Israël : Défense au Moyen-Orient

Un débat fait rage au sein de l'armée israélienne sur le point d'inflexion a définir pour quand elle aura besoin de commencer à établir de nouvelles formations et acquérir de nouvelles plateformes pour contrer une future menace égyptienne.

L'évaluation actuelle au sein de l'armée israélienne est que l'Egypte,  pour les années à venir, conservera le traité de paix avec Israël en raison de son besoin d'aide financière et militaire des Etats-Unis.

Néanmoins, il y a des craintes au sein de l'armée sur deux possibles scénarios de déploiement de forces militaires égyptiennes dans la péninsule du Sinaï, qui est censée être démilitarisée en vertu du traité de paix de 1979.

Le premier scénario implique une décision égyptienne de déployer des troupes dans le Sinaï pour y être formées. Le second scénario voit le mouvement d'une division égyptienne dans la péninsule, en marge d'une future guerre israélienne contre le Hezbollah ou la Syrie, en tant que démonstration de l'unité des pays arabes.

"Dans les deux cas, Israël sera dans une situation embarrassante au sujet de ce qu'il faut faire," explique un responsable de la défense. "D'une part, aucun premier ministre israélien ne partira en guerre contre l'Egypte à cause d'une telle violation, mais d'autre part, si nous ne réagissons pas, nous fermons les yeux sur une violation."

En conséquence, la direction de la planification de Tsahal a recommandé que la victoire des Frères Musulmans lors des élections égyptiennes constitue la ligne rouge pour quand les militaires devraient commencer a établir des plans a long terme, tels que des nouvelles divisions et des escadrons de combat.

"Ce sont des formations qui prennent un certain nombre d'années a créer, et c'est pourquoi nous aurons besoin de commencer a travailler au plus tôt," a déclaré un officier supérieur de Tsahal.

Peu après sa prise de fonction en février, le chef d'état-major de Tsahal, le lieutenant général Benny Gantz, a décidé d'adopter une approche prudente vis-à-vis de l'Egypte et a recommandé de ne pas mettre immédiatement en œuvre des plans d'achats visant à établir de nouvelles unités.

Cela a été fait avec l'idée que, même si les Frères Musulmans prennent le relais en Egypte, il faudra encore un certain temps avant que l'Egypte menace Israël à nouveau comme elle l'a fait dans les jours qui ont précédé la guerre du Kippour en 1973.

Pour cette raison, l'année écoulée a été essentiellement consacré à apprendre sur l'Egypte, dépoussiérer les vieilles cartes et préparer des plans pour l'avenir.

Maintenant, cependant, avec une victoire des Frères Musulmans qui semble claire, une possibilité en cours de considération est le rétablissement d'unités que Tsahal a démonté il y a 7 ans.

Le principal obstacle à l'ensemble de ces plans est le manque de fonds.

Alors que le premier ministre Benyamin Netanyahou a apparemment décidé de ne pas faire de coupe dans le budget de la défense de l'année à venir, la décision d'établir des nouvelles formations nécessiterait un investissement financier majeur, que le pays ne semble pas être prêt à faire.

Le budget de Tsahal de 42 milliards de shekels (environ 8 milliards et demie d'euros) ne comprend pas la préparation à une confrontation avec l'Egypte, qui obligerait le pays à investir des milliards de shekels supplémentaires.