En regardant par le hublot de
l'avion présidentiel ce mercredi matin, Mahmoud Ahmadinejad a pu admirer la
Méditerranée, ses flots bleus et le formidable potentiel économique que son
sous-sol renferme. Dans la soute de l'avion, point d'armes à destination du
Hezbollah, mais une cargaison d'une cinquantaine d'hommes d'affaires. Cette visite
officielle du président iranien au Liban (la première depuis son élection
en 2005) a déjà fait beaucoup parler et écrire. Au Liban, les «pro» le
considère comme un hôte de marque comme un autre, voire comme un messie pour
les partisans du Parti de dieu dirigé par Hassan Nasrallah; les
« anti » comme un dangereux impérialiste qui tente coûte que coûte de
faire tomber la petite république du Levant dans son escarcelle.
La politique certes, mais le business d'abord
Les rumeurs les plus folles ont
circulé ces dernières semaines concernant le programme du président iranien au
Liban. Certains le voyaient déjà lancer
des pierres vers Israël depuis la porte de Fatima, sur la frontière sud.
Rumeur vite balayée par les officiels du Hezbollah, qui ont précisé que si
Ahmadinejad voulait lancer quelque chose sur le territoire israélien, il avait
la possibilité d'envoyer des projectiles bien plus dévastateurs que de simples
cailloux.
Si la visite du mentor du
Hezbollah est politiquement symbolique à un moment où le parti chiite libanais
est en
plein bras de fer avec ses opposants libanais dans le cadre du Tribunal spécial
international chargé de faire la lumière sur l'assassinat de Rafic Hariri en
2005, elle répond surtout à un pragmatisme très terre à terre. Car en survolant
la banlieue sud de Beyrouth au moment de se poser, le président iranien aura
peut-être confondu la Kalachnikov verte sur les milliers de drapeaux agités par
les sympathisants du Hezbollah avec le «S» et ses deux barres verticales,
symboles du dollar tout puissant au pays du cèdre.
Le Liban est certes un petit
marché, mais il y a beaucoup à y faire. Les deux pays viennent de signer, début
octobre, deux
accords de coopération dans le secteur de l'énergie. Trois volets sont
concernés: l'électrique, l'hydraulique et les hydrocarbures. Le ministre
libanais de l'Energie, Gebran Bassil (le gendre de Michel Aoun, principal allié
chrétien du Hezbollah), a réalisé plusieurs va-et-vient entre Beyrouth et Téhéran
ces derniers mois. Résultat: la signature avec son homologue iranien, Majid
Namjo, d'un accord sur des transferts de compétence, pour construire des
barrages, alimenter le réseau électrique libanais déficient et une éventuelle
exploration des fonds marins des eaux territoriales libanaises. Le tout assorti
d'un
prêt de 450 millions de dollars sous forme d'emprunts à long terme et aux
conditions plus que généreuses.
A Beyrouth, les piliers de la
majorité parlementaire en froid avec le Hezbollah se sont montrés prudents,
estimant que tant de générosité ne serait pas gratuite, politiquement parlant.
Bassil, lui, inscrit sa politique dans une démarche régionale:
«L'Iran propose une coopération
comprenant la Turquie, la Syrie, l'Irak, la Jordanie et le Liban. Pour nous, il
est clair que l'Iran possède une expérience importante dans le domaine de
l'énergie, à des prix très abordables. »
Dans le dossier pétrolier, le
temps presse pour le Liban et l'expérience iranienne pourrait faire la
différence : Israël a déjà commencé l'exploration d'une
poche de 453 milliards de m3 de gaz (baptisée Tamar), une seconde
très prometteuse à hauteur de 16000 milliards de m3 (nommée Leviathan) se
situant dans une zone à cheval entre les eaux territoriales libanaises,
israéliennes et chypriotes. Le Liban, s'il tient à sa part du gâteau, doit agir
vite car son voisin du Sud distribue déjà les licences d'exploitation.
L'exploitation des champs de gaz pourrait facilement éponger la dette
astronomique du pays (55 milliards de dollars, soit plus de 154% du PIB).
Grandeur d'âme vs. nécessité
Les relations économiques entre
les deux pays sont donc sur le point de changer, au bénéfice des deux acteurs.
En 2009, le volume des échanges (officiels) entre le Liban et l'Iran ne
s'élevait qu'à 87 millions de dollars, et concernait principalement
l'agriculture (graines, fruits secs) et les tapis persans. Les échanges
officieux ne sont quant à eux pas quantifiables : depuis la guerre de juillet
2006 opposant le Hezbollah et Israël, Téhéran a versé des dizaines de millions
de dollars pour la reconstruction et les aides sociales en faveur du Sud-Liban,
directement à des institutions liées au Hezbollah, comme Jihad el-Bina.
