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Sortie du livre "La Paracha" section Bamidbar de Eliaou Hassan

Sortie du livre "La Paracha" section Bamidbar de Eliaou Hassan - © Eliaou HASSAN

Exrait du livre "La Paracha" de rav Eliaou HASSAN :

(ז) וְהַמָּן כִּזְרַע גַּד הוּא וְעֵינוֹ כְּעֵין הַבְּדֹלַח:
 
« Et la Manne est comme la graine de coriandre et sa couleur est comme la couleur du cristal. »
(Ch. 11 ; verset 7)
Ah ! La Manne…
 
Ï Durant quarante ans Hachem dispensa la Manne aux enfants d’Israël, et aucun d’entre eux, durant tout ce temps, n’eut besoin de faire ses besoins naturels, car la Manne fondait dans leur chair. (Midrash Rabba Bamidbar 16 ; 24) (C’était la nourriture des anges !)
 
Ï La manne leur était donnée chaque matin et cela chaque jour de la semaine, à l’exception du jour du Chabbat. C’est pourquoi le vendredi, ils recevaient une double portion : une pour le jour même et une pour Chabbat. Son goût et son parfum étaient alors encore plus délicieux qu’en semaine. (C’est d’ailleurs en souvenir de la double part de Manne de la veille du Chabbat que l’on fait la bénédiction sur deux pains entiers au cours des trois repas du Chabbat.)
 
Ï Au petit matin, lorsque la rosée supérieure s’évaporait, on découvrait alors le désert couvert de Manne. (Rachi Chemot 16 ; 14)
 
Ï Chaque jour il tombait une quantité de Manne suffisante pour deux mille ans (!), l’excédent fondait au soleil. (Yalkout Chimony Bechala’h)
 
Ï Elle était déposée entre deux couches de rosée. (D’où la coutume de poser sur la table de Chabbat un plateau sous le pain et un napperon au-dessus).
 
Ï Chacun devait ramasser pour sa famille la mesure d’un Omer par tête.
 
Ï 'Hazal nous apprennent que les Tsadikim craignant D. la trouvaient à l’entrée de leur tente.
 
Les anecdotes au sujet de Rabbi Yossef ‘Haïm Zonnefeld (zatsal) relatant sa foi et sa confiance en D. sont nombreuses. Cependant en voici une extrêmement éloquente qui illustre parfaitement notre sujet :
 
Une seule et unique fois, la patience de la très pieuse Rabbanit arriva à bout...
Rabbi Israël Yaacov Bernchtein (zatsal) raconte :
« Nous habitions dans le même quartier que Rabbi Yossef ‘Haïm Zonnenfeld (zatsal), et ce pendant de très nombreuses années. Un jour vers midi, la Rabbanite frappa à notre porte et nous demanda si nous n’avions pas une miche de pain à lui prêter pour le repas de midi. La chose nous étonna fortement, en effet ce n’était pas dans son habitude de demander une telle chose ! A vrai dire, la Rabbanite n’empruntait même jamais rien à qui que ce soit. Sans hésiter, je me dirigeai vers mon garde manger afin d’y prendre une bonne miche que ma femme avait préparée elle-même, puis je la donnai avec empressement à la Rabbanite qui attendait devant la porte. Je m’aperçus qu’elle n’était pas dans son état normal et le fait qu’elle vienne nous emprunter quelque chose éveilla en moi une très grande curiosité. Je sortis donc de la maison et me mis à la suivre jusqu'à l’intérieur de sa maison. En entrant je vis le Rav attablé, la Rabbanite lui tendit le pain. Rabbi Yossef ‘Haïm en coupa une tranche, prononça la bénédiction et mangea le pain. La Rabbanite ouvrit alors la bouche et dit à son saint mari : « Tu peux maintenant ressentir ce que c’est que de ne pas avoir de pain à la maison, tu peux ressentir ma souffrance et celle des enfants qui n’ont rien à manger… » En disant ces mots elle éclata en sanglots, puis elle ajouta : « Même ce pain que tu manges, j’ai dû l’emprunter à Rabbi Israël Yaacov ! »
Rabbi Yossef ‘Haïm eut beaucoup de peine de voir sa femme dans cet état et fut fort contrarié de manger quelque chose qu’il avait emprunté, ce qui allait à l’encontre de ses principes. Il mangea malgré tout une quantité minimum de pain afin de pouvoir réciter le Birkat Hamazon. Pendant tout ce temps que Rabbi ‘Haïm mangeait et bénissait, la Rabbanite se tenait dans un coin de la pièce et pleurait. La peine de sa femme et la faim de ses enfants affectèrent beaucoup le Rav. Après avoir fini le Birkat Hamazon, comme se parlant à lui-même, il dit : « Je pensais qu’elle avait la même mesure de Bita’hon (confiance en D.) que moi. Cependant, à présent qu’il n’en est pas ainsi, je me dois de sortir et de rechercher la Parnassa (subsistance). » Il se leva, prit son chapeau et son manteau, et sortit de la maison "chercher la Parnassa". Moi qui connaissais bien Rabbi Yossef ‘Haïm et le savait Ich Moffèt (faiseur de miracle), je fus envahi d’une curiosité intense, et voulus absolument voir ce que pour un tel homme signifiait : "chercher la Parnassa".
Le Rav monta les escaliers de la rue pour arriver en haut du quartier, tandis que moi, je le suivais discrètement en cachette. Rabbi Yossef ‘Haïm tourna à gauche. Après quelques minutes de marche, il s’arrêta, regarda à terre comme s’il recherchait quelque chose. Je le vis soudain se baisser et ramasser quelque chose. Je ne pus alors m’empêcher d’accourir près de lui pour voir de quoi il s’agissait et à ma stupéfaction, je constatai qu’il venait de trouver deux napoléons en or. Il remarqua alors ma présence et d’un sourire satisfait il dit : « Je peux à présent rentrer à la maison, j’ai trouvé la Parnassa… »
 
