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Israël : Défense au Moyen-Orient

Ces ONG que le Hamas interdit

Dans la ville de Khan Younès, au sud
de Gaza, un panneau indique le chemin qui mène à la clinique de l'association
française Help Doctors. «Ils ont oublié
de l'enlever», remarque Jamal Aid, responsable administratif de
l'organisation française. Jamal n'est pas venu ici depuis plusieurs mois.
Depuis que la clinique a été fermée, sur ordre des
autorités, le 16 juin 2010. A l'intérieur, il ne reste plus rien. Tout le
matériel médical et informatique a été saisi, pour une valeur de plus de 6.000
euros. Seuls quelques cartons et un poster Help Doctors laissent deviner
l'activité antérieure. «Il faut faire
vite», avertit Jamal Aid. Il n'est pas bon de rôder autour des ONG fermées
arbitrairement par le Hamas.

L'aventure d'Help Doctors a démarré
lors de l'opération israélienne «Plomb durci», dans la bande de Gaza, en décembre
2008. Une équipe de l'organisation française était sur place. Trois mois après
la fin de la guerre, un dispensaire ouvre ses portes, pour la prise en charge
des maladies chroniques et des diabétiques. Help Doctors réalisera près de
5.000 consultations en un an. Tous les soins, médicaments et analyses sont
gratuits pour les patients.

Fatihiya, une Palestinienne de Khan
Younès qui y était soignée pour son diabète, regrette amèrement la clinique.

«Je ne
comprends pas. La clinique ne coûtait rien au gouvernement et rendait service à
la population. Il y avait aussi des Palestiniens qui travaillaient dans ce
dispensaire. Le gouvernement doit soutenir ces ONG et ne pas les fermer. Je ne
pardonne pas à ceux qui ont fait ça.»

Désormais, Fatihiya se fait soigner
par des médecins privés. A 500 shekel la consultation (environ 100 euros), elle
ne sait même pas comment elle va payer ses médicaments.

«Après la
fermeture, raconte Jamal, j'ai demandé au gouvernement: ?Où vont aller ces patients'? Ils m'ont répondu: ?Ils n'ont qu'à retourner
d'où ils viennent.?»

Problèmes administratifs, manque de
médecins spécialisés' Nombreuses sont les raisons invoquées par le Hamas pour
fermer la clinique.

«Elles sont
fausses, assure Jamal. Je suis allé les voir pour leur prouver le
contraire, ils ne m'ont jamais écouté.»

D'après Régis Garrigue, le président
de Help Doctors, le ministère de la Santé aurait voulu imposer son personnel
médical et les thématiques de soins. 

«Il n'était pas
question pour nous de devenir opérateur du ministère de la Santé et de financer
un dispensaire lié au gouvernement.»

Une liberté
relative

Help Doctors n'est pas un cas isolé.
Selon les organisations de défense des droits de l'homme, le Hamas aurait fermé autoritairement 200 ONG au
cours de ces derniers mois.

«Il est
difficile de connaître la position officielle du Hamas envers les ONG, constate Issam
Younis, directeur général d'Al Mezan, un centre pour les droits de l'homme à
Gaza. Certaines sont fermées
illégalement, comme le laisse supposer le cas de Help Doctors, d'autres
travaillent librement comme la nôtre.»

Médecins sans frontières affirme ne
rencontrer aucune difficulté. Si, aujourd'hui, MSF ne compte plus que deux
cliniques au lieu de quatre à Gaza, c'est seulement «à cause d'une diminution des besoins et du nombre de blessés», dit
Jean-Luc Lambert, chef de mission de MSF dans les territoires palestiniens. Nous crions haut et fort notre indépendance
et notre neutralité. Nous sommes financés à 100% par des fonds privés et nous
collaborons avec le ministère de la Santé à Gaza». La renommée de
l'organisation et sa présence depuis dix ans à Gaza lui assurent une liberté
relative.

Les règles du
jeu du Hamas

Alors, le gouvernement s'en prend à
des organisations plus petites, comme l'ONG Sharek Youth
Forum. Le 1er juin 2010 à Gaza ville, des hommes en
uniforme pénètrent dans les locaux de l'association palestinienne et
réquisitionnent tout le matériel du personnel, ordinateurs et disques durs. Six
mois plus tard, le gouvernement décide la fermeture de l'ONG. Motif invoqué:
ils ont trouvé des contenus à caractère sexuel dans les ordinateurs des
employés. «Faux», rétorque Mohammed,
l'un des salariés de Sharek.

«C'est la
version officielle du Hamas. En réalité, il voulait nous interdire d'organiser
des activités mixtes. La deuxième raison est que Sharek est partenaire de
l'UNRWA (Office des Nations unies pour les réfugiés de Palestine) lors des camps d'été. Or, le Hamas organise ses propres
jeux d'été et voit d'un mauvais ?il ceux de l'UNRWA, [où filles et garçons participent à des activités de
dessin, peinture, danse, chant, natation, etc....]. Mais, il ne
peut s'en prendre à l'UNRWA. Alors, il s'attaque à nous.»

Depuis décembre dernier, Sharek est
interdite d'activités dans la bande de Gaza. Seul vestige de l'organisation:
une large pancarte qui se cramponne encore aux murs des anciens bureaux, à Gaza
ville.

«Le Hamas
contrôle la bande de Gaza, rappelle Issam Younis, directeur général d'Al Mezan. C'est indéniable. C'est comme une logique
de parti unique.» Un parti unique qui impose que l'on se plie à ses
directives. «Personne ne peut dire qu'il
est libre et indépendant à Gaza», certifie Régis Garrigue, président de
Help Doctors. Seul le Hamas fixe les
règles du jeu.»

Un jeu ambigu qui en dit long sur la
politique du Hamas, issu des Frères musulmans égyptiens. La
population gazaouie et le gouvernement réclament sans cesse de l'aide humanitaire
internationale. En témoigne le nombre de bateaux humanitaires qui ont pris la
mer en direction de Gaza ces derniers mois. Et pourtant, des ONG implantées
dans le territoire côtier se voient privées d'activités.

Le mouvement islamiste se défend de
fermer arbitrairement des ONG. «Nous
pouvons faire certaines erreurs, comme le font d'autres pays», avoue
Muhammad Totah, un député du Hamas.

«Mais avant de
nous donner une leçon de démocratie, les Occidentaux devraient d'abord accepter
le choix du peuple palestinien. Nous avons été élus démocratiquement, il y a
cinq ans, et l'Occident refuse de nous parler et n'a jamais reconnu le résultat
de ces élections libres.»

Certes le Hamas a été élu démocratiquement et peut se targuer d'avoir
restauré la sécurité à Gaza, faisant oublier l'anarchie qui régnait avant sur
le territoire côtier. Il n'en reste pas moins un gouvernement qui dicte sa
conduite. Et cherche à faire taire ceux qui gênent la main mise exercée sur
près d'un million et demi de Palestiniens.

 

Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 24 minutes