov et donc, Ya’akov doit le rembourser. Combien Ya’akov doit-il payer ? Du fait qu’Ephraïm a été envoyé pour acheter une cannette valant un euro et que Ya’akov ne s’est pas engagé à payer davantage (Ephraïm aurait pu faire la monnaie et recevoir deux pièces d’un euro), il n’est donc pas possible de faire payer à Ya’akov une somme plus importante que celle pour laquelle il a envoyé Ephraïm. Il paiera donc à Ephraïm un euro seulement. En conclusion : Ya’akov devra payer un euro à Ephraïm.     Réponse : Hachem a ordonné à Noa’h : « Deux de chaque [espèce] tu amèneras dans l’arche pour qu’elles vivent avec toi. » Noa’h a reçu l’ordre d’amener dans l’arche chaque espèce d’animaux afin qu’aucune ne disparaisse. Dans l’arche, il aurait donc dû être interdit au chat d’agresser la souris et de la tuer (la souris n’a-t-elle pas été amenée dans l’arche pour rester en vie, elle aussi ?). La blessure que le chat a infligée à la souris n’était donc pas permise et c’est pour cette raison qu’il était permis à la souris d’arracher un poil du chat. En effet, le chat a l’obligation de payer le dommage qu’il a causé à la souris et les soins nécessaires à sa guérison !      Le parpaing lancé sur la voiture Guerchon    revient tard dans la nuit d’une fête familiale célébrée dans une ville éloignée. Alors qu’il s’approche de la rue où est située sa bijouterie, il découvre avec effroi que la porte du magasin est ouverte et que deux brigands vident tout le contenu du magasin et le déposent à l’intérieur d’une voiture de luxe garée à proximité de la bijouterie. ‘On dirait que les voleurs vont finir leur besogne dans quelques instants, se dit-il. Il ne sert plus à rien d’appeler la police. Bien entendu, essayer de s’approcher des voyous est impossible.’ Une idée vient de germer dans son esprit. Il soulève péniblement un parpaing, monte sans bruit à l’étage au-dessus de la bijouterie et jette la pierre sur la voiture des voleurs pour l’endommager et l’empêcher de rouler. Le parpaing fait exploser le pare-brise et déforme le volant. Il est maintenant impossible d’utiliser le véhicule. Lorsque les voleurs voient l’état de la voiture, ils prennent la fuite à pied en laissant tout le butin derrière eux. Que découvre-t-on par la suite ? Le soir même, les voleurs ont commis un autre vol. Ils ont pénétré chez Avichaï, dérobé les clefs de son véhicule et de là-bas, ils ont roulé à vive allure vers la bijouterie de Guerchon. La voiture, qui n’appartient donc pas aux voleurs mais à Avichaï, a été gravement endommagée par la pierre lancée par Guerchon.       Avichaï arrive sur les lieux et, en voyant l’état de sa voiture, il exige que Guerchon paie les dégâts importants causés à son véhicule. De son côté, Guerchon répond : «  Il ne m’est pas venu à l’esprit un seul instant que la voiture pouvait appartenir à quelqu’un d’autre que ces voleurs, dit-il. A part cela, j’ai quand même sauvé votre voiture car, sans le choc causé par le parpaing, les voleurs auraient pris la fuite et vous ne l’auriez jamais retrouvée. Le parpaing n’a pas sauvé ma voiture parce que mon véhicule est équipé d’un mouchard, un dispositif de localisation qui transmet, par des signaux, que le véhicule a été volé. » Qui a raison  ? Le propriétaire de la bijouterie ou le propriétaire de la voiture ?    Réponse : C’est une Halakha connue qu’un homme est responsable de tout dégât qu’il cause, que ce soit involontairement ou pour une raison de force majeure (Choul’han ‘Aroukh, ‘Hochen Michpat, 421, 3). Il y aurait donc lieu d’obliger Guerchon à payer le dommage qu’il a causé à la voiture d’Avichaï bien qu’il crût, à tort, qu’elle appartenait aux voleurs. Posons-nous cependant cette question : que serait le Din si un homme (autre que le propriétaire de la bijouterie) avait surpris les voleurs en train de commettre leur larcin ? Aurait-il été autorisé à empêcher le vol au moyen d’une pierre lancée sur le véhicule en croyant, comme n’importe qui d’autre, que la voiture appartenait aux voleurs ? La réponse est, semble-t-il, que c’était la chose à faire pour détourner les voleurs de leur grave faute. Il est expliqué dans le Pitou’hé ‘Hochen (Nézikin 81, 1) qu’il est permis de causer un dommage financier à son prochain pour le détourner d’un interdit. Comme l’écrit le Rambam (Hilkhot Kilaïm 10, 29) : « Celui qui voit du Cha’atnez selon la Torah porté par son prochain, même s’il est en train de marcher dans la rue, il doit bondir et le déchirer sur lui immédiatement. » N’importe qui aurait dû lancer un bloc de pierre sur le véhicule pour faire échouer les voleurs et donc, Guerchon doit être dispensé de payer le dégât. En effet, le fait même d’avoir lancé la pierre sur la voiture du voleur pour l’empêcher de commettre le vol est un acte que chacun a l’obligation d’accomplir. Si ce dommage doit être causé et que c’est une Mitsva, comment imposer à celui qui l’a causé de payer le dégât ? En conclusion : Guerchon est dispensé de payer les dégâts causés à la voiture d’Avichaï.   https://www.torah-box.com/vie-juive/fetes/chemini-atseret/chemini-atseret-et-sim-hat-torah_12939.html    https://www.torah-box.com/paracha/devarim-deuteronome/vezot-haberakha/vezot-chaque-detail-dans-la-torah-est-une-instruction-pour-nos-vies_2507.html   https://www.torah-box.com/paracha/devarim-deuteronome/vezot-haberakha/vezot-haberakha-sim-hat-torah_3703.html 
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Dernière mise à jour, il y a 47 minutes