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Blog : Mikhael NabethRav Refael Yaakov ISRAEL : les secrets de sa réussiteIsrael, une histoire de famille Né en 1937 dans une famille modeste de Fèz où la crainte de Dieu était l'unique et incomparable richesse, le rav Israel a su s'imprégner de l'esprit de sainteté qui règnait autour de lui dès son plus jeune âge pour devenir le maître en Torah que nous connaissons. Son père Aharon, capable de garder le silence à tel point que certains aient pu croire qu'il était muet, faisait parti des « assarat batlanim » de la ville de Fèz. Il enseignait des michnayot dans la ville et lisait des tehilim tout au long de la journée. Avant la venue de l'enfant prodige, sa femme Yakot lui a donné trois filles. A chaque fois qu'ils se réjouissaient de la venue d'un garçon, ils avaient le malheur de le perdre subitement. Inquiets face à cette tragédie, ils se sont tournés vers le rav Refael Chakouri zal pour lui demander une brakha afin d'avoir un garçon bien portant. Celui-ci lui a demandé de rester 7 jours au cimetière de Fèz, où beaucoup allaient péleriner, pour qu'il soit en bonne santé. Sa mère l'a donc nommé Refael Yaakov en hommage à la joie procurée par la bonne santé de leur fils et du nom de son grand-père Yaakov, tué al kidoush Hachem. C'est dans cette atmosphère particulièrement spirituelle que le rav Israel avait déjà trouvé si jeune son guide spirituel en la personne de son oncle, le rav Méir Israel zal (à qui il rend hommage dans les premières pages de son ?uvre principale « Menoukhat Aharon »). A peine bar-mitzvah, celui qui sera connu plus tard sous le nom de rav Israel se levait dans la nuit pour aller prier juste avant que le soleil ne se lève en compagnie de son oncle, qu'il devait admirer aussi pour ses titres de Av Beth Din de Fèz et de Roch Yeshiva des dayanim. Il allait donc, par souci de commodité et d'assiduité, dormir chez lui tous les soirs. Un jour, le jeune Refael Yaakov demandait à sa mère : « Pourquoi te réveilles-tu au milieu de la nuit marcher jusqu'ici alors que mon oncle se charge très bien de me réveiller ? ». Si certains mots marquent l'enfance, la réponse de sa mère a ancré en lui le respect dû à la Torah et à ceux qui la représentent le mieux : « Ce n'est pas digne pour ton oncle de te réveiller le matin, cela va à l'encontre de son respect » lui a expliqué sa mère. Peut-être encore jeune pour comprendre de telles finesses dans la notion de respect, le jeune Refael Yaakov Israel a pu encore mieux assimilier les valeurs de la Torah en abandonnant son métier d'apprenti bijoutier pour partir à la yeshiva de Sunderland. Choc culturel pour l'enfant prodige de Fèz, il découvre l'autonomie dès l'âge de 15 ans puisque, après son périple de cinq jours et son arrivée à la yeshiva « Netsakh Israel », il n'a pu revoir ses parents deux fois seulement (quatre plus tard, puis six ans après) pour mieux rester concentré dans sa progression spirituelle.
