Israël : Défense au Moyen-Orient

La révolution en Iran semble être une question de temps, a déclaré mardi le secrétaire américain à la défense, Léon Panetta, affirmant que le mouvement de réforme iranien était en train d'apprendre des révoltes en Tunisie, en Egypte, en Libye et en Syrie.

Panetta, ancien directeur de la CIA qui a repris le plus haut poste du Pentagone en juillet, a été invité par l'émission télévisée Charlie Rose à dire si le "printemps arabe" pouvait se propager à l'Iran non arabe. Panetta a répondu "absolument".

"Je pense que nous avons vu des évidences de cela lors des dernières élections en Iran, qu'il y avait un mouvement intérieur en Iran qui a soulevé ces même préoccupations que nous voyons ailleurs," a déclaré Panetta.

"Et je pense qu'a bien des égards, c'est une question de temps avant que ce genre de changements, de reformes et de révolution se produise en Iran aussi."

Les forces de sécurité de la dictature islamique iranienne avaient écrasé dans le sang les protestations de masse de juin 2009 qui contestaient la réélection de Mahmoud Ahmadinejad. Panetta a reconnu les difficultés à soutenir ces manifestations, étant donné le potentiel de réaction de l'Iran.

"Nous devrions essayer de prendre toutes les mesures pour soutenir leurs efforts, mais dans le même temps, nous avons à analyser chaque situation afin de nous assurer que nous ne faisons rien qui provoquerait des réactions ou qui minerait ces efforts," a-t-il dit.

Les dirigeants iraniens ont espéré que le printemps arabe signifierait la fin des régimes soutenus par les Etats-Unis dans le monde arabe. Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, l'a surnommé le "réveil islamique", inspiré par la révolution iranienne de 1979, qui avait remplacé un roi soutenu par l'Occident par une théocratie musulmane.

Mais Panetta a donné une interprétation différente des événements, et de leur impact sur l'Iran.

"Je pense que le mouvement de réforme en Iran apprend énormément de ce qui s'est passé en Tunisie, en Egypte, en Libye et en Syrie," a déclaré Panetta.

Les partisans du mouvement d'opposition iranien regardent les soulèvements arabes avec un mélange d'admiration, de regret pour l'échec de leur propre mouvement, et avec la préoccupation de ce qui pourrait remplacer les régimes déchus.

"Une des questions que nous regardions lorsque les événements sont arrivés en Tunisie et en Egypte est… qui a déclenché cela ? Qu'est ce qui a fait que cela arrive ?" a dit Panetta, énumérant les facteurs, y compris les medias sociaux et les populations de jeunes qui n'avaient pas d'espoir pour l'avenir.

"Le fait est que lorsque les gens décident que ce moment est venu, c'est un moment où des changements considérables vont se passer," a-t-il dit.

"Et je pense que c'est vrai, pas seulement au Proche Orient. Cela va aussi être vrai en Iran."