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Blog : Torah-Box'Haïm Walder : "Toute ma vérité"'Haïm Walder, l’éducateur, écrivain de 52 ans ( 68 livres traduits en 7 langues - dont Braille), qui a osé traiter avec intelligence et délicatesse les sujets les plus tabous du public religieux, a réussi à travers ses livres vendus par centaines de milliers à révolutionner l’approche au monde de l’enfant. Il a tout appris « sur le tas », en étant lui-même enseignant de nombreuses années, et, riche d’une immense expérience sur le terrain, a fondé un centre de conseils pour parents et enfants où il prodigue, entouré d’une équipe de spécialistes, le meilleur de lui-même au public. Sur les chaînes de radio, dans la presse religieuse, il s’exprime sans fard, et est devenu un des « Chofar » les plus écoutés dans le domaine de l’éducation, mais pas seulement. Il dénonce le mensonge, la bêtise, les manipulateurs, les cyniques, les codes sociétales absurdes et n’épargne aucun secteur. Père de 7 enfants, dont la petite dernière est trisomique, il est passé il y a un an et demi par l’épreuve suprême, en perdant son fils, Tsvika, de 28 ans, des suites d’une longue maladie. 'Haïm Walder se raconte : sans filtres, il dévoile ses crédos dans une interview où il livre toute sa vérité. Ecoutons-le : Comment, 'Haïm Walder, vous est-il venu l’idée de faire parler des enfants via les histoires qu’ils racontent ? Il y a 30 ans, jeune marié, je faisais mon service militaire en tant qu’« enseignant / soldat » - Moré / ‘Hayal - dans une localité de la périphérie, et il y avait dans ma classe un enfant violent et irraisonnable avec lequel aucune « technique » pédagogique ne marchait. Un jour, je l’ai pris à part et je lui ai demandé ce qu’il avait sur le cœur. Pendant 20 minutes, il m’a déballé un tas d’excuses, puis, il s’est tu. Alors je lui ai demandé de m’écrire ce qu’il ressentait. Il m’a demandé : « Combien de fois, Moré 'Haïm ? 100 fois ? 300 fois ? ». Il avait cru que je lui demandais une punition. Je lui ai dit : « Écris-moi ce que tu veux », et il m’a rendu une feuille avec 5 lignes. J’ai pris ces 5 lignes et j’en ai fait une histoire : je me suis mis à sa place, en m’imaginant ce qu’il pouvait ressentir, la trame étant un enfant qui aurait voulu communiquer avec ses camarades, mais ne savait pas comment. Lorsque je lui ai montré l’histoire que j’avais écrite, il m’a regardé et il m’a demandé de la lire à la classe, ce que j’ai fait. Les enfants étaient bouche bée, captivés. Cette histoire avait servi de thérapie et, bien sûr, dans chaque classe où j’enseignais par la suite, les enfants me donnaient leur « Pétèk », un petit papier où ils écrivaient leurs histoires, que je retravaillais et que je lisais ensuite à la classe, en essayant d’incorporer des solutions aux situations qu’ils décrivaient. A la fin de l'année, une maman m’a dit : « Pourquoi n’en feriez-vous pas un livre ? ». L’idée de la série « Des enfants parlent d’eux-mêmes » était née. Vous avez écrit sur tellement de sujets touchant l’enfant et l’enfance depuis 30 ans, le thème n’est-il pas épuisé ? (Rires) Combien de chansons ont-elles été écrites depuis la création du monde ? Des milliards. Et on continue à en composer. Personne n’a demandé si les notes avaient été épuisées. Et le chant n’est qu’une petite expression de l’âme humaine. De même que la combinaison des notes est infinie, ainsi, les thèmes touchant l’âme de l’homme foisonnent et sont d’une complexité incroyable. J’ai l’impression, aujourd’hui, que j’ai à peine commencé à saisir ce sujet. Quel doit être, d’après vous, le rôle d’un écrivain ? Refléter la réalité, dévoiler ce qui se passe dans les coulisses de l’âme, dénoncer des phénomènes néfastes, toxiques de société, de famille, de relation humaine. Un exemple flagrant dans la littérature est un Emile Zola, qui va dénoncer une injustice, se mettre à contre