Israël : Défense au Moyen-Orient

Un haut responsable sécuritaire lié au camp anti-Assad au Liban a été tué dans un attentat à la voiture piégée à Beyrouth, vendredi.

L'explosion, qui a eu lieu dans un quartier majoritairement chrétien de la capitale libanaise, a tué au moins huit personnes et fait une centaine de blessés, a déclaré le ministre libanais de la santé, Ali Hassan Khalil.

Le chef des services de renseignement des forces de sécurité intérieures du Liban (ISF), le sunnite Wissam al-Hassan, est parmi les morts et la cible du plus important attentat au Liban depuis l'assassinat de l'ancien premier ministre Rafic Hariri en 2005.

Hassan était proche du fils d'Hariri, Saad, qui est le leader de l'opposition et hostile au régime du dictateur syrien Bachar al-Assad.

Un des chefs de l'opposition libanaise, Samir Geagea, a déclaré qu'Hassan "se déplaçait avec des mesures de sécurité exceptionnelles" et avait envoyé sa femme et ses enfants à Paris parce qu'il "savait qu'il était une cible."

L'ISF a joué un rôle central dans l'arrestation, en août, de l'ancien ministre de l'information libanais, Michel Samaha, qui avait des liens étroits avec Damas et était chargé de préparer des attentats au Liban, de même que d'y transporter des explosifs.

L'agence était également impliquée dans la recherche et l'arrestation de responsables d'une série d'attaques et d'assassinats entre 2005 et 2008, à commencer par les assassins d'Hariri.

L'explosion s'est produite vendredi à seulement 200 mètres du siège du parti chrétien, la Phalange, un groupe également anti-Assad.

Personne n'a revendiqué la responsabilité de l'attentat, mais le phalangiste Nadim Gemayel a rapidement accusé la Syrie.

"Le régime syrien n'est pas étranger à de telles explosions. C'est une explosion politique par excellence," a dit Gemayel à la télévision LBC. "Ce régime, qui est en ruine, essaye d'exporter le conflit au Liban."

Geagea, chef des forces libanaises de droite, a également pointé du doigt Damas, disant qu'Hassan avait été ciblé pour avoir arrêté Samaha.

Le procureur de la république, Hatem Madi, a déclaré que la voiture "a été emportée sur plusieurs dizaines de mètres" de l'endroit où elle était garé dans la rue de la place Sassine. Des experts en explosifs ont déclaré à l'AFP que la bombe devait peser dans les 50 kilos.

Ce nouvel attentat contre la "démocratie" libanaise, signé par l'axe Hezbollah-Syrie-Iran, risque de mettre le feu aux poudres chez notre voisin du nord, un pays déjà fragilisé par ses dissensions internes et la guerre civile en Syrie, qui risque à chaque instant de s'exporter au Liban.