Israël : Défense au Moyen-Orient

Le 4 juin 1967, le premier ministre Lévi Eshkol a formé un gouvernement d'union nationale et nommé Moshé Dayan ministre de la défense. Un jour plus tard, la Guerre des Six Jours éclatait.

La menace iranienne à laquelle Israël fait face aujourd'hui n'est pas aussi imminente que celle qui préoccupait Eshkol il y a 45 ans. D'autre part, en faisant rentrer Shaoul Mofaz et Kadima dans le gouvernement, le premier ministre Benyamin Netanyahou pourrait être en train de resserrer les rangs avant une possible guerre qui pointe à l'horizon, une guerre contre l'Iran.

Mofaz n'est cependant pas quelqu'un qui devrait tomber immédiatement dans la ligne de Netanyahou et d'Ehoud Barak quand il s'agit de l'Iran.

Ex ministre de la défense et ancien chef d'état-major, il a un historique proche de celui de Barak et pourrait essayer de prendre position contre lui dans le gouvernement. Il est intimement familier avec la question iranienne, non seulement en raison de sa naissance à Téhéran, mais aussi par son récent rôle de président de la commission des affaires étrangères et de la défense, et comme chef du dialogue stratégique avec les Etats-Unis jusqu'en 2009.

Selon les informations de la presse des dernières années, Mofaz a été opposé a une attaque israélienne contre l'Iran, et a trouvé un partenaire dans son successeur à la tête du cabinet des affaires stratégiques, Moshé Yaalon, également opposé à une action israélienne unilatérale.

Tous deux croient que l'option militaire doit être un dernier recours et qu'Israël devrait plutôt essayer d'obtenir des Etats-Unis qu'ils arrêtent les iraniens.

Si Netanyahou prévoit la mise au vote d'une telle option au cabinet de sécurité dans un proche avenir, peut-être cet été, il a probablement réfléchi à la manière dont Mofaz voterait, et au résultat potentiel.

A en juger par la décision de mettre Kadima dans le gouvernement, Netanyahou n'a soit pas l'intention de proposer à un vote un raid possible, soit il croit qu'il à une majorité dans le cabinet sans Mofaz. Une autre possibilité est que Netanyahou estime qu'une fois que Mofaz aura rejoint le gouvernement et qu'il aura accès aux derniers documents classifiés sur l'Iran, le chef de file de Kadima changera son opinion.