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Blog : Mikhael Nabeth

Rav Israel zal, lorsque le sort d'Israel est aussi important que le sien

Le rav Israel de Sarcelles (95) est connu pour être un grand Talmid ?Hakham. En plus de ses aptitudes intellectuelles, il a developpé des qualités humaines hors du commun.

Arrivé en 1975 d'Alsace à Sarcelles en abandonnant son titre de Roch Yeshiva pour celui de Roch Kollel, le rav Refael Yaakov Israel a été, et est, un véritable guide pour tous ceux qui ont pu s'imprégner du maître en Torah de leur ville, maintenant connue de par le monde.

Un jour, au cours d'une discussion avec son fils Aharon, le rav Israel lui demandait : « Où vois-tu la gadlout (grandeur) du ?Hazon Ich ? ». Au vu de la pointure halakhique qu'était le ?Hazon Ich, son fils Aharon a répondu que nous la voyions notamment dans les nombreux écrits qu'il a laissé, ce qui aurait d'ailleurs pu être une bonne réponse. Avant de mieux comprendre l'optique du rav Refael Yaakov Israel sur la question, nous allons nous épancher sur un point récurrent de sa personnalité, et mieux comprendre ainsi le sens de sa réponse.

Finalement, dès qu'il s'est installé à Sarcelles, le rav Israel a rapidement su élargir son champ d'investissement au sein de la communauté pour rayonner sur un public plus large, et répondre à un intérêt pour la Torah qu'il a vu naître et aidé à croître. En organisant des cours du soir, de daf hayomi et en répondant aux questions de la communauté, le rav Israel a planifié sa vie pour le bien des autres. En temps normal, nous pouvions régulièrement voir plus de 300 personnes le visiter chaque mois à son domicile pour avoir des réponses aux questions de halakha, lui demander conseil ou tout simplement trouver un certain réconfort auprès d'un rav soucieux de toujours rester disponible pour les siens. Ainsi, quand un proche lui demandait tout simplement comment il allait, il répondait : « Baroukh Hachem ! Je suis le serviteur des serviteurs d'Hachem !» nous confie Eliyaou Cohen-Solal, son secrétaire pendant 11 ans.

Et pour que Ses serviteurs puissent encore mieux Le servir, un jour de Sim'ha Torah, le rav Israel a lancé un appel et a béni les fidèles de la commaunauté qui accepteraient de se rendre dans une ferme de la région pour y chercher du lait, et en faire profiter toute la communauté. Depuis quelques temps maintenant, les non-juifs de la ville vendent d'ailleurs eux aussi du lait chamour. L'objectif du rav a donc toujours été d'aider la communauté à avancer dans la pratique et l'étude de la Torah, quitte à ne pas hésiter à se rendre lui-même actif pour que des systèmes de solidarités se mettent en place.

Mais parallèlement, d'après son fils, rav Aharon Israel, qui a ouvert le Kollel Atéret Refael à la mémoire de son père, le rav Israel a toujours refusé qu'on lui attribue le titre de « rav de Sarcelles ». De nature à fuir les titres et les honneurs à l'instar de tous les grands de la Torah, il rappelait souvent un dvar Torah du rav ?Haim Ozer Rojnetski, le rav de Vilna. La michna dit « aime le travail, déteste la rabanout ». De là, on aurait pu croire qu'il ne faut pas vivre exclusivement dans la Torah. En réalité, il faut comprendre : « aime le [vrai] travail [de la fonction de rabbin] » c'est-à-dire le limoud Torah, et « déteste [les postes et les statuts de prestige que] la rabbanout [confère] ». De fait, le rav Israel disait qu'il n'était pas le rav de la communauté, mais qu'il se devait de la guider et de rester aux côtés des fidèles. Il ne se permettait donc pas de passer une seule fête en dehors de la ville afin de ne jamais les abandonner. Tel un contre-don, la conséquence directe de son attachement envers la communauté a été de la voir avancer à pas de géants. Ainsi, pour illustrer son investissement, son secrétaire Eliyahou Cohen Solal nous livre des propos dont on mésestimera l'importance si l'on ignore les souffrances physiques que la sclérose en plaques a pu lui faire endurer : « Le rav recevait le tsibour même dans les pires états de santé qu'il a connu, en disant que ce sont les enfants de Hakadosh Baroukh Hou, et ce, jusqu'à la veille de sa mort où il reçut encore des visiteurs à son domicile. » Comme pour nous enseigner qu'au-delà des connaissances techniques, l'essence de la Torah a une visée purement altruiste. Si la connaissance technique reste une nécessité, cela peut et ne doit être qu'en vue d'universaliser ses connaissances afin de partager sa Torah et en faire une Torah de vie.

Déjà dévoilée à demi-mots, la réponse à l'énigme posée par le rav Israel, à savoir qu'est ce qui fait la grandeur du ?Hazon Ich, peut maintenant prendre sens. Le rav Israel montre que nous devons avant tout retenir d'un des génies du XX ème siècle sa ahavat Israel, c'est-à-dire sa capacité à aimer le peuple d'Israel dans son acception la plus impersonnelle qui soit, celle où les individus ne sont pas des personnes mais uniquement des êtres égaux, puisque reliés par une dimension culturelle unificatrice. Chaque Juif mérite d'être reçu, sans se soucier de ce qu'il est ou de ce qu'il paraît être, et ce, même lorsque le Tsaddik souffre et que la fatigue le gagne, simplement au nom de la ahavat Israel.

A comprendre cet enseignement fondamental du rav Israel, nous pouvons y voir une façon d'interpréter ce que nous répétons chaque jour : « Chema Israel, Adonai Eloheinou, Adonai E'had ». Eloheinou se réfère à Elohim, que l'on traduit par « Maître de l'ensemble des forces », c'est donc un ensemble de forces naturelles qui ont chacune une autonomie relative et rassemblées en une seule unité. Ainsi, en faisant une corrélation, lorsqu'un Juif prend conscience qu'il contient une parcelle divine en lui, et qu'il l'exprime par sa ahavat Israel, révélatrice de son véritable niveau, il contribue à rassembler le peuple en une seule unité. Ainsi, nous pourrions même lire « Elohim créa l'Homme à son image », c'est-à-dire l'homme en tant qu'espèce. Certes, la capacité à aimer autrui est fonction de la grandeur d'âme de chacun. Voilà pourquoi le rav Israel disait : « Où vois-tu la gadlout du ?Hazon Ich ? Dans sa ahavat Israel », elle est plus révélatrice que n'importe qu'elle autre qualité intellectuelle du niveau d'une personne. En cela, le rav Israel porte en lui le nom d'une midda qu'il a rappelé jusqu'au dernier jour avec sa communauté.

Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 3 minutes