Israël : Défense au Moyen-Orient

Un procureur turc a préparé un acte d'accusation demandant des peines de prison à perpétuité pour quatre anciens commandants militaires israéliens pour leur implication dans la mort de neuf terroristes turcs sur le navire Mavi Marmara en 2010, a rapporté mercredi le journal turc Sabah.

Les relations entre les deux puissances régionales se sont fortement détériorées après l'arrivée au pouvoir d'Erdogan, chef d'un parti islamiste turc. L'affaire du Mavi Marmara avait fait grand bruit en 2010, lorsqu'un navire d'activistes islamistes turcs avait tenté de briser le blocus naval de Gaza, provoquant des affrontements avec les militaires israéliens. Plusieurs soldats israéliens avaient été blessés dans ce qui est finalement apparu être un piège orchestré par les islamistes turcs, provoquant également la mort de neuf turcs.

La Turquie a expulsé l'ambassadeur d'Israël et gelé toute coopération militaire avec Israël après qu'un rapport de l'ONU sur l'incident publié en septembre dernier ait largement exonéré l'état juif.

Sabah a déclaré avoir vu les détails de l'acte d'accusation préparé par le procureur d'état d'Istanbul, Mehmet Akif Akinci, disant qu'il demande 10 peines de prison à perpétuité contre chacun des quatre commandants israéliens. Il a déclaré que le procureur en chef d'Istanbul doit approuver l'acte d'accusation avant qu'il ne soit envoyé devant le tribunal compétent.

L'acte d'accusation accuserait l'ancien chef d'état-major d'Israël, Gabi Ashkenazi, et trois autres hauts commandants militaires à la retraire pour leur implication dans le raid, et se réfère à eux comme des "suspects en fuite", a signalé Sabah.

L'acte d'accusation de 144 pages a été préparé après les témoignages de quelques 600 personnes, dont 490 passagers de la flottille de six navires et des proches des extrémistes qui ont perdu la vie.

La Turquie avait précédemment annoncé qu'elle essayerait de poursuivre tous les israéliens responsables des "crimes" commis durant le raid, et le procureur avait écrit à Israël pour obtenir les noms des personnes impliqués, mais n'avait reçu aucune réponse.

Le rapport de l'ONU paru en septembre dernier avait pour but un rapprochement entre les deux pays, mais avait finalement creusé le fossé lorsqu'il avait conclu qu'Israël avait utilisé une force excessive, tout en constatant que le blocus naval de Gaza était légal.

La Turquie a été piquée par le refus d'Israël de présenter des excuses formelles et de verser des indemnités aux familles des extrémistes morts.

Israël a déclaré que ses soldats avaient été attaqués par des activistes armées de couteaux, de barres de métal, de haches et de clubs quand ils sont montés à bord du Mavi Marmara avec des armes ne tirant que des billes de peinture. C'est alors que des soldats armés d'armes réelles avaient ouvert le feu en légitime défense.