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Blog : Torah-Box

Kiddouch Hachem, LA Mitsva de notre génération

Lorsque nous pensons au Kiddouch Hachem, la sanctification du Nom Divin, nous avons tendance à penser au martyr. Tragiquement, les Juifs, tout au long de leur histoire, ont été forcés de sacrifier leur vie et sont morts 'Al Kiddouch Hachem. Mais le sens littéral du verset sur le Kiddouch Hachem dans la Parachat Emor ne décrit pas comment mourir comme un Juif, mais nous guide plutôt sur la manière de vivre comme un Juif.  

Le Rambam inclut la Mitsva de faire un Kiddouch Hachem dans les Hilkhot Yessodé Hatorah, dont les premiers chapitres traitent de Emouna, de foi et de Yirat  Chamayim, de crainte Divine. Il écrit : « Kol Beth Israël Métsouvin 'Al Kiddouch Hachem Hagadol Hazé. Le peuple juif dans son ensemble est tenu de sanctifier le Grand Nom de D.ieu. »

Pourquoi le Rambam emploie-t-il le terme de Métsouvin à propos du Kiddouch Hachem, un terme qu'il n'emploie pas pour introduire d'autres Mitsvot ? Ne sommes-nous pas Métsouvin, obligés, de réaliser toutes les Mitsvot ? De plus, pourquoi inclure cette Mitsva parmi les principes fondamentaux de la Torah, comme la croyance en D.ieu et la divinité de la Torah ?

Le Rabbi de Slonim explique que le Kiddouch Hachem n'est pas simplement une Mitsva comme les autres. Elle est essentielle à notre identité et à la manière dont nous nous voyons. Etre un Kiddouch Hachem vivant est central pour notre mission, fondamental pour notre identité et un axiome de notre foi. On ne peut pas cocher simplement V à côté du terme Kiddouch Hachem si l'on a réalisé la Mitsva et nous en avons fini. La manière dont je parle, je mange, je me conduis avec autrui, fais des affaires ; ce que je regarde, je dis, là où je me rends sont des plateformes et occasions de réaliser un Kiddouch Hachem.  

Le Rabbi de Slonim relève que le Rambam souligne : Kol Beth Israël Métsouvin : ce commandement n'est pas réservé aux saints, aux vertueux ou à ceux qui sacrifient leur vie. Il s'applique à chaque Juif. Il ne s'agit pas simplement d'une Mitsva, mais de notre  énoncé de mission. C'est notre vocation. C'est la raison d'être de notre existence.

Chaque décision, chaque mot articulé et action doit être précédé d'une question : quelle impression vais-je faire ? Mon attitude fera-t-elle honneur au peuple juif et au Tout-Puissant, ou vais-je donner une impression négative ? D.ieu sera-t-Il fier et aura-t-Il le sentiment que j'ai fait avancer Sa cause, ou régressé dans la mission pour laquelle j'ai été choisi ?

Rabbi Yossef Chalom Elyashiv fit un jour remarquer que chaque génération a une Mitsva spécifiquement importante pour son époque. Les générations précédentes ont été mises au défi par la Mitsva de mourir 'Al Kiddouch Hachem. Rav Elyashiv estimait que la Mitsva du jour était « que le Nom de D.ieu soit aimé à travers toi », de vivre 'Al Kiddouch Hachem.

La forme du verbe employée par la Torah pour nous prescrire de sanctifier le Nom d'Hachem est instructive. Le verset ne dit pas "Kidachti", sanctifiez le Nom d'Hachem, mais "Vénikdachti" au Nifal, la forme simple et passive du verbe. Rav Nissan Alpert, élève de Rabbi Moché Feinstein et un Roch Yéchiva à la Yéchiva University, explique que la Torah a recours spécifiquement à cette forme de verbe pour communiquer l'essence du Kiddouch Hachem et de capturer ce qui doit être la mission de chacun. Si la Torah nous avait demandé de sanctifier activement le Nom de D.ieu, on aurait pensé qu'il fallait chercher des occasions majeures et publiques avec du cérémonial et de l'apparat.

Au lieu de cela, la Torah emploie la simple forme passive Nifal, Vénikdachti, pour nous rappeler que la plupart des opportunités de Kiddouch Hachem ne sont pas à grande échelle, ne sont pas préméditées et ne nécessitent pas que l'on sacrifie sa vie. L'essence de la sanctification du Nom d'Hachem est contenue dans les aspects quotidiens et ordinaires de notre vie.

Un directeur de lycée relate qu'un jour, un élève s'est exclamé : « J'aurais voulu vivre pendant la Shoah, pour devenir un héros et on aurait écrit un livre sur moi. » Nous devons enseigner à nos enfants qu'afin de devenir un héros juif, il n'est pas nécessaire de sacrifier sa vie et de mourir pour sanctifier le Nom d'Hachem, mais il faut mener sa vie afin de Le représenter positivement.

