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Culture Israël

Roman Polanski le fugitif

«Wanted and desired»: c'était le sous-titre de l'excellent documentaire de Marina Zenovich (sorti en 2008) sur Roman Polanski. Recherché et désiré, tel était de fait Polanski en 1977, lorsque les parents de Samantha Geimer ? une adolescente de 13 ans ? portèrent plainte pour viol sur mineure. Tel est encore, et c'est plus étonnant, le Polanski d'aujourd'hui: la justice californienne vient en effet de relancer une saga judiciaire qui a commencé il y a 32 ans en demandant à la police suisse d'arrêter le cinéaste à Zurich.


L'affaire est sinistre. Chargé de réaliser un reportage photo pour Vogue, le réalisateur de Chinatown, 44 ans, entraîne la jeune Samantha dans la villa hollywoodienne de Jack Nicholson, sur Mulholland Drive. Il lui fait boire du champagne et avaler des Quaaludes, un barbiturique connu en France sous le nom de Méthaqualone et utilisé comme drogue récréative pour ses vertus relaxantes. Comme en atteste sa déposition de l'époque, la victime oppose des refus répétés à Polanski, qui lui impose malgré tout une relation sexuelle. Les parents portent plainte et toutes les personnes impliquées dans l'affaire sont dès lors prises dans une incroyable tornade médiatique.

La suite est classique dans le système judiciaire américain: l'avocat de Polanski et le procureur négocient hors du prétoire avec le juge Laurence J. Rittenband. Ce qui mène Polanski à accepter de plaider coupable en échange de l'abandon de certains des six chefs d'accusation. Ce n'est donc plus pour viol mais pour «relations sexuelles illégales avec une mineure» que le cinéaste subit une «évaluation psychologique» et 42 jours de détention au terme desquels il est libéré. Le juge laisse alors entendre, devant avocats et procureur, qu'il va revenir sur leur accord et exposer Polanski à une sentence bien plus sévère. Dans le film de Marina Zenovich, Roger Gunson, le procureur de l'époque ? guère soupçonnable de parti pris, affirme sans ambages que le juge Rittenband (aujourd'hui décédé), étourdi par le vacarme médiatique, a commis une faute grave. Gunson confie même, à propos du départ précipité de Polanski pour l'Europe début 1978: «A sa place, j'aurais fait pareil».

C'est la sortie du Pianiste (Palme d'or à Cannes en 2002, et oscar du meilleur film en 2003) qui ravive le débat aux Etats-Unis. Samantha Geimer, qui a aujourd'hui la quarantaine, s'exprime publiquement, et à plusieurs reprises, pour demander l'abandon des poursuites contre le cinéaste. Sans doute conforté par cette démarche et par le documentaire de Marina Zenovich (auquel il n'a pas participé), Polanski lui-même dépose un appel, en juillet 2008. Le juge Peter Espinoza confirme des anomalies substantielles dans la conduite de l'affaire par son prédecesseur mais refuse d'accéder à la demande du plaignant car Polanski n'est pas présent (et pour cause: il n'a pas remis les pieds aux Etats-Unis depuis 1978).

Est-ce cette récente démarche qui a relancé l'intérêt de la justice américaine pour le fugitif Polanski' Le documentaire de Marina Zenovich, ouvertement critique des manquements de la justice, qui a irrité en haut lieu' Est-ce tout simplement la célébrité du personnage qui suffit, aujourd'hui comme hier, à lui garantir une éternelle première place dans le c'ur des juges et des médias' Bien plus que ses réussites de cinéaste, c'est l'assassinat de Sharon Tate à l'été 1969 qui a fait basculer irrémédiablement Polanski dans le monde des très grandes stars. C'est aussi ce qui enraya, à l'époque, la machine judiciaire et explique aujourd'hui la cascade de pétitions et de déclarations à l'emporte-pièce des grandes figures du monde de la culture.

Le problème, avec Polanski, c'est qu'on ne se lasse pas de parler de sa vie. De l'enfance dans le ghetto de Cracovie. De la déportation de ses parents (sa mère, enceinte, est assassinée à Auschwitz). De ses années de guerre passées, toujours en Pologne, dans une famille catholique à travailler dans les champs. Et puis de la gloire précoce, de l'amour fou avec Sharon Tate et du meurtre sauvage de la jeune actrice, elle aussi enceinte, par la famille Manson. De cette affaire de m'urs, enfin.

Mais à force de s'étonner de cette existence si mouvementée, à force de s'interroger et de débattre, on oublie de plonger au c'ur du mystère, là où Polanski a tout dit: dans son ?uvre. Près d'une vingtaine de films, d'une qualité exceptionnelle, qui racontent tous, obsessionnellement, l'histoire d'un personnage ?homme ou femme, adulte ou enfant, innocent ou coupable' que l'univers tout entier conspire à détruire. Oui, c'est en regardant son Oliver Twist, sa Tess ou son Macbeth, sa Rosemary, son Locataire et son Pianiste, que l'on peut approcher un peu ce qu'éprouve sans doute aujourd'hui, dans l'attente de son extradition, Roman Polanski ? l'enfant juif qui a survécu à la Shoah, le mari épris et le futur père dont on a tué la femme et l'enfant à naître, le violeur que sa victime a pardonné mais que le système refuse d'oublier, le grand cinéaste que sa maudite célébrité fait si souvent oublier.

