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Communauté JuiveEloge funèbre de Richard Ayoun Zal (par Arrik Delouya) :Richard Ayoun (1948-2008) était né en Algérie d’origine Tétouanaise comme il aimait le rappeler avec précision. Il était extrêmement généreux, délicat, attendrissant, pétillant, plein de vie, boulimique de lecture et de production dans l’écriture et toujours fidèle en amitié. Cette dernière était sa principale qualité. Je l’ai connu en 1978 lorsque nous préparions le Colloque d’Identité et Dialogue. Depuis nous nous retrouvions régulièrement pour faire le point sur la production littéraire et scientifique du Judaïsme Marocain. Il était le premier ami à avoir répondu présent à mon appel lorsque nous nous avons fondé l’association des « permanences du Judaïsme Marocain ». Il était régulier et il aimait venir chez moi souvent le Lundi pour siroter un thé à la menthe. Il avait planifié notre direction scientifique, jeté les bases de nos colloques, définit la stratégie d’une collection d’ouvrages et enfin. Il n’a pas hésité à correspondre avec d’autres doctorants marocains pour envisager de les diriger ici en France. Il recevait régulièrement au plus connu d’entre eux, son préféré : Hassan Majdi de Marrakech. Il était son directeur de thèse et il travaillait avec lui son projet de recherche doctorale pratiquement achevé sur le thème du culte des saints et les pèlerinages des juifs au Maroc. Les autres thésards de Marrakech au nombre de 7 personnes étaient candidats pour être dirigés par Richard pour l’an prochain. Leur sujet portait sur la « mémoire juive marocaine ». Il était conscient qu’il fallait être présent sur le terrain de la coexistence pacifique entre juifs et musulmans et notamment à partir de l’exemple du Maroc. C’était pour lui vital et essentiel. Cela faisait partie de son combat pour la Paix. Il était docteur en histoire, licencié d’hébreu à l’Université de Paris 8, maître de conférences en civilisation d’Israël (monde séfarade) à l’INALCO depuis 1992, il était aussi habilité à diriger des recherches, Il a enseigné l’histoire des Juifs d’Afrique du Nord à l’Université de Paris-8 depuis 1991 et l’histoire des juifs à l’époque contemporaine à l’Université Paris I - Sorbonne depuis 1984. Il a passé son Doctorat nouveau régime sur la Typologie d’une carrière rabbinique en France et en Algérie au XIXe Siècle, l’exemple de Mahir Charleville, École Pratique des Hautes Études, (Ve Section), mention très honorable avec les félicitations du jury, Habilitation à diriger des recherches : Recherches sur le Judaïsme entre Islam et Chrétienté, du moyen âge à l’époque contemporaine, Université de Paris Sorbonne Paris 4. Il travaillait sur son dernier ouvrage sur son sujet de prédilection : « Tétouan : Les Juifs du dedans et du dehors ». Cet ouvrage est pratiquement achevé. Il est l’auteur de 449 comptes rendus, 4 livres, a collaboré à 62 ouvrages, et a écrit 145 articles sur le Judaïsme séfarade, sur le Judaïsme d’Afrique du Nord, et sur le Judaïsme français. Il a surtout produit un vibrant hommage dans son article en Juin dernier sur le Professeur Haïm Zafrani, « la rigueur de la science au service de l’Histoire et du dialogue » dans la Revue Brit (Ot Brit Kodesh, Revue des Jui fs du Maroc) que dirige Asher Knafo à Ashdod en Israël. Il est devenu, sur sa demande, membre du comité de rédaction de cette Revue. Il en était fier ! Cela le rapprochait de ses positions sionistes. Dans le dernier numéro 27 du Printemps 2008, il a signé 3 articles. « Les aspects de la civilisation Islamique dans l’Espagne médiévale »,, « Les