Rabbi Berel Wein a un jour été invité à un rendez-vous avec le rédacteur en chef du journal Detroit Free Press. Après les présentations, le rédacteur lui relata l'histoire suivante : sa mère, Mary, avait immigré en Amérique depuis l'Irlande : c'était une jeune fille de 18 ans ignorante, une paysanne. Elle fut embauchée comme servante au domicile d'une famille  juive religieuse. Le chef de famille était le président de la synagogue orthodoxe avoisinante.

Mary ne connaissait rien au judaïsme et n'avait probablement jamais rencontré de Juif avant son installation en Amérique. La famille partit en vacances lors du premier mois de décembre de Mary en Amérique, laissant la domestique seule dans leur maison. Ils devaient rentrer le soir du 24 décembre, et Mary réalisa qu'ils n'auraient pas de sapin de Noël pour les accueillir à leur retour. Ça la préoccupait beaucoup, et, à l'aide de l'argent que la famille lui avait laissé, elle acheta non seulement un sapin de Noël, mais aussi toutes sortes de décorations festives à suspendre devant la maison.

Au retour de vacances de la famille, ils aperçurent le sapin de Noël par la fenêtre du salon et le reste de la maison décorée de lumières de fête. Ils pensaient s'être trompés de maison, mais non, il s'agissait bien de la leur.

Le chef de famille entra dans la maison, en réfléchissant comment expliquer la présence du sapin de Noël et des lumières aux membres de la synagogue, dont la plupart passaient souvent devant cette maison en chemin pour la synagogue. Pendant ce temps, Mary attendait avec impatience l'arrivée de la famille pour voir l'enthousiasme de la famille lorsqu'ils réaliseraient qu'ils avaient un bel arbre de Noël.

En entrant dans la maison, le chef de famille convoqua Mary dans son bureau. Il lui dit : « De toute ma vie, personne n'a jamais eu un geste aussi beau pour moi comme le tien. » Puis il prit un billet de cent dollars – une très grande somme en pleine Dépression – et le lui offrit. C'est uniquement après cette conversation qu'il lui expliqua que les Juifs n'ont pas de sapins de Noël chez eux.

Au terme de son récit, le rédacteur confia à Berel Wein : « C'est la raison pour laquelle il n'y a jamais eu d'éditorial critique sur Israël dans le Detroit Free Press depuis que j'occupe le poste de rédacteur en chef, et il n'y en aura jamais tant que j'occupe ce poste.»

La réaction du président de la synagogue à l'erreur de Mary – la sympathie et la bonté plutôt que la colère – n'était pas calculée sur des conjonctures futures, sur le fait que son fils deviendrait le rédacteur en chef d'un journal majeur, en position d'aider Israël. Il agit de cette façon, car c'est ainsi qu'il fallait agir.  

Chaque jour, dans la Kédoucha, nous affirmons notre énoncé de mission : Nékadech Ete Chimékha Ba'olam, nous sommes ici pour sanctifier Ton Nom dans ce monde, pour vivre Tes valeurs, modeler notre mode de vie à celui que Tu désires, poursuivre la justice et le droit, et accroître encore davantage Ta présence dans un monde qui semble l'en chasser.

Notre mission consiste à être Marbé Kavod Chamayim, à rehausser l'honneur et l'admiration de D.ieu, afin que nos collègues, ceux qui font leurs achats ou du sport à nos côtés, ou bien font des affaires avec nous, lorsqu'ils nous quittent se disent : ouah, c'est ça, un Juif de Torah. Il est honnête, gentil, sensible, il a de l'intégrité, de la considération, c'est un homme moral et humble. Le dictionnaire de Webster a toujours une définition de « faire le Juif » : « négocier vivement ; faire baisser les prix. » Notre mission est que les dictionnaires inscrivent à l'entrée « faire le Juif » : être gentil, bienveillant, honnête, bon, juste, donneur, humble et vertueux.

Donnez un pourboire au voiturier et montrez votre reconnaissance au serveur : vous avez fait un Kiddouch Hachem. Si, en revanche, vous êtes pingre ou manquez de reconnaissance, vous êtes l'auteur d'un 'Hilloul Hachem. Tenez la porte pour la personne derrière vous ou dites bonjour à l'agent de sécurité, vous avez fait un Kiddouch Hachem. Si vous passez devant eux ou laissez la porte lui arriver dans le visage, vous avez régressé dans votre mission. Soyez honnête, digne de confiance et fiable, vous avez sanctifié le Nom de D.ieu. Si, en revanche, vous déformez la vérité, rognez sur les dépenses et manquez de professionnalisme, personne ne voudra en savoir plus sur votre D.ieu. Faites une blague raciste ou obscène, ou faites de la discrimination et vous avez créé un 'Hilloul Hachem, un vide où D.ieu ne peut résider. Battez-vous pour la justice et voyez chaque être humain comme un être formé à l'image de D.ieu et vous aurez donné un puissant stimulant à cette mission.

Puissions-nous ne jamais être forcés de mourir 'Al Kiddouch Hachem, et trouver la force, la résolution et le courage de faire chaque jour des choix qui créeront dans leur sillage un Kiddouch Hachem.  

Rabbi Efrem Goldberg

Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 27 minutes