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Suite à la tragédie de Djerba du mardi 9 mai qui a vu la mort ‘Al Kiddouch Hachem de deux membres de notre communauté, Benjamin et Aviel Haddad, l’organisateur du pèlerinage René Trabelsi a œuvré pour sécuriser et tranquilliser les pèlerins, organiser l’enterrement des victimes au plus vite et dans les meilleures conditions.

La tristesse et la confusion qui régnaient après l’attentat de la synagogue de la Ghriba, mardi 9 mai 2023 au soir, sont difficilement descriptibles. L’organisateur du pèlerinage et ancien ministre du tourisme de la Tunisie de novembre 2018 à février 2020, René Trabelsi, s’est employé à ce que la situation puisse se stabiliser en réduisant toutes les angoisses légitimes, autant que faire se peut, sans compter ses heures et sa générosité.

Rappel des faits : un policier tunisien se trouvant à 20 km de la Ghriba assassine de sang-froid un collègue dans le poste de police pour s’emparer de son armement. Il prend la route en direction de la Ghriba avec la tenue de la Garde nationale et en gilet pare-balles, sachant parfaitement l’horrible forfait qu’il souhaitait commettre : abattre le plus de Juifs possibles sur le site.

L’organisation avait prévu un dispositif policier de confiance sur place, issu pour certains des forces spéciales, et lorsque le terroriste déguisé s’introduit sur le parking de la Ghriba par l’arrière d’une école mitoyenne, il engage le combat avec les forces de l’ordre. Le feu est nourri, deux autres policiers et deux membres de notre communauté sont tués, partis rejoindre leur Créateur au plus proche du Trône Céleste. Le terroriste est abattu, évitant manifestement ce qui aurait pu être, à D.ieu ne plaise, un véritable carnage.

Pour René Trabelsi, organisateur du pèlerinage, un éprouvant marathon commence : il a à peine le temps de pleurer les victimes qu’il doit déjà s’occuper de tout et de tout le monde en même temps, dans la confusion et l’angoisse la plus totale :

- tranquilliser et tenter de rassurer le public,

- acheminer les pèlerins vers les hôtels dans les bus sous escorte policière,

- procéder à l’identification des corps. Le célèbre voyagiste dépêche la ‘Hevra Kadicha et des membres de la communauté pour que le Chéma’ Israël et les prières de circonstance soient récitées auprès des victimes. Ce n’est pas une mince affaire car il a fallu pour cela obtenir l’accord du procureur, alors même que le juge d’instruction n’est pas encore venu, ce qui est une mesure dont il ne faut pas minimiser le caractère exceptionnel.

- En parallèle, un autre problème d’envergure arrive. La loi tunisienne requiert, dans les cas d’assassinats et d’attentats terroristes, qu’une autopsie soit pratiquée sur les victimes. Après s’être vu confirmer par Rav ‘Haïm Bittan, Grand-Rabbin de Tunisie, que tout doit être fait pour que l’autopsie soit évitée (pourquoi l’autopsie est interdite : https://www.torah-box.com/question/raison-de-l-interdiction-de-l-autopsie_29486.html), René Trabelsi se bat toute la nuit en ce sens. Baroukh Hachem, cette exemption rarissime est accordée vers 6 heures du matin : les autopsies ne seront pas pratiquées.

- Il reste à solutionner la question primordiale des enterrements, qui doivent être faits au plus tôt dans la tradition juive. Là aussi, René Trabelsi doit résoudre un problème de taille : la compagnie Tunisair ne peut pas prendre les cercueils à bord de ses vols en partance vers Marseille car ils sont pleins et les soutes à bagages également. Après une longue négociation de transfert de bagages et un appel en direct avec le PDG de Tunisair, la compagnie aérienne tunisienne accepte de prendre les cercueils.

- Mais ce n’est pas fini pour René Trabelsi, qui a tout fait pour faciliter les démarches douanières et administratives à l’arrivée des cercueils à Marseille, pour ne pas retarder les enterrements. Grâce à un grand dévouement et à la combativité de René Trabelsi, l’enterrement de Benjamin a eu lieu à Marseille le jeudi 11 mai et celui d’Aviel à Nétivot en Israël le vendredi 12 mai, des délais exceptionnellement très rapides vu le contexte effroyable des attentats et des enterrements à organiser dans deux pays étrangers. Cela sans compter les autres questions douanières pour restituer au plus vite aux familles les biens des victimes, mis sous scellés par la douane.

René Trabelsi a partagé son immense peine avec les familles, lui qui a été l’un des derniers à voir Aviel et Benjamin Haddad de leur vivant. Que leurs âmes saintes et sanctifiées soient accueillies au plus proche d’Hachem au Gan ‘Eden et qu’elles puissent intercéder auprès de Lui pour notre Délivrance.