Jonathan Schel

Image de une: Roman Polanski à Madrid Novembre 2005

137 commentaires
rappelez moi svp une des plus grande fete du calendrier israelite nest ce pas ......
les fautes de l homme envers D..e sont pardonneees par le jour du pardon; les fautes de l homme envers autrui ne lui sont pas pardonnées par le jour du pardon ; a moins que au prealable, il n ait apaisé autrui (michna)
Envoyé par Jean Luc_002 - le Samedi 3 Octobre 2009 à 21:56
Caroline, TOUS les violeurs ont des vécus malsains, des blessures narcissiques...
Mais toutes les personnes avec des vécus malsains et de blessures narcissiques ne vont pas des violeurs.

Ce qu'il faut comprendre dans cette histoire , c'est qu'un viol ne concerne pas seulement la victime de CE viol en particulier mais toutes les autres petites ( ou grandes) victimes potentielles que l'impunité pourra mettre en danger maintenant et à l'avenir.

Polansky ( ou n'importe qui d'autre dans sa situation... ) doit faire face à ses responsabilités...le temps n'a rien à voir dans cette histoire. Le temps n'efface pas le geste posé, et le message donné aux victimes et aux violeurs c'est qu'il ne sera jamais trop tard pour que JUSTICE soit rendue...

Ceci dit, à chaque fois que de tels gestes sont posé, nous devrions faire l'effort de reconnaître POURQUOI cela s'est produit, quels sont les autres "acteurs" de ce drame qui ont participer à ce que cela puisse se produire.
Envoyé par Hélène - le Samedi 3 Octobre 2009 à 21:56
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Envoyé par Jean_010 - le Samedi 3 Octobre 2009 à 21:58
Jean-Luc, à mo sens, le pardon n'a du sens que s'il est désiré par la personne qui a fauté, et qui a reconnu ses fautes. Et bien sûr dans la mesure où la personne blessée considère qu'il y a eu réparation. En aucun cas le pardon implique qu'il n'y a pas des conséquences à assumer en regard des choix que nous avons fait.

Tendre l'autre joue...ce n'est bon ni pour l'un , ni pour l'autre....et cela n'a rien à voir avec le pardon. C'est du sado-maso....
Envoyé par Hélène - le Samedi 3 Octobre 2009 à 22:05
Jean, vous choisissez un chemin pénible ! Bonne route !

Portez les lunettes de soleil, surtout si vous décidez de vous regarder dans un miroir, vous risquez de vous éblouir...tôt ou tard, vous devrez vous retrouver face à face avec votre condition de simple être humain, avant que vos ailes ne fondent sous un soleil trop ardent !

Il y aura toujours un radeau pour vous receuillir en mer mais ....par de Beaudelaire sur le radeau...que vous et vous-mêmes...
Envoyé par Hélène - le Samedi 3 Octobre 2009 à 22:14
non Helene là citation que je vous est fourni ne concerne pas le cas de Polanski ( sinon je serais en total desaccord avec se que j ai posté ), elle fait suite a une conversation que j ai echange avec Jean !!!!!!!!!!
quand a tendre la joue cela ne fait pas partie de mon education Clin d'oeil
Envoyé par Jean Luc_002 - le Samedi 3 Octobre 2009 à 22:14
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Envoyé par Jean_010 - le Samedi 3 Octobre 2009 à 22:26
jean ,je vais me relire,polanski a commis un acte de viol sur une mineure de 13 ans,sa mere n'a pas jugée bon de se deplacer pour assister sa fille.polanski a fait des photos de cette fille,commande de vogue, ses photos etaient des photos d'une jeune fille assez denudees,alors 1er-la societé accepte qu'une mineur se denude devant un homme qui pourrait etre son pere,2eme la mere laisse faire ou peut etre encourage cela,polanski etait un homme brisé par la mort de sa femme et de son futur enfant,cet homme qui avait deja souffert de la guerre,cet homme arreté est resté quelque temps en prison avant qu'il ne soit liberé contre une caution ;sortant de prison la publicité faite sur cette affaire lui fait peur pensant a une cabale contre lui,il s'enfuit vers la france,les usa ne font rien pour le recuperer, il devient celebre,se marie,a des enfants, repare pecunierement sa victime ,30 ans plus tard ,un juge ,l'autre etant mort, se souvient de cette affaire,et lance une recherche sur polanski qui se fait prendre en suisse ou il a une residence et ou il n'a jamais eu d'ennuis,voila l'histoire.c'est presque un film,a present je pose la question a jean le poete,si polanski etait un inconnu noyé dans la foule aurai t'il etait inquieté?je ne le crois pas.devrai t'il etre jugé? oui, condamné?c'est aux jures de decider de son sort,mais moi je ne donne que mon avis,un nazi ne se sentira jamais a l'abri ou qu'il soit,ce n'est pas le cas de polanski,il s'est reconstrui,a essayer de reparer
Envoyé par Elie_043 - le Samedi 3 Octobre 2009 à 22:46
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Envoyé par Jean_010 - le Samedi 3 Octobre 2009 à 22:55
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Envoyé par Hilda - le Samedi 3 Octobre 2009 à 23:05
Membre Juif.org





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