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Blog : Torah-Box

Ankhéfènie, prince de Goshen - Chapitre 20 : La plaie des grenouilles et la honte de Pharaon

L’incroyable histoire d’amitié qui va lier un esclave hébreu, Eliakoum à un prince égyptien : Ankhéfènie, sensible à la souffrance humaine.

Sur fond de sortie d’Egypte, découvrez au fil des épisodes comment un héritier du trône égyptien s’apprête à troquer le pouvoir absolu contre une vérité qui le transcende, au fil de ses débats théologiques avec l’un des représentants de la caste la plus méprisée et la plus vile de la société égyptienne.

Résumé de l’épisode précédent :

Alors que le prince Ankhéfènie et que le Rav Aboulkabat, enfin libre, se dirigent à nouveau vers Goshen à travers les souterrains de l’Egypte, et qu’Eliakoum tiraillé par la honte de ses agissements a décidé de demeurer du côté égyptien en compagnie d’Anoukis, la plaie des grenouilles sévit, comme pour annoncer l’inéluctable délivrance des Hébreux...

L’Egypte était dans la tourmente. Les grenouilles grouillaient de partout, ne laissant aucun répit aux citoyens. L’empire était dévasté par ces bestioles vertes qui se multipliaient sans cesses, on en recensait déjà des millions. Leurs coassements incessants et insupportables n’avaient d’égale que l’odeur nauséabonde de leurs cadavres entassés çà et là dans le pays d’Egypte. 

La puissante Egypte était désormais en quarantaine, isolée du reste de la région. Elle qui autrefois en était la plaque tournante, elle était désormais pointée du doigt comme étant la cible des mauvais esprits.

Seul Goshen était épargnée par cette catastrophe. Pas une seule grenouille n’avait foulé le sol de la ville hébreue. Les Egyptiens commençaient à se poser des questions, les déclarations gouvernementales publiées par les ministres du Pharaon faisant état de catastrophes naturelles ne collaient pas vraiment face à la réalité des faits. Goshen n’avait pas été touchée, ni par le fléau du sang, ni par l’invasion des grenouilles. Difficile de parler de catastrophes naturelles dans de telles circonstances, osèrent affirmer certains habitants d'Egypte. Des petits groupes clandestins s’étaient réunis en Egypte pour débattre de ces faits surnaturels qui ne s’attaquaient pas aux ?ébreux.

Pharaon lui-même n’en pouvait plus, les coassements des bestioles, la panique au sein du palais et surtout la mort d’Ankhéfènie, son fils. Si seulement il était là, se disait-il… 

Ce soir-là, Pharaon avait demandé à être seul, ses gardes attendaient hors de la chambre royale. Sur sa terrasse toute marbrée qui surplombait la ville, l’empereur faisait les cent pas. Il cherchait une solution pour sortir son pays de ce supplice. Il jetait quelques regards par-dessus la baie sculptée vers la capitale. La ville ne dormait toujours pas à cette heure tardive, le coassement des grenouilles mêlés aux hurlements hystériques de la populace en effroi donnaient l’impression que le régime du Pharaon touchait à sa fin. Pharaon ne voulait pas être celui dont le nom serait associé à la chute de l’empire égyptien. Il craignait que les esprits ne le tourmentent pour cela à jamais.

Il traversa sa grande salle de séjour, grimpa sur l’escabeau encastré dans l’épaisse porte de chaîne et tira la poignée dorée de sa lucarne.

« Gardes, gardes ! », cria-t-il.

« A vos ordres, votre majesté  répondirent-ils en chœur.

« Appelez-moi les deux Hébreux. Je les veux dans ma salle d’audience dans l’heure qui suit. »

« A vos ordres, mon seigneur », dirent-ils pendant qu’ils faisaient signe à une autre équipe de garde de venir les remplacer.

Pharaon enfila sa tenue et demanda qu’on le descende dans la salle d’audience.

La grande salle était sombre, seule l’estrade où se trouvait le trône du roi était éclairée par la lune dont le reflet passait par les fenêtres murales. Les valets s’avançaient dans la grande salle, leurs torches en main pour allumer les lanternes disposées de part et d’autre de la salle d’audience pendant que le Pharaon était installé sur son trône.

