Blog : Torah-Box

Chaque jeune homme ou jeune fille qui arrive en âge de se marier se trouve envahi par une vague de sentiments et de questionnements : est-ce que nous aussi aurons une belle vie ? La paix régnera-t-elle en permanence dans notre foyer ? Ou non ? En d’autres termes, que devrais-je faire pour faire régner la paix dans mon foyer et pour mener une bonne vie avec mon conjoint ?

Il n’y a certes pas de réponse catégorique, mais je voudrais vous livrer quelques pistes qui pourraient nous aider dans notre foyer et dans notre vie en général.

1. Les gens n’ont pas « la force » (le désir) de changer = égo

Un homme qui veut réussir dans ses affaires ou dans son travail doit faire ses preuves et apporter des résultats. Ce même homme, dans son foyer, doit travailler pour que tout se passe bien, non pas simplement parce qu’il veut être au calme à la maison, car sa contribution au bonheur d’autrui doit être faite de tout cœur et de plein grès.

Si le mari a chaud… le plus simple c’est de laisser la climatisation allumée, mais que se passe-t-il si sa femme a froid ? Le mari pourrait lui rétorquer : « Mets-toi un gilet » et clôturer ainsi le sujet. Mais, en réalité, ce qu’il faudrait, c’est que le mari pénètre dans « le monde intérieur de sa femme », comprenne et ressente qu’elle souffre de froid et qu’elle a besoin de se vêtir chaudement, car c’est uniquement lorsqu’on s’efforce à se mettre à la place de l’autre qu’on parvient à percevoir sa difficulté comme s’il s’agissait de la sienne.

Un dicton de nos Sages dit : « Lorsqu’on aime, il y a de la place même dans un espace aussi étroit que le chas d’une aiguille, et lorsqu’on n’aime pas, il n’y a pas de place même sur un espace de 60 coudées, comme le cite le proverbe populaire : "lorsqu’il y a de la place dans le cœur, il y a de la place pour tout". »

A priori, quel rapport existerait-il entre le cœur et l’espace ? C’est simple, le cœur est le siège des sentiments et un homme doté d’un cœur, c’est-à-dire ouvert à l’autre, c’est celui qui est capable de ressentir et de partager tant ses peines que ses joies.

C’est ainsi que se définit le cœur des Géants d’Israël, ils sont à l’écoute des difficultés des autres et ce qui apaise les gens qui viennent les consulter c’est le fait de savoir que le Rav les comprend.

En résumé, dès lors que je réfléchis à la situation d’autrui, je m’y attache et je pourrai ainsi répondre à ses attentes avec joie.

2. Manque d’informations

Lorsqu’un nouveau produit est mis en vente, il y a déjà des experts qui le répareront en cas de besoin. Celui qui ne connait pas ces produits et qui voudrait tenter de le réparer risque fortement de le détériorer davantage. Il en est de même pour la relation dans le couple.

Nos Sages rapportent : « Les femmes, c’est une nation en soit », par conséquent, les hommes aussi sont une nation à part entière.

Que nous importe de savoir que les uns sont différents des autres ?

Nous allons nous référer à quelques citations de nos Sages qui nous enseignent la portée de ces différences et cela nous aidera à comprendre de ne pas exiger d’autrui ce que nous exigeons de nous-mêmes. (Exemple d’un père qui a deux enfants, l’un de cinq ans et le second de dix ans, il est évident qu’il n’aura pas les mêmes exigences envers les deux, car ils ne sont pas capables de réaliser les mêmes choses.)

a. « Dix mesures de paroles sont descendues sur terre et neuf ont été prises par les femmes. » « Les femmes sont bavardes. »

Explication : Le Maître du monde a créé la femme avec de plus importantes dispositions à communiquer. De ce fait, elles parlent. C’est une erreur de considérer que la femme perd son temps à des discussions « vaines ». Les hommes, quant à eux, n’ont pris qu’une seule mesure de parole. Si nous avons encore des difficultés à comprendre, essayons de nous mettre à la place de la femme en supposant que nous ayons neuf mesures de parole. A quoi ressemblerions-nous ?

b. Mieux vaut être en compagnie que seul

Explication : la femme préfère être avec quelqu’un d’autre, peu importe qui, pourvu de ne pas être seule.

Commentaire : la nature de la femme consiste à être associée. Il lui est difficile de rester seule. De ce fait, même lorsque son mari sort de la maison, ce n’est pas évident pour elle. Il en est de même lorsqu’il sort et qu’il ne lui fait pas part de ses expériences. Pour cela, lorsque la femme éprouve des difficultés, elle en fait part à son mari, tandis que l’homme préfère son petit coin calme. Donc, si votre femme vous parle toute la journée et partage avec vous ses expériences, c’est tout à fait normal, parce que c’est une femme et elle ne cherche pas à vous déranger.

c. La gêne ressentie par la femme est supérieure à celle ressentie par l’homme

Explication : la femme éprouve plus de honte que son conjoint. Ainsi, par exemple, pour la femme, la façon dont ses enfants sont habillés lui importe beaucoup, de même pour leur comportement en extérieur… En revanche, pour le mari, peu importe si les couleurs du pantalon et de la chemise sont assorties, l’essentiel réside dans le fait que l’enfant soit habillé.

Donc, l’homme doit comprendre le monde de la femme, ce qu’elle vit et ce qu’elle ressent, car son fonctionnement diffère totalement du sien et les données de base chez l’un et chez l’autre ne sont pas similaires.

En résumé : hommes et femmes ont été créés par Hachem avec des natures différentes, il nous suffit simplement de repérer et de comprendre ces différences !

Rav Oudi G.