systèmes religieux du judaïsme à la fin de l’antiquité », « La rencontre entre l’Islam et le Judaïsme ». Son nom figure dans le comité de rédaction. C’est dire combien il était aimé et apprécié par nos lecteurs ! Tout récemment le Mardi 12 Février au Centre Communautaire de la Rue La Fayette Paris X°, alors qu’il était souffrant, son frère Charles a lu son texte sur « la morale de la science et du dialogue du Professeur Haïm Zafrani » dans le cadre des Journées du Judaïsme Marocain organisées avec le Centre Rambam et en hommage aux maîtres du Judaïsme Marocain. Puis, au Colloque de Cordoue organisé par la Casa de Sefarad y de la Memoria des 27-30 Mars dernier sur le thème « Séfarade : Géographies et Regards de la Mémoire », notre ami Harry Ifergan a lu avec attention la communication que Richard avait dictée à sa compagne (ne pouvant plus écrire) sur les « Mémoires et Oublis des Juifs Tétouanais » Enfin, cette même dernière communication a été relue la semaine passée jour pour jour à Marrakech et selon ses voeux à notre Colloque sur la « Persistance et Résistance du Judaïsme Marocain ». Nous avons missionné Sabrina El Maalem la plus jeune personne de ce forum, 20 ans, de la faculté de Meknes pour lire ce même dernier texte poignant, témoignage vivant d’une mémoire marquée au fer chaud. La jeune Sabrina souhaitait mener des recherches sur la littérature juive marocaine, surtout l’apport des écrivains israélites pendant les premières années de l’indépendance du Maroc. Richard aurait été qualifié d’excellent coach pour diriger ce travail. Il ne reculait devant aucune initiative et aucune proposition. Retenons parmi ses écrits :Eloge funèbre de Richard Ayoun Z »al Anthony le 2 Juin 2008 : 16H00* Les Juifs d’Algérie deux mille ans d’histoire en collaboration avec Bernard Cohen en 1982. * Séfarades d’hier et d’aujourd’hui : 70 portraits, en collaboration avec Haïm Vidal Séphiha en 1992 et traduction en espagnol. * Les Juifs de France de l’Émancipation à l’intégration (1787-1812) en 1997 préfacé par Jean-Pierre Filippini. * Les Judéo-Espagnols : Les chemins d’une communauté en 2003 et traduction en anglais. * Enfin, son dernier ouvrage Initiation au Judaïsme, au Christianisme et à l’Islam, avec Ghaleb Bencheikh et Régis Ladous en 2006. Richard, mon ami, tu as rendu si souvent à César ce qui appartenait à César, c’est à notre tour maintenant de rappeler ton bon sens, ta longévité en amitié et cette fidélité précieuse, ton écriture et ta plume que nous apprécions fort beaucoup, ton inventivité et ta créativité. Ton savoir nous a beaucoup rapproché et nous tirerons beaucoup de leçons de ton expérience et de ton enseignement. Ta présence dans toutes nos actions sera éternelle et ton souvenir jamais effaçable. Joseph Chetrit de Haïfa dans son mail de ce matin m’écrivait sur ta fidélité en amitié : Cher Arrik, Est-ce que Richard Ayoun a laissé des proches ? Pourrais-tu leur transmettre toutes mes condoléances et toute l’estime que j’avais pour lui, depuis 1968 où il a suivi chez moi des cours d’hébreu à l’INALCO ? Haval al de-Avdin u-de-la Mishtakehin ! [-quelle peine nous laisse ceux qui nous quittent sans nous laisser de pareils !] Amitiés. Y. Chetrit Mon souhait le plus véhément rejoint le tien même à titre posthume, que tu reçoives le titre que tu as tant mérité de Professeur. Shalom haver. Arrik Delouya Dr. Arrik Delouya (Ph.D-Sociology) Sociologue & Chercheur Président & Fondateur des "Permanences du Judaïsme Marocain" 10, Jardin du Cardinal de Richelieu - Bercy 2 | Membre Juif.org
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