Ï Les Juifs « moyens » devaient sortir en dehors du camp afin de la ramasser, et les impies devaient se disperser et peiner pour la recueillir.
 
(ה) זָכַרְנוּ אֶת הַדָּגָה אֲשֶׁר נֹאכַל בְּמִצְרַיִם חִנָּם אֵת הַקִּשֻּׁאִים וְאֵת הָאֲבַטִּחִים וְאֶת הֶחָצִיר וְאֶת הַבְּצָלִים וְאֶת הַשּׁוּמִים:
 
« Nous nous souvenons du poisson que nous mangions gratuitement en Egypte, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et de l’ail. »
(Ch. 11 ; verset 5)
 
Que signifie ce verset ? Les Béné Israël recevaient-ils gratuitement quelque chose des égyptiens mis à part les coups et les supplices ?
 
En effet même la paille qui servait à faire les briques de construction, ils devaient eux-mêmes aller la chercher !
 
Un autre verset dit :
(ז) וְהַמָּן כִּזְרַע גַּד הוּא וְעֵינוֹ כְּעֵין הַבְּדֹלַח:
 
« Et la Manne est comme la graine de coriandre et son aspect est comme celui du cristal. »
(Ch. 5 ; verset 7)
 
‘Hazal nous enseignent sur ce verset que la Manne nous dévoilait qui était Tsadik et qui ne l’était pas.
Pour le Tsadik, la Manne se déposait tous les matins à l’entrée de sa tente. Pour les gens moyens, ils devaient la ramasser dans le camp. Tandis que les impies étaient contraints de marcher longtemps pour trouver leur part.
C’est ainsi que si une personne s’était mal comportée la veille et avait commis une faute, tout le monde le savait le lendemain matin car la Manne ne se déposait plus devant sa porte comme la veille, mais loin de sa tente…
 
D’autre part, un autre verset demande une explication, il est écrit :
(ג) וַיְעַנְּךָ וַיַּרְעִבֶךָ וַיַּאֲכִלְךָ אֶת הַמָּן:
« Il t’a fait souffrir et fait endurer la faim, et t’a nourri de Manne... »
(Devarim 8 ; 3)
 
Qu’est-ce que cela signifie ? Hachem nous a-t-Il fait mourir en nous donnant la Manne ? C’est exactement le contraire, Il nous a nourris et sauvés de la faim grâce à la Manne !
 