Dans les dossiers de Mahmoud
Ahmadinejad figurent aussi le secteur bancaire. Les dernières sanctions
onusiennes (résolution
1929) ont porté un coup sévère à Téhéran. Même si le Liban ? qui siège
actuellement au Conseil de sécurité ? s'était abstenu (comme la Turquie) de
voter ces sanctions, il est tenu de se conformer aux décisions internationales.
Les mesures punitives visant les banques étrangères opérant en Iran et celles
iraniennes à l'étranger ont poussé Téhéran à revoir sa copie et à chercher de
nouveaux débouchés pour faire fructifier son formidable potentiel financier.
Avec les nouveaux accords en vue,
l'Iran devrait donc se positionner avantageusement parmi les partenaires
commerciaux du Liban, les principaux restant aujourd'hui la France, l'Italie et
les Etats-Unis. Mais au-delà des abricots secs et des tapis, un dernier domaine
? très sensible ? est en ligne de mire : la très sous-équipée armée
libanaise.
L'armée libanaise, arme à double tranchant
Dans ses différents discours
télévisés depuis le début de l'été, le secrétaire général du Hezbollah a invité
l'Etat libanais à accepter l'offre de l'Iran, Téhéran souhaitant devenir le
fournisseur officiel de l'armée libanaise. Là, les chancelleries occidentales
tiquent : les livraisons d'armements lourds et de munitions à l'armée
frappée du Cèdre sont un domaine très sensible car le Liban reste en état de
guerre avec Israël. Les pays occidentaux sont tiraillés entre désir de vendre
leur équipement et réticences, de peur que ledit équipement ne tombe entre de
mauvaises mains. Le 22 septembre dernier, le Pentagone et le gouvernement
américain ont tenté de passer en force pour l'octroi d'une nouvelle assistance
militaire de 100 millions de dollars en faveur de Beyrouth (depuis 2006,
Washington a déjà débloqué 720 millions de dollars pour du matériel secondaire
et de la formation).
Les élus
démocrates au Congrès ont dit « niet » à cause d'un accrochage le
3 août, à la frontière libano-israélienne au cours duquel des soldats libanais
ont tiré en direction d'Israël. Le lendemain de ce refus, l'ambassadeur iranien
au Liban est revenu à la charge en réitérant les propositions de son pays à
l'égard de l'armée libanaise «pour l'aider à remplir son rôle de défense du
Liban». A travers les volets économiques et militaires, la lutte d'influence
entre les Etats-Unis et l'Iran est donc loin d'être terminée...
Nathalie Bontems
Il vient soutenir son ami assad vis-à-vis du tribunal international sur le meurtre d'hariri, c'est le chant du signe, l'iran à une inflation comme dit rachida empêchant le pays de faire toute forme de commerce , excepté en $, l'iran exporte pour 7 milliards de $ de pétrole par mois et le pays est exsangues, ce qui prouve que les mollahs virent 90% du fric sur des comptes à numéros en suisse et qu'ils tirent sur la vache jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus.
Chers membres de Juif.org, nous assistons à la fin d'une dictature, encore un miracle de HM (et un peu du Mossad ) ; )
Moshé, je ne m'y connais pas beaucoup en politique internationale et je n'ai malheureusement pas le temps de tout lire mais puisses-tu dire vrai quand tu dis que nous assistons à la fin d'une dictature. Espérons seulement qu'il n'aura pas le temps de faire trop de dégat avant de tirer sa révérence : lui et tous ceux de qui il est la marionnette.
http://lewesternculturel.blogs.courrierinternational.com/tag/ahmanidejab
Selon Moshé_007, les dictatures musulmanes sunnites " abandonnent ... le rigorisme étatique " ... C' est-à-dire ???? ....
Si je comprends correctement le style amphigourique de ce qui suit, ce rigorisme étatique était le garant ou, du moins, le corollaire d' " attitudes sociales " qui disparaîtraient avec lui ... Donc, l'étatisme social des dictatures sunnites ( je suppose que cette formule englobe l'Egypte et la Jordanie d'une part, les pétro-monarchies de la péninsule arabique de l'autre ) céderait la place à quelque chose qui serait, non pas ce qu'on attendrait logiquement ( c'est-à-dire un système libéral pur et dur : sans étatisme et sans social ), mais au contraire ( les " horizons antinomiques " ) de ce que représente l'Iran - à savoir une attitude passéiste et rétrograde ... - donc les dictatures sunnites se dirigeraient à toute vapeur vers l'antinomie du passéisme : vers la modernité ...
Tout cela reste ( très ) confus dans la forme et très vague dans le fond : il ne suffit pas d'aligner des formules grandiloquentes pour faire sens ...
Du fait que les dictatures sunnites passent à la modernité, la dictature shî'ite - l'Iran - se trouverait dans l' " isolement socio-culturel " ... Là encore, qu'est-ce à dire ? ...