Une alchimie entre le don et le travail Entre don et effort' A peine arrivé de son périple le menant du Maroc au nord de l'Angleterre avec son ami Gavriel Itakh, le jeune Refael Yaakov Israel a commencé à entrer dans les profondeurs de la Torah très précocément. Dès son plus jeune âge, il étudiait le soir dans une petite chambre de bonne anglaise, avec tout l'inconfort que nous pouvons imaginer. Indéniablement doué pour l'étude, il a commencé dès 19 ans la rédaction de son ?uvre « Menoukhat Aharon » (17 traités sur la Guemara). Au-delà de ses facilités intellectuelles le faisant prévaloir de telles prédispositions dans l'étude, son assiduité était tout simplement « légendaire » selon les dires admiratifs de son fils rav Aharon, Roch Kollel de Atéret Israel créé à la mémoire de son père. « Outre ses qualités intellectuelles, une des raisons de sa grande réussite, c'est la atmada. Finalement, ce n'est pas uniquement venir à l'heure au séder, venir plus tôt ou partir plus tard, ne pas discuter, la atmada était tellement forte chez lui qu'il a demandé à ses parents de s'endetter pour lui acheter un petit Chass de bureau », nous confie-t-il. Pourtant assez modeste, les parents du jeune Refael Yaakov n'ont pas perdu le sens des priorités lorsque leur fils leur a expliqué qu'il gagnerait du temps pour étudier davantage en ayant un Chass sur sa propre table d'étude. A cette époque, les traités du Talmud étaient encore peu édités et onéreux mais pour la famille Israel, l'enjeu ne se situait pas au fait de ne pas quitter le Beth Hamidrash mais plutôt de ne pas quitter la table d'étude, au sein même du Beth Hamidrash. Ses amis qui l'ont côtoyé disent encore de lui que « si le jour avait 24 heures, le rav Israel étudiait 26 heures sur 24 ».
?de l'effort à l'intériorisation Le rav Israel et son père Aharon zal étaient, à eux deux, de parfaits exemples complémentaires du Pirkei Avot, énoncé par le fils de Rabban Gamliel (Perek ? - Michna ??) : « Chimon dit : toute ma vie, j'ai grandi parmi les sages et je n'ai rien trouvé de meilleur pour le corps que le silence. L'essentiel n'est pas l'étude mais la pratique. Quiconque parle excessivement amène la faute ». En passant parfois pour quelqu'un de muet tant il avait l'habitude de garder le silence, le père du rav Israel, Aharon Israel, illustrait parfaitement le premier enseignement de cette michna. La suite du texte semble, elle aussi, être étroitement liée au rav Israel lui-même. En effet, s'il étudiait avec une rigueur exceptionnelle, celle-ci ne le quittait pas lors de la pratique des mitzvoth. Selon la rabbanit Israel, « il était très mah'mir à Pessa'h. C'était sa fête par excellence ». En ne buvant qu'un verre d'eau chaude avec du citron pressé pour faire office de thé et en ne mangeant que de la matsa chmoura avec des pommes de terre et des ?ufs pendant les 8 jours de fête, le rav Israel illustre le second enseignement : « l'essentiel n'est pas l'étude mais la pratique ». Une fois ancrée pronfondément en son fort intérieur, cette rigueur exacerbée semble une condition nécessaire pour que nos actions soient réellement emplies de crainte, et ainsi mieux comprendre comment l'étude détermine le niveau de pratique. Enfin, lorsque son fils nous révèle que les ?houmrot de Pessa'h étaient les seules ?houmrot que son père ne cachait pas (parcequ'il ne pouvait pas les cacher), nous comprenons le lien avec la fin de la michna. Un des exemples les plus significatifs est que le rav Israel s'est toujours abstenu de consommer tout produit mis sous conserve, cru ou cuit (?houmra du ?Hazon Ich zal) alors qu'il ne l'interdisait pas à sa propre famille. « Même cela, je l'ai su par hasard, après qu'il soit parti. Il faisait tout sans faire de bruit, simplement, comme si de rien était. Non pas qu'il se refusait d'imposer, mais il ne dévolait même pas ses ?houmrot ». A l'image de son père, le rav Israel s'est probablement inspiré de lui pour garder le silence, parceque « quiconque parle excessivement amène la faute ». Mieux que de vivre ensemble dans la vie, puisque séparés pendant 14 années en Angleterre, ils auront su faire vivre ensemble cette michna et dépasser la limite imposée par le temps pour se retrouver dans l'éternité de la Torah. D'ailleurs, peut-on parler de hasard ou de clin d'?il si la guematria du mot ???? (symbole de Pessa'h) et le nombre de livres écrits par le rav Israel dans « Menou'hat Aharon » (le repos d'Aharon) sont toutes deux égales à 17, guematria de notre michna ?? ?