Rabbi Yaacov Galinsky (Chlita) nous explique :
 
Il y avait un Juif du nom de Reouven (personnage imaginaire), c’était un véritable Tsadik ! Chaque jour il mangeait la Manne qui se déposait devant la porte de sa tente.
Seulement, un jour, lors d’une discussion entre amis, sa langue fourcha et il se mit à faire du Lachon Hara… Apres la discussion, il fit un ‘Hechbon Nefech (introspection), et il arriva à la fâcheuse conclusion qu’il avait parlé pendant près de trois minutes, et qu’une personne normale prononce quelque deux cents mots à la minute… le calcul était rapide : six cents ! Six cents péchés à son actif… « Malheur !!! » Pour traduire dans un langage plus clair, cela voulait dire que le lendemain la Manne ne tomberait pas devant sa porte mais loin… très loin…
Que faire ? Reouven s’approcha de sa femme et lui dit :
- Pourquoi ne jeûnerions-nous pas demain ?
-          Jeûner ? Mais qu’est-ce qui t’arrive ?
-          Rien du tout ! J’avais juste envie de faire un jeûne en l’honneur de D. !
-          Qui te dit que Hachem veut que tu jeûnes ?
-          Et bien tu sais quoi, dit Reouven, on verra demain ! Si la Manne tombe devant notre porte cela voudra dire que Hachem ne veut pas que l’on jeûne, mais si elle ne tombe pas devant notre porte cela voudra dire qu’Il veut effectivement que l’on jeûne ! »
Bien entendu le lendemain la Manne ne tomba pas devant sa porte.
 
C’est ce que veulent signifier tous ces versets :
« Nous nous souvenons du poisson que nous mangions gratuitement en Egypte… »  Nous nous souvenons de l’époque où nous n’étions pas dépendants de nos actes pour manger, même lorsque nous avions des fautes à notre actif, nous recevions, certes une maigre part, mais qui ne reflétait pas notre niveau spirituel !
 
« Il t’a fait souffrir et fait endurer la faim, et t’a nourri de Manne... » A cette époque tout le monde savait sur le champ qui avait fauté, et pour ne pas subir une telle honte, nous devions parfois nous abstenir de manger…
 
Ï Il était interdit de réserver de la Manne pour la manger le lendemain et celui qui le faisait voyait sa portion s’infester d’innombrables vers qui sortaient de la tente du fauteur et pénétraient dans les tentes des Béné Israël, révélant ainsi aux yeux de tous, leur péché accompli en secret. (Midrash Tan’houma Béha’alotekha 16).
 
Ï Hachem désirait voir se développer chez les Béné Israël une foi parfaite en Lui, c’est pourquoi Il interdit de réserver de la Manne pour le lendemain. Il ne leur était pas imposé de manger toute la quantité de Manne ramassée, cependant ils devaient déposer les restes à l’extérieur. (Ibn Ezra sur Chemot 16 ; 19)
 
Ï Toute la Manne qui n’avait pas été ramassée fondait au soleil. Il y en avait une quantité telle, qu’elle formait des fleuves auxquels venaient s’abreuver les cerfs et les tortues. Les hommes des nations du monde les chassaient et lorsqu’ils mangeaient leur chair, celle-ci avait le goût de la Manne, ce qui sanctifiait immensément le Nom d’Hachem à leurs yeux.
 
Ï Elle était dispensée à chacun selon ses forces : les hommes jeunes la mangeaient comme du pain, les personnes âgées comme une pâtisserie au miel, elle était pour les nourrissons comme du lait maternel, et les malades la mangeaient comme une purée de semoule au miel. Elle était toutefois amère pour les non Juifs qui voulaient la goûter telle quelle. (Midrash Tan’houma Tétsavé 11)
 
Ï La Manne pouvait prendre le goût de tous les délices gustatifs de ce monde. Si un homme voulait manger de la viande, la Manne en prenait le goût, s’il voulait de la dinde il goûtait de la dinde, ou de l’oie, etc. (Midrash Rabba Bamidbar 7 ; 4) Elle restait chaude et ne tiédissait pas jusqu’à sa consommation. (Yalkout Chimony Béchala’h)
Ï La Manne n’occasionnait pas de maladies. (Sefer Hatoda’a)
 
Ï  Des pierres précieuses et des perles rares descendaient du ciel avec la Manne. (Or Ha’haïm sur Chemot 25 ; 2)
 
Ï La Manne s’appelle ainsi car elle est dérivée de Manna, signifiant cadeau en hébreu, elle possède en outre les deux mêmes lettres que MiNe signifiant "reçu de", c’est-à-dire : le pain reçu de la Main d’Hachem. (Rav Eli Munk Bechala’h)
 
