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Blog : Carnets d'actualitéNaufrage d'une ambition I. Par lui-même, le mot « Europe » était déjà ennuyeux. Voici qu'il devient morose. C'est injuste puisque, à l'origine, Europe était le nom d'une princesse phénicienne si belle, si attirante, que Zeus n'avait pu la séduire qu'en se métamorphosant en taureau. Et manifestement, Nicolas Sarkozy avait cru réussir à son tour cette métamorphose. Concédons qu'il s'était donné les moyens d'inaugurer la présidence de l'Union européenne par la France le 1er juillet en proposant quelques projets sérieux qui seront plus difficiles à étudier aujourd'hui. Ce n'est pas le « chaos politique » dont parle le « New York Times » à la suite du rejet par l'Irlande du Traité de Lisbonne. Ce n'est pas non plus la perte de toute crédibilité européenne évoquée par Ségolène Royal. C'est le constat d'un grave dysfonctionnement. Songez ! L'un des plus petits pays des 27 (1% des 500 millions de citoyens de l'Union européenne), celui qui a su le mieux profiter des avantages procurés par l'Europe, réussit à paralyser une institution qui n'a cessé, depuis qu'elle existe, de susciter l'admiration et la convoitise de la part de ceux qui n'en font pas partie. Je ne parlerai pas de chaos, pour ma part, mais d'une ambition qui n'en finit pas de se rétrécir. Depuis le 29 mai 2005 et le rejet par les Français du Traité de Rome II, la magie s'était déjà dissipée. Or j'enrage lorsque l'on considère comme anachronique de rappeler, et surtout aux jeunes gens, que la fondation de l'Europe a été l'une des plus belles ambitions de l'humanité. De grandes nations habituées à se faire la guerre tissaient entre elles des liens qu'aucun empire ni aucun despote n'imposaient. Il n'est tout de même pas inutile, surtout aujourd'hui, de se souvenir qu'il y a eu un moment récent de l'histoire ou le souci de vivre ensemble a paru plus excitant que le désir de s'entredétruire. Il ne s'agit plus de cela ? Posez la question aux héritiers de l'ancienne Yougoslavie. Mais que faire désormais ? On peut très bien se consoler en rappelant ce que De Gaulle disait des référendums, à savoir qu'il suffit que les peuples soient consultés pour qu'ils répondent non. En tout cas, aujourd'hui, sans être dramatique, le vote négatif des Irlandais n'est bon pour personne : ni pour l'idée de l'institution de l'Union européenne, ni pour les Européens pris séparément, ni pour les Irlandais. Il y a plusieurs réponses possibles à cette déconvenue. Frank-Walter Steinmeier, le ministre allemand des Affaires étrangères, suggère aux Irlandais de se retirer provisoirement du processus de l'intégration européenne, quitte à y revenir un jour. Je pensais qu'il s'agissait d'une boutade lorsque j'ai entendu Jean-Pierre Jouyet, secrétaire d'Etat français chargé des Affaires européennes, recommander une procédure similaire. Après tout, dix-huit pays ont déjà ratifié le traité et les huit autres s'apprêtent, semble-t-il, à le faire. Un pays de quatre à cinq millions d'habitants comme l'Irlande ne peut pas tenir en otage des nations réunissant 490 millions de citoyens). Je vois très bien les arguments de principe que peuvent opposer ceux qui s'indignent de ce que l'on ne tienne pas compte du vote des Irlandais. Mais voici comment un éditorialiste aussi distant et circonspect que celui du « Financial Times » concluait lundi son commentaire par ce constat : « Sous bien des aspects, cependant, c'est un moment étrange pour que se manifeste cette perte de confiance. Bien que les économies ralentissent ? et particulièrement en Irlande ? on peut soutenir qu'elles n'ont jamais été en aussi meilleure forme depuis des années. L'union économique et monétaire s'est révélée un succès et il existe une détermination commune ? même si elle est intermittente ? de mettre en place rapidement les réformes économiques. Les querelles idéologiques entre les fédéralistes centralisateurs et les eurosceptiques décentralisateurs ont perdu en intensité chez les dirigeants européens. » Relisez bien cette citation : chacun des mots de cet Américain est opportunément choisi. II. Ce sont en principe les sujets de politique intérieure qui dominent les affrontements entre les candidats démocrate et républicain à l'élection présidentielle américaine. Il se peut que ce soit