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Blog : Mikhael Nabeth

Associations - Méir Panim

Méir éclaire toujours le visage des pauvres

Créée en hommage à leur fils Méir, décédé des complications d'une maladie génétique, l'association caritative Méir Panim se veut être une véritable leçon de vie pour tous

Née en l'an 2000, l'association d'aide alimentaire Méir Panim s'est vue largement transformée depuis sa création. Parti dans cette aventure sans aucune expérience en matière d'aide humanitaire, le publiciste David Zilbershlag est parvenu à faire passer à travers son association un double message fortement empreint d'éthique juive. Si chacun sait que le judaïsme harrangue de veiller sur le bien-être des autres à l'image d'Avraham restant posté devant sa tente pour nourrir les arabes du désert malgré la souffrance qui l'affligeait, nous avons parfois plus de mal à saisir ce que les maîtres de la Torah veulent dire par l'idée qui consiste à « transformer le mal en bien ». Et dans son malheur, le président-fondateur de Méir Panim est un magnifique exemple d'application de ces deux principes fondamentaux dictés par la Torah. L'idée de la création de Méir Panim est venue au couple Zilbershlag après le départ de leur fils Méir, en hébreu « visage rayonnant », après sa Bar Mitzvah. Signe de l'En-Haut pour les uns ou simple coïcidence pour les autres, leur enfant aura indéniablement illuminé les visages les plus ternis par la misère aux quatres coins d'Israël. Subitement parti suite à une terrible maladie génétique l'empêchant d'avaler tout aliment solide, le couple a souhaité répondre à la vie de la plus belle façon qui soit en étant solidaire du malheur des autres au lieu de s'accabler sur le leur. Le couple Zilbershlag a donc eu la force de ne pas oublier que si les voies du Seigneur sont connues pour être impénétrables, la Torah enseigne parallèlement que le mal n'existe pas, et qu'il n'est finalement qu'une expression apparemment négative du bien. Ainsi, le couple religieux a eu les ressources spirituelles nécessaires pour créer au nom de leur fils un centre d'aide alimentaire pour ceux qui peuvent manger mais n'en ont pas les moyens, à l'inverse de lui.

Accueillant quotidennement 60 personnes, le premier restaurant créé a pris place à Jerusalem-Est. Aujourd'hui, la plupart des restaurants sont situés à un lieu stratégique, à proximité de la gare centrale des bus, afin de pouvoir accueillir les israéliens et les femmes pour lesquelles la pauvreté reste encore un tabou. Les restaurants gratuits ayant trouvé leur ancrage dans la tradition religieuse, il a été judicieux de choisir ces emplacements à forte fréquentation afin d'éviter que certaines populations puissent se sentir humiliées en fréquentant des restaurants qui auraient été placés dans des quartiers orthodoxes.

Au fur et à mesure, l'association a su mettre en place un réseau de donateurs lui permettant de s'aggrandir. Aidée par l'Etat à hauteur de 6% de son budget seulement, elle s'appuie essentiellement sur les dons des classes moyennes tout en jouant un rôle politique central, comme nous le confie Elisabeth Garreault, Responsable du Département francophone : « Pendant la dernière guerre, l'état ne pouvait pas faire face aux demandes de nourriture des populations du nord, ni même pour ses propres soldats présents sur les lieux. L'Etat ne donne pas d'argent pour nourrir les pauvres. A vrai dire, c'est l'esprit de solidarité qui a permis de financer les aides mises en place ». Selon la responsable du département, 30% des dons sont français, canadiens, suisses, belges et luxembourgeois car les juifs de la diaspora sont plus conscients de la pauvreté que les israéliens. D'autres mécanismes psycho-sociologiques expliquent cette forte solidarité. D'une part, les juifs de la diaspora cherchent à compenser leur absence physique par une présence économique de substitution, d'autre part, le système de représentations mentales des juifs israéliens et de diaspora n'est pas le même. Vu de l'extérieur, un don en Israël doit se destiner vers les pauvres ou vers les milieux religieux, tandis qu'un israélien a l'opportunité de faire des dons plus variés (environnement, recherche, santé?). De fait, les israéliens paraissent moins solidaires, d'autant plus que le poids de la segmentation politico-religieuse a elle aussi un impact sur la répartition des dons : beaucoup d'israéliens opposés à l'idéologie religieuse des haredim ont un regard stéréotypé sur la pauvreté qui les induit à faire preuve d'une grande sévérité, et donc, à se désolidariser. En outre, leur approche de la société israélienne leur fait oublier beaucoup d'autres types de populations paupérisées (immigrés russes, familles décomposées'). En opposition à cette dissolution du lien social, Méir Panim s'est posé comme étant un réseau de restaurants gratuits regroupant du nord au sud d'Israël pas moins de 15 restaurants. En l'espace de 7 ans, l'association a multipliée sa distribution alimentaire par 2 500 en passant de 60 repas distribués quotidiennement à 15 000. Avec l'aide des bénévoles, les 15 restaurants proposent aujourd'hui 7 000 repas par jour, plus 7 000 autres sous forme de barquettes repas distribuées aux mamans, afin d'éviter l'effet de marginalisation dans les écoles.

Solution conjoncturelle ou non, Méir Panim reste une des grandes institutions indispensable à la survie de ceux qui vivent dans l'ombre de la société israélienne.

Le Jérusalem Post
Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 12 minutes