Un passant marchait dans les rues de Varsovie, au coin d’une rue, il vit et s’arrêta pour l’observer, un vieux Juif vendeur ambulant, qui criait à tout va : « Beïguelakh[1] ! Beïguelakh ! » Le passant, curieux, se demanda combien de Beïguelakh cet homme pouvait bien vendre dans sa journée. Il se mit de côté et commença à compter ses clients. Il évalua qu’un passant s’arrêtait tous les quarts d’heure pour acheter un simple Beïguelakh, puis aussitôt la vente finie, le marchant se remettait à crier : « Beïguelakh ! Beïguelakh ! » Le passant fut pris de compassion pour le pauvre vendeur qui devait se casser la voix à longueur de journée afin de vendre un Beïguelakh par-ci et par-là et il décida de lui faire une proposition. Il engagea la conversation avec lui :
-          Dites-moi, brave Juif, combien d’argent gagnez-vous au plus en une journée ?
-          Cinq roubles.
-          Je vous propose une affaire : je vous donne chaque soir cinq roubles et, au lieu de passer votre journée au soleil à vous casser la voix, vous restez dans la maison d’étude à lire des Tehilim (Psaumes) avec ferveur !
-          Très bien j’accepte avec joie, merci beaucoup !
L’affaire fut conclue et chacun respecta son engagement : Le vieil homme lisait des Psaumes toute la journée et le passant lui donnait cinq roubles chaque soir.
Toutefois, deux semaines plus tard, le vieil homme annonça à son "employeur" qu’il désirait mettre un terme à leur accord. Le passant, très étonné, lui demanda des explications mais le vieil homme lui dit qu’il n’accepterait de lui en donner la raison qu’en présence du Rav.
Les deux hommes se présentèrent devant le Rav de la ville avec crainte et respect. Le vieil homme se leva alors et commença son plaidoyer :
« Kvod Ha Rav, lorsque le cher Juif qui se tient à mes côtés vit la difficulté avec laquelle je gagne ma vie, il eut pitié de moi et me proposa de me donner chaque jour l’équivalent de mon salaire en échange de la lecture des Tehilim. Que D. le bénisse pour son bon cœur ! Cependant, les jours ont passé, et je me suis aperçu que cet accord n’était pas bon pour moi. Jusque-là, je me trouvais dans la rue, et je priais Hachem de tout mon cœur : « Je t’en prie, envoie-moi un client ! » et après vingt minutes, quand un homme voulait m’acheter un Beïguelakh, je remerciais Hachem d’avoir fait en sorte que cet homme passe devant mon stand et ait envie d’un Beïguelakh. Si deux clients s’arrêtaient ensemble, je bénissais alors D. doublement ! Et ainsi se passait ma journée, j’étais partagé entre supplications et louanges ! « Hachem sauve-moi ! » « Loué Sois-Tu Hachem, comme Tu es Bon… » « Hachem, aide-moi à vendre mes derniers Beïguelakh car mes jambes me font souffrir et ma vieillesse me pèse ! » etc. Ainsi, Kvod Ha Rav, mes yeux étaient sans cesse levés vers le Ciel (et non vers les hommes) et ma confiance en D. grandissait ainsi de jour en jour ! Mais maintenant, bien que cela fasse deux semaines que je lise toute la journée des Tehilim, je ressens que ma confiance en Hachem a diminué et que par contre, j’ai plus d’assurance puisque mon salaire arrive chaque jour sans que je m’en préoccupe. »
(Voilà à quoi ressemblait un vendeur de Beïguelakh de Varsovie il y a cent ans !)
Lorsque le Rav entendit le "plaidoyer" du vieil homme, il murmura : « Heureux est le peuple Chékakha lo » (pour qui il en est ainsi), et il se retira dans la pièce adjointe pour pleurer d’émotion !
(Léhaguid)
 
Posons-nous à présent la question suivante :
 
Pourquoi Hachem dispensait-Il une telle quantité quotidienne de Manne qu’elle aurait pu suffire à nourrir tout le peuple durant deux mille ans, et pourquoi la laissait-Il fondre au soleil ?
 
Hachem habituait ainsi les enfants d’Israël à se tourner vers Lui afin de recevoir leur subsistance ! Le peuple se trouvait au beau milieu du désert et sans aucune ressource. Lorsqu’ils s’étaient rassasiés de Manne et qu’ils voyaient leur « pain » disparaître au soleil, ils levaient les yeux vers Hachem et développaient ainsi leur confiance en Lui, se disant que tout comme aujourd’hui Il leur avait dispensé leur subsistance, il en serait de même le lendemain.  


[1] Bretzel.

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