La lumière se propagea dans la pièce et d’un seul coup, ils apparurent au beau milieu de la pièce. Pharaon poussa un cri d’effroi, ses gardes n’osaient pas non plus s’approcher. 

Moché et Aaron étaient là, nez à nez avec Pharaon. 

« Mais ?! Comment ! », balbutia-t-il, désarmé.

Un silence gênant s’était emparé de la pièce. Pharaon était terrifié, il faisait tout pour cacher son malaise, il suait à grosses gouttes, les jambes tremblantes. Moché et Aaron, quant à eux, était comme à leur habitude parfaitement calmes. 

Pharaon se décida et, la bouche sèche, lâcha d’un ton tremblotant : « Implorez D.ieu qu’Il enlève ces maudites grenouilles de moi et de mon peuple… Je renverrai le peuple et ils apporteront des offrandes à D.ieu ». Le public présent dans la salle émit un soupir de soulagement.

Les deux envoyés hébreux étaient restés parfaitement immobiles. L’Eternel avait averti Moché que Pharaon ne relâchera pas les Hébreux si facilement. Moché décida de se servir de ce moment pour prouver à tous que c’est bien D.ieu qui est l’Auteur de toutes ses plaies. Il dit au roi d’Egypte : « Vante-toi d’être assez astucieux, roi d’Egypte, pour me demander quelque chose de grand afin de me mettre à l’épreuve, ainsi tu connaîtras le pouvoir de D.ieu, et tu sauras qu’il n’y a nul autre que Lui sur Terre ! » 

Après une courte pause, Moché reprit : « Dis-moi précisément quand souhaites-tu que les grenouilles quittent ton palais et j’implorerai l’Eternel afin qu’Il les retranche de toi et de toutes tes maisons. »

Pharaon émit son rictus nerveux qui lui pinçait les lèvres lorsqu’il était sous pression.

Après un silence électrique, le roi déclara : « Prie aujourd’hui pour qu’elles disparaissent à l’aube ! »

Il n’imaginait pas un seul instant que ces millions de bestioles pouvaient disparaître si vite.

Moché répondit de sa voix posée : « Qu’il soit fait selon ta parole, afin que tu saches que nul n’est comme l’Eternel notre D.ieu ». Puis les deux hommes sortirent du palais aussi mystérieusement qu’ils y étaient entrés.

Les membres de la cour du Pharaon étaient à présent tous au complet, chacun à la place dictée par son rang. Il ne restait seulement que quelques heures avant le lever du soleil et l’Egypte était toujours plongée dans son effroyable tumulte. La foule attendait en silence, quelques phrases étaient échangées mais dans l’ensemble, il régnait un climat de tension au palais cette nuit-là. 

L’aube approchait. La salle était plongée dans un  profond silence. Les regards des ministres et gouverneurs étaient à terre, attendant le moment fatidique.

Les grenouilles coassaient plus virulemment qu’elles ne le firent auparavant, les gens dans la salle échangeaient des regards dubitatifs et anxieux. Mais après quelques minutes où les premiers rayons du soleil se dégagèrent sur l’horizon, les coassements agressifs laissaient place à des glapissements plaintifs. Les grenouilles semblaient pleurer, ces bruits étaient étranges et quelque peu répugnants… jusqu’au moment où on n’entendit plus rien. 

Les monstrueuses petites bêtes s’étaient tues pour de bon au lever du soleil. Les membres de la cour se hâtèrent tous vers la double porte d’entrée du palais de Pharaon pour constater le miracle de leurs propres yeux. D’énormes tas de cadavres verts s’étaient amassés dans les rues de la capitale et partout ailleurs. Les corps visqueux des grenouilles tombaient des fenêtres des charrettes, et  l’odeur fétide de la carcasse morte asphyxiée se répandit dans toute l’Egypte.

Pharaon demanda à ses valets de le reconduire dans ses appartements. Il était contrarié par cette victoire de Moché. Son cœur se durcit…

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Dernière mise à jour, il y a 9 minutes