Passons ...
Moshé_007 parle de " l'aboutissement d'un contexte moyennâgeux " : quel
côtè Israelien peu-près 7 person lasse les ballons bleu-blanc en tout serenite,et entre chez eux!!
aucun action agressiv vers la Liban!!-et ce mieux comme ça,parce que le monde se peut voire qu-Israel est pas un etat comme les islamistes disent sans arret!!
Israel se peut observer ces choses indignes,avec un calme absolue,n'est pas repondant de la provocation de cette Singe Iranien!!
Passons ...
Moshé_007 parle de la " croissance démesurée des voisins de l'Iran " ... Lesquels ? - Regardons la carte : l'Afghanistan ? en croissance ( démesurée ) ? ... ; le Pakistan ? l'Irak ? le Turkménistan ? l'Azerbaïdjan ? ...
Qui a entendu parler de la croissance " démesurée " de ces pays ? - Pour la Turquie, OK : il y a croissance économique, mais peut-on dire qu'elle soit démesurée ? Quant aux EAU et à l'Arabie séoudite, leur économie ne se porte pas mal, mais on ne pas , là non plus, parler de démesure.
Il y a, dit encore Moshé_007, un fossé entre la classe politique iranienne et la population. C'est probable, et ce ne serait pas à proprement parler une nouveauté ( encore que l'élection présidentielle de juin 2009, truquée, certes, l'ait probablement été moins qu'on n'a voulu le croire : la bourgeoisie de Téhéran et des autres grandes villes est hostile au pouvoir, les manifestations le montraient bien. Mais celui-ci conserve l'appui des éléments populaires des villes et des campagnes, qui forment l'assise d'Ahmadinejad ).
" Les critiques envers le pouvoir rigide des mollahs résonnent dans l'ensemble des institutions " ... Quelles institutions, au juste ? - Le clergé shî'ite ? - Oui, mais les ayatollahs hostiles à Ahmadinejad et à Khamenéi ont été isolés et réduits au silence, au besoin par des arrestations opérées au sein de leur famille. Le Parlement ? - Il semble au contraire être,
L'armée ? " Les écarts entre les pasdarans et l'armée nationale laissent craindre à toute possibilité " , dit Moshé_007. Laissent craindre quoi, au juste ? - Un coup d'Etat militaire ? De l'armée nationale contre les Pasdarans ?
Voyons d'abord ceci : l'armée nationale, en plus de trente années de pouvoir mollarchique, a été totalement brisée. Les généraux, colonels et capitaines monarchistes de l'armée de 1978, outre le fait que, même s'ils étaient encore vivants et en place, ils auraient aujourd'hui entre soixante et quatre-vingts ans, ont été remplacés par des générations d'islamistes dociles. Les effets de cette Gleichschaltung ont été complétés et décuplés par les hécatombes de la guerre Iran-Irak, dont l'armée iranienne ne s'est jamais relevée - ce qui a d'ailleurs permis aux Pasdarans de prendre le contrôle de TOUS les secteurs stratégiques, à commencer par le secteur nucléaire, les ADM et les missiles, à quoi il convient d'ajouter l'extraction pétrolière, qui leur est également soumise. Que des transferts massifs de ressources aient eu lieu entre l'armée traditionnellev et les Pasdarans est certain et c'est lié aux transferts de pouvoirs évoqués ci-dessus. Ce qui reste de l'armée traditionnelle n'est aucunement en mesure
Moshé_007 dit que " les tensions entre les différents corps du maintien de l'ordre sont le thermomètre de la stabilité d'un pouvoir " . Pour l'avoir enseigné à des générations d'élèves, en 'appuyant sur l'études des journées révolutionnaires ( juillet 1789, février 1848 ... ), c'est un point sur lequel je serai tout à fait d'accord. Mais où a-t-il vu de telles tensions en Iran ? Entre l'armée et les Pasdarans ? - Point du tout. Entre les Pasdarans et la police ? - Nenni. - Alors ?? ...
On lit encore dans les posts de Moshé_007 que " plus personne ne croit aux mises en scène ( type voyage au Liban ) ni en Iran, ni au Liban, ni en Syrie " . - Or que voit-on au Liban ? - Des dizaines de milliers de personnes, massées le long des voies empruntées par le cortège d'Ahmadinejad, jetant riz et pétales de roses, hurlant leur dévotion ... " Des foules en délire " , disent ( et font voir ) tous les reportages.
Quant au fait qu' " Israël ne réagit pas " : qu'attendait Moshé_007 , lui, si porté à dénoncer le bellicisme qu'il hallucine chez les autres ( chez moi, par exemple ) ? - Israël et Tsahal conservent leur sang-froid et la décision du jour et du moment. Ehud Barak a déclaré, ès qualité de ministre de la Défense, qu'Israël était " prêt à tous les scénarios " . ,