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Blog : Mikhael NabethDes mots sur des signaturesNous avons donné l'occasion à certains signataires de s'exprimer et de nous expliquer les véritables fondements de leur mécontentement.
Un secret de polichinelle mal gardé Le prix des produits cachers n'est un secret pour personne, peut-être même plus pour les populations non-juives. Pendant ce temps, l'ensemble des médias de la communauté fait fît d'ignorer un problème qui poursuit son cours. Or, si soulever le problème n'induit pas automatiquement sa dissolution, la possibilité d'entrevoir ses issues restera très faible tant que la question ne sera pas publiquement soulevée. De fait, le rôle des médias de la communauté doit-être, pour le moins, d'aborder ce débat public parce qu'il est du rôle du média d'être le relais des idées communément partagés. Signataire engagé de la pétition, Joseph Mimoun, agent d'assurance à Andilly (95), soutient que « l'omerta juive a probablement encore de beaux jours devant elle. Il faut aborder ce problème ouvertement, en mettant cartes sur table, sans arrières pensées. » Ainsi, ce signataire de la pétition des rabbanim engagés que sont Nissim Sultan et Mikael Cohen abonde dans justement dans leur sens et exhorte que l'on fasse l'effort de se mettre face à cette responsabilité collective.
L'idée d'un boycott peut-elle faire son chemin ? De par le monde émerge progressivement une nouvelle forme de citoyenneté, « la consommation citoyenne ». Chacun s'exprime en fonction de son échelle de valeurs personnelle. Ainsi, certains ne consomment que des produits dont le processus de fabrication et de destruction n'a pas pollué la planète tandis que d'autres veillent aux conditions de travail des employés d'une célèbre marque de vêtements de sports. Les exemples de très grandes firmes internationales boycottées ne manquent pas. Cependant, une différence notable qui distingue notre cas de ceux-ci ne peut être occultée. L'idée d'un boycott est toujours né d'une mobilisation collective, mais aussi parallèlement, d'une possibilité de choix. Or, lorsque une entité est prise à défaut dans un mouvement social et que des individus sont animés par la conviction qu'il doivent faire évoluer un problème social donné, ils ont souvent la possibilité de choisir un produit concurrentiel. Or, en matière de cacherout, les Juifs français observants ? puisque c'est de cette population qu'il s'agit principalement- n'ont d'autres choix que de consommer des produits cachers français et ont donc une marge de man'uvre limitée. Pourtant David Elbaz, père de famille habitant Gagny n'hésite pas à trancher dans le vif : « on pourrait trouver normal que les produits cachers comportent une sur-taxe dûe à la taxe des institutions juives, mais on assiste là à une exagération honteuse des magasins bien établis en France. J'espère qu'il sortira de cette pétition un mouvement qui conduira à un "boycott" des produits jugés bien trop chers comme les laitages, les vins,les salades cuisinées.... »
Une image sociale à contrôler Les sociologues expliquent que nous sommes pétris de représentations mentales, notamment héritées de notre vécu, qui vont conditionnées un certain nombre de nos idées. En matière de cacherout, si comme nous l'avons dit, au vu de la complexité du problème nul ne peut-être tenu pour unique responsable ? et encore moins dans un système libéral où la liberté de prix est un droit - les produits cachers sont parfois assimilés aux institutions juives et au judaïsme dans son ensemble. L'amalgame se fait rapidement, et est d'autant plus puissant à mesure que nous avons une méconnaissance du milieu religieux. De fait, les individus les plus éloignées de la vie juive sont les plus exposées à faire un amalgame terrible et assimileraient les prix du cacher élevés aux religieux ! « C'est bien beau quand on nous fait des conférences, quand on nous dit qu'on est un troupeau de brebis égaré qu'il faut ramener à la religion. C'est bien, c'est vrai, il faut ! Mais comment voulez-vous ramener à la religion si on en a pas les moyens ? » se plaint justement une mère de famille dans une situation sociale précaire.
Quand la misère sociale mène à la misère spirituelle La cacherout est une des mitzvot les plus influentes. Celui qui l'abandonne ? à D.ieu ne plaise ? démarre une chute spirituelle vertigineuse qui peut engendrer l'extinction de familles juives entières. Alors que nous avions l'habitude de faire la che'hita dans de petites cours et que les pays de la diaspora étaient encore épargnés des crises économiques, une perspective socio-religieuse de taille est née : comment les classes sociales défavorisées doivent-elles appréhender une mitzva centrale aussi difficile à assumer financièrement ? Ajoutons que, dans certaines familles tout juste traditionnalistes, la cacherout est souvent le dernier lien les rattachant à un judaïsme encore secoué par la terrible assimilation du XX ème siècle. Dans le sud de la France, une mère de 3 enfants mariée à un non-juif faisait récemment encore de la cacherout sa mitzva de prédiléction. « J'ai un garçon circoncis qui prépare la Bar mitzva. Malheureusement, mon mari étant ouvrier et étant le seul à travailler, j'arrive à un stade où je ne peux plus. Mes moyens ne me permettent plus de manger cacher, depuis un mois et demi maintenant je mange taref. C'est à contre-c'ur évidemment, j'en ai pleuré, je ne vous le cache pas ». Alors certes, le mérite d'une mitzva est proportionnel à l'effort que l'on fait. Mais dans ce cas, il est impossible que la volonté de Dieu soit que seul les classes supérieures aient accès à la nourriture cacher. | Membre Juif.org
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