courant des « bien pensant », du « politically correct », et défendre sa vérité coûte que coûte, au dépend de sa popularité. Aujourd’hui, si vous êtes « pro Trump » par exemple, on vous fait passer pour un idiot, car le monde éclairé va avec Biden. Et bien, je pense que le rôle d’un écrivain, c’est oser dire : Non ! Je pense autrement ! Et même si on dit que je délire, et bien qu’ils disent ! Moi, j’ouvre une alternative, une autre opinion. Vous habillez vos messages d’une histoire, pour leur donner tout leur impact... Oui, un écrivain, il faut le savoir, a une grande influence sur le public. Moi, en tant que juif, pratiquant, orthodoxe, j’ai mes conceptions, mes idées du bien, du mal que je fais passer. J’ai écrit un récit sur une jeune mariée qui perdit sa bague lors des Chéva’ Brakhot. Comme l’anneau avait coûté très cher, la famille du marié commença à prendre en grippe cette jeune Kalla « écervelée ». Malheureusement, la vraie histoire finit mal et le ressentiment de la belle-famille réussit à altérer les relations du couple. Mais moi, comme un forgeron qui tord son métal dans le sens qu’il désire, j’ai inventé une autre chute : le jeune mari comprenant que l’image de son épouse auprès de sa famille allait gravement en pâtir, alla acheter une deuxième bague parfaitement identique à la précédente. Quelque temps s’écoule, et soudain, « comme par hasard », en mettant le costume du mariage, il fait semblant qu’il retrouve la bague perdue dans la poche intérieure ; bien sûr, il le fait savoir à toute sa famille, quel distrait (!?), et tout est bien qui finit bien. L’honneur perdu de la jeune épouse est rétabli et tout rentre dans l’ordre. Sa femme, 15 ans plus tard, apprendra fortuitement ce qui s’est passé. Mais voici un exemple où j’injecte une pensée positive dans l’histoire et apporte au lecteur matière à réflexion. Mon histoire véhicule maintenant une solution originale à un cas compliqué, avec un dénouement heureux. Je le conçois ainsi. J’ai plusieurs cas d’enfants et de parents qui m’ont écrit en me remerciant, car l’histoire que l’enfant avait lue lui permit, confronté à un problème, de se sortir d’un pétrin. Par exemple, un enfant a fait une grosse bêtise et n’ose pas la raconter à ses parents, il est dans un dilemme, car ils l’avaient mis en garde et il craint la punition. Je parle de ce cas dans une histoire, et je mets en scène un enfant qui, après maintes hésitations, va finir par demander de l’aide à ses parents, et sortir de sa détresse en adoptant la bonne attitude. Ou alors, par peur de faire du « Lachone Hara’ » (médisance), un enfant ne parle pas. Je mets clairement dans mes histoires les choses en place : dans certaines situations, il n’y a aucun interdit de Lachone Hara’, avec ses parents on doit tout raconter, même si une tierce personne est mêlée au cas. Justement, dans ce cas, le monde orthodoxe est une société très protégée dans laquelle on ne parle pas et on n’écrit pas sur certaines choses. Et pourtant, des choses se passent dont il faut parler... Je ne balaie rien sous le tapis, mais il faut savoir comment aborder un thème, comment en parler, même dans le cas d’un enfant qui aurait subi une agression. J’ai une histoire qui parle de ce sujet et commence ainsi : « J’ai un secret que je ne raconterai pas... », et, là aussi, l’accent est mis sur la mise en garde, s’éloigner des étrangers et oser dire « non » à un adulte. Mais je décris également le drame intérieur de l’enfant agressé qui n’est plus tout à fait le même, dont l’attitude change, et que les parents inquiets n’arrivent pas à comprendre, car il garde le silence. Merci 'Haïm Walder, nous continuerons cet entretien la semaine prochaine. La suite, dimanche prochain... Traduction et adaptation : Jocelyne Scemama Remerciements : Magazine Kol Play / Yonathan Rigler | Membre Juif.org
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