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« C'était une ville qui s'étendait de plus en plus à l'extérieur des murs de la vieille ville et une ville qui avait une population multiconfessionnelle mélangée et entremêlée. Une ville avec autant de divisions au sein des religions qu'entre elles. Une ville sacrée mais en aucun cas entièrement pieuse », écrit Graham Addison à propos de Jérusalem au début des années 1900, dans son récit de la tentative de l'expédition Parker de découvrir l'Arche d'Alliance dans ‘Les aventuriers de l'arche cachée’.

C'est dans cet environnement tendu, parfois corrompu et en constante évolution qu'un groupe particulier s'est secrètement introduit dans une expédition pour découvrir l'Arche et a déclenché une vaste chaîne de répercussions. Alors que l'expédition n'a duré que trois ans, Addison met en lumière son héritage durable et les facteurs qui ont amené l'expédition à croire qu'elle réussirait à découvrir la relique sacrée vieille de 3 000 ans.

Le dernier emplacement connu de l'Arche d'Alliance était dans le Saint des Saints du Premier Temple. Cependant, après la destruction du Temple en 586 avant notre ère, elle a disparu.

L'érudit finlandais Valter Henrik Juvelius a affirmé avoir décodé des chiffres numériques dans la Bible indiquant que l'Arche était cachée à l'intersection des tunnels d'eau et du canal qui transportait autrefois le sang de l'offrande sacrificielle dans le Temple.

Juvelius a réussi à convaincre un certain nombre d'aristocrates britanniques, dont Montague Parker, de se lancer dans une quête archéologique pour localiser l'Arche. Beaucoup d'entre eux, observe Addison, s'ennuyaient et « essayaient de faire quelque chose de leur vie ». Pour eux, l'expédition était « une aventure exotique pour remplir leur temps. Elle comportait des éléments de risque et de danger. C'était différent."

Les membres de l'expédition n'étaient pas des archéologues et n'ont pas pris la peine de rechercher des fouilles antérieures dans la région ou d'enregistrer leurs propres fouilles. De plus, des preuves indiquent qu'ils ont soudoyé les autorités ottomanes pour autoriser les fouilles ; l'ambassadeur britannique à Constantinople a écrit : « Je soupçonne que beaucoup de gens ont grossi à cause de l'entreprise. »

Néanmoins, les membres de l'expédition ont creusé dans ce qui est maintenant la Cité de David dans les tunnels et les puits d'eau de l'ancienne Jérusalem, drainant complètement le tunnel de Siloé, détournant l'eau de la source de Gihon et d'autres passages, et recherchant une entrée secrète autrefois submergée. Ils n'ont rien trouvé, à l'exception de poteries, d'un morceau de colonne ionique, de vieilles lampes, de projectiles et de pièces de monnaie romaines et d'anciennes toilettes.

Bien qu'il soit interdit de creuser dans le Mont du Temple, Parker réussit finalement à soudoyer les autorités pour permettre à l'expédition de le faire.

Les membres de l'expédition ont creusé pendant neuf nuits avant d'être découverts, tout comme les hostilités entre les religions à Jérusalem étaient à leur comble en raison de Pessah, de Pâques et des célébrations musulmanes de Nabi Musa. Des ravages s'ensuivirent, avec un tumulte local, des manifestations et l'arrestation des gardes du mont du Temple et de l'intermédiaire de l’expédition ; les autres membres ayant fui Jérusalem.

Cet incident a laissé une marque durable sur la population musulmane de Jérusalem, encourageant, comme le décrit Addison, « un sentiment d'identité palestinienne, centré sur Jérusalem et le Haram al-Sharif ». Il suggère que le scandale a contribué à rassembler les musulmans sous un front unifié pour défendre al-Haram al-Sharif dans un « sens émergent du nationalisme palestinien ».

La population juive se sentait également menacée par l'empiétement de l'expédition Parker, recrutant à l'époque le baron de Rothschild pour investir dans des fouilles parallèles et s'assurer que les reliques juives ne tombent pas entre les mains des chrétiens.

Soixante-dix ans plus tard, le rabbin Shlomo Goren et le rabbin Yéhouda Getz, le rabbin du Mur des Lamentations, répétèrent le coup de l'expédition, creusant secrètement sous le Mont du Temple, jusqu'à ce qu'eux aussi soient découverts.

Bien que l'expédition ait provoqué beaucoup d'indignation, elle a également rendu un service à la population locale, en employant des centaines de personnes dans le projet et en filtrant l'eau du puits de la Vierge et de la piscine de Siloé, après avoir vidé et nettoyé la zone. Ils ont même reconstruit des marches pour permettre un meilleur accès à la source.

Les tunnels creusés par l'expédition Parker ont été méticuleusement cartographiés par le père Vincent, un archéologue et moine français, et ont fourni les piliers des futures fouilles archéologiques dans la région pour le siècle prochain.

Plus particulièrement, en 1995, les archéologues israéliens Ronny Reich et Eli Shukron ont continué à creuser dans les mêmes tunnels et puits d'eau, les ouvrant finalement au public dans la Cité de David.

« Le fait que ces visiteurs traversent le tunnel de Siloé et voient le système Warren Shaft est un héritage direct du travail effectué par l'expédition Parker », écrit Addison.

L'héritage des membres de l'expédition eux-mêmes a peut-être été moins heureux.

« En quelques années, trois étaient morts, un était fou, deux étaient en faillite, un divorcé et un autre déporté », note Addison. Quant à Juvelius, il a continué à déchiffrer des chiffres supplémentaires qui n'ont jamais servi à aucune découverte jusqu'à la fin de sa vie.

Alors que le récit de l'expédition Parker est en soi plutôt excentrique, le récit d'Addison ne manque pas d'autres contes extravagants, théories de l'Arche, anecdotes et extraits d'auteurs célèbres de l'époque faisant référence à des membres ou à des événements liés à l'expédition.

On ne sait pas si l'Arche est cachée sous Jérusalem. Cependant, la croyance qu'elle a été cachée et préservée sous la ville pendant 3 000 ans a stimulé une expédition si bizarre qu'elle a attiré l'attention du monde et a provoqué un effet d'entraînement dont les répercussions se font encore sentir aujourd'hui.