Un rav apprécié et estimé par les plus grands Ami intime avec le rav Itakh zal et le rav Revivo zal, le rav Israel était unanimement reconnu dans le milieu des rabbanim. Avec le rav Hajkin, Roch Yeshiva d'Aix-les-Bains et élève du ?Hafets ?Haim, ils avaient des rapports d'estime et de respect. Celui-ci l'appelait amicalement « le Tsadik de Sarcelles ». Un jour, alors que le rav Eliezer Sim'ha Wasserman, fils du rav El'hanan, devait passer Shabbat à Sarcelles, il disait qu'il ne mangerait que là où le rav ?Hajkin lui-même passait Shabbat, c'est-à-dire chez le rav Israel. C'est ainsi que la famille Israel a reçu la famille Wasserman. Très apprécié par le rav Wasserman, au point que celui-ci le nommait toujours en premier dans ses prières pour la guérison, le rav Eliezer Sim'ha Wasserman disait que « tout le peuple d'Israel est obligé de prier pour lui parceque lui prend toutes les souffrances pour Am Israel ». Un midi, alors qu'ils étaient invités chez le rav Israel, la rabanit Wasserman est partie voir la femme du rav Israel, à peine rentrée de son travail pour lui dire que son mari n'avait pas pu dormir de la nuit. Gênée, la rabbanit a aussitôt regrettée de ne pas en avoir été informé à temps et s'excusait déjà de ne pas avoir été en mesure d'appeler un médecin pour soigner leur invité de prestige. Puis, en passant par deux fois dans son salon, elle découvrit ce qui a troublé la nuit du rav Eliezer Sim'ha Wasserman. Sans avoir réellement fait attention après être passée devant lui une première fois, la rabbanit Israel a remarquée que son hôte se levait devant elle en rentrant une deuxième fois dans la pièce. Très surprise et étonnée, elle a demandé au rav ce qu'il faisait quand celui-ci lui répondit : « j'ai lu un traité écrit par votre mari, il est assurément un grand talmid ?hakham. Vous êtes comme votre mari, donc je me lève devant vous. » Pour ne pas contredire un tel rav, la rabbanit Israel n'avait d'autres choix que de le laisser honorer son mari, et par là, recevoir l'honneur qui lui est dû. Finalement, ce qui a empêché le rav Eliézer Sim'ha Wasserman de dormir n'était rien d'autre que la passion générée par le livre écrit par le rav Israel sur Shabbat. Pourtant, si nous voulons situer les choses dans leur contexte, nous nous devons de rappeler que le rav Eliézer Sim'ha Wasserman, fils d'un des rabbanim d'Europe de l'Est les plus éminents du XXème, a côtoyé les plus grands maîtres du judaïsme d'avant-guerre, tel le ?Hafets ?Haim ou le rav ?Haim de Britsk. Il est donc certain que cet épisode, anecdotique à première vue, est finalement révélateur du niveau réel et trop méconnu du rav Israel de Sarcelles. Le rav Moshé Solovaichik de Zurich zal, reconnu comme étant le rav d'Europe avait lui aussi une sympathie particulière pour le rav Israel. Lors d'un Shabbat passé à Zurich, le rav Israel a eu le mérite de recevoir beaucoup d'honneur de sa part lorsque le rav Moshé Solovaichik lui a demandé de donner le cours de la semaine sur la paracha à sa place, en yiddish bien entendu ! Les qualités intellectuelles du rav Israel sont d'autant plus admirables qu'elles sont restées dissimulées sous l'effet d'une modestie sincère. Elle ne peut lui conférer qu'une place encore plus noble parmi les siens, celle des géants de la Torah. | Membre Juif.org
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