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Culture Israël

La rose pourpre du Capitaine

C'est
l'histoire d'un homme qui veut changer de décor à tout prix: entrer dans la
tête bien faite de Gene Tierney, se balader dans un intérieur de Vermeer, ou
prendre les traits de Satan ? Méphisto de Méliès ou Lou Cypher d'Angel Heart ? pour découvrir l'Enfer
tout à son aise' Et qu'importe si l'expérience tourne au désagréable, comme
lorsqu'on se retrouve dans les entrailles du loup de Tex Avery à contempler,
tel le Petit Chaperon Rouge, «ces parois
humides et molles qui rappellent (la) naissance»?

C'est
au fond l'équivalent littéraire de La Rose
pourpre du Caire (1986) que publie ces jours-ci Gilles Jacob, sous le titre
Le Fantôme du capitaine, un hommage à
Mankiewicz et à son Aventure de Mme Muir
où Rex Harrison joue un vieux loup de mer qui hante une jolie veuve.

Comme
la Cecilia (Mia Farrow) de Woody Allen, cette petite serveuse de diner qui échappe à son quotidien
dépressif en sautant dans l'écran, le président du Festival de Cannes s'autorise
un rêve de cinéphile, une incursion dans ce pays imaginaire où les femmes sont
infiniment plus belles, les dangers terriblement plus excitants et les joies
forcément plus enivrantes'

D'où
une série de lettres à des correspondants célèbres (Juliette Binoche, grand
amour platonique de l'auteur, Michel Piccoli, ami de toujours, et bien sûr des
cinéastes comme Ingmar Bergman ou Youssef Chahine) et fictifs (le Loup de Tex
Avery donc ou encore Don Quichotte'). Lettres écrites pour être envoyées puis
laissées au fond d'un tiroir, comme ? suppose-t-on ? cette belle missive à
Joséphine Truffaut ? la fille du cinéaste et de Fanny Ardant ? qui raconte l'auteur
des Quatre cents coups, sa douceur et
son amour des livres, son sens irréprochable de l'amitié et du cinéma.

Lettres
imaginaires, aussi: le récit d'un amour fou pour Monica Vitti confié à Chiara
Mastroianni, une analyse des mères juives à destination de Woody Allen, un
pastiche de Sherlock Holmes pour Arthur Conan Doyle.

Dans
ses mémoires, La Vie passera comme un
rêve (Robert Laffont, 2009), Gilles Jacob avait raconté son enfance pendant
la guerre, ses passions de critiques, ses cauchemars de maître d'?uvre du plus
grand festival du monde. Mais contre toute attente, c'est ici, dans ces lettres
qui dessinent son paysage intime, qu'il se révèle le plus.

Jonathan
Schel

 

Le Fantôme du
capitaine

Robert Laffont, 340 pages, 20 euros.

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Dernière mise à jour, il y a 37 minutes