encore le cas lorsque la campagne entre Barack Obama et John McCain connaîtra ses moments d'éclat. Il reste que la question du retrait des troupes d'Irak, celle de l'augmentation ? déjà décidée - des troupes envoyées en Afghanistan et celles, enfin, de l'attitude que les Etats-Unis doivent adopter sur le problème de la fabrication par l'Iran de l'arme nucléaire commencent déjà à jouer un rôle très important. Ce sont des questions très délicates pour le sénateur de l'Illinois car les partisans de son adversaire républicain ne sont pas seuls à vouloir le piéger ou l'enchaîner par des promesses. Tout va évidemment dans le sens des surenchères. Autrement dit, Obama va-t-il s'engager à parler aux représentants de Téhéran, de la Syrie, du Hezbollah libanais et du Hamas palestinien ? Obama a bien répondu qu'il n'accepterait de négocier avec l'ennemi qu'à ses propres conditions et en pensant aux seuls intérêts des Etats-Unis. Il a été harcelé par des organisations radicales qui voulaient lui faire préciser les conditions qu'il exigerait. La vérité, c'est qu'en ce moment, tout le monde parle avec tout le monde et que les Américains eux-mêmes ont des rapports avec les « nations terroristes » par l'intermédiaire ici de la Turquie, là de l'Egypte, et d'un peu partout, y compris du Qatar. Barack Obama a subi l'épreuve, particulièrement ingrate et piégée, de l'audition devant le prestigieux lobby AIPAC (American Israel Public Affairs Committee). L'AIPAC est le groupe de pression le plus puissant après la National Rifle Association qui défend le droit à la détention d'armes pour tous les citoyens américains. Barack Obama ne s'attendait semble-t-il pas à un piège puisqu'il était d'accord avec les déclarations de George Bush réclamant l'instauration de la paix au Proche Orient entre deux pays souverains, viables et pacifiques, l'Etat israélien et l'Etat palestinien. Mais c'était compter sans les stratèges de l'AIPAC (proches du Likoud, parti de droite israélien) qui exigent la reconnaissance par les Etats-Unis de Jérusalem comme capitale unique et éternelle de l'Etat israélien. Hillary Clinton avait répondu positivement aux v'ux des représentants de l'AIPAC. Barack Obama s'est senti contraint d'imiter Hillary en faisant d'imprudentes déclarations bien plus radicales que celles du gouvernement israélien. C'est à ce moment-là qu'un coup de théâtre s'est produit, à savoir qu'une autre organisation, que l'on n'appelle pas encore un lobby, l'American Jewish Committee, a affirmé d'une manière assez retentissante que l'AIPAC ne représentait en aucune façon les positions majoritaires de la communauté juive américaine. Et d'autres ont dénoncé le fait que des fondations juives américaines avaient procédé à des investissements massifs pour la construction d'habitations dans des colonies de peuplement, avec le seul but d'empêcher des négociations et d'imposer une guerre permanente contre les Palestiniens. Les colonies ! On ne parle plus que de cela depuis quarante ans ! Mais il y a trois jours ? et à Ramallah ! - Condoleezza Rice a, pour la première fois, publiquement et violemment condamné toutes les constructions qui se développaient dans les zones palestiniennes de Jérusalem. « Elles compromettent la paix », a-t-elle affirmé. C'est la première fois qu'une proche et puissante collaboratrice d'un président américain ose s'exprimer ainsi. III. Après notre appel dénonçant une « campagne obstinée et haineuse » contre Charles Enderlin, correspondant de France 2 à Jérusalem, l'historien Elie Barnavi a proposé une commission d'enquête indépendante pour établir la vérité sur les circonstances de la mort d'un enfant de 12 ans, Mohammed al-Doura, victime de tirs provenant de positions israéliennes ? version cependant contestée par certains. Pour ma part, mais aussi au nom de tous mes amis, tout en réitérant mon estime admirative pour notre confrère Charles Enderlin, je me rallie sans hésiter à la recommandation d'Elie Barnavi. Cette affaire a fait tant de mal et pendant si longtemps du fait de l'exploitation incroyable qui en a été faite dans le monde arabo-musulman, qu'il est absolument nécessaire de confier à des enquêteurs uniquement soucieux des faits le soin d'établir une version définitive de ce drame. | Membre Juif.org
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