Israël : Défense au Moyen-Orient

L'Iran et le Hezbollah libanais construisent un réseau de milices à l'intérieur de la Syrie pour protéger leurs intérêts dans le cas où le régime de Bachar al-Assad s'effondrait ou qu'il soit obligé de se retirer de Damas, rapporte le Washington Post, citant des responsables américains et proche-orientaux.

"C'est une grosse opération," a déclaré un important responsable de l'administration cité par le journal. "L'intention immédiate semble être de soutenir le régime syrien. Mais il est important pour l'Iran d'avoir une force en Syrie, qui est fiable et sur laquelle il peut compter."

Un haut responsable arabe a déclaré au Washington Post que la stratégie de l'Iran prend deux voies : "une consiste à soutenir Assad, l'autre est de préparer le terrain contre des revers majeurs si il s'effondre."

Des éléments occidentaux, israéliens et proche-orientaux ont exprimé leur inquiétude croissante quant à la possibilité d'une fragmentation de la Syrie le long des lignes tribales ou religieuses, et sur le manque d'unité au sein de l'opposition syrienne.

Selon le Washington Post, les milices mises en place par l'Iran et le groupe terroriste Hezbollah se battent aux côtés des forces gouvernementales syriennes pour garder Assad au pouvoir. Toutefois, selon le rapport, les responsables croient que l'objectif à long terme de Téhéran est d'avoir des opérateurs efficaces sur place dans le cas où la Syrie venait à se diviser en enclaves ethniques et sectaires.

Chacun des acteurs de la guerre civile syrienne a des bailleurs de fonds à l'extérieur, souligne le Washington Post dans son article.

Selon le journal, l'intérêt de Téhéran dans la préservation d'une base syrienne explique en partie pourquoi le gouvernement iranien, à court de liquidités, continue à envoyer des armes et de l'argent à des groupes comme Jaysh al-Sha'bi, une alliance de milices chiites et alaouites locales.

Les responsables américains et proche-orientaux qui ont étudié l'organisation ont déclaré au Washington Post que les combattants de Jaysh sont principalement une force de combat sectaire supervisée par des commandants iraniens et du Hezbollah.

"Jaysh est essentiellement une entreprise conjointe Iran-Hezbollah," a déclaré David Cohen, sous-secrétaire pour les renseignements financiers et sur le terrorisme du ministère du Trésor, au journal. "Compte tenu des autres contraintes sur les ressources de l'Iran pour le moment, il est évident qu'il s'agit d'un groupe important pour eux."

Le département du trésor a déclaré que l'Iran avait fourni un "financement systématique de millions de dollars."

Une déclaration du Trésor américain note que le commandant des gardiens de la révolution iraniens a déclaré que Jaysh était "calqué sur les Basji iraniens, une force paramilitaire subordonnée aux gardiens de la révolution qui a été fortement impliquée dans la répression violente et les sérieuses violations des droits de l'hommes qui ont eu lieu depuis juin 2009 en Iran, suite aux élections présidentielles contestées."

Des experts ont déclaré au Washington Post que l'Iran est moins intéressé par la préservation du pouvoir d'Assad qu'à maintenir des leviers de pouvoir, y compris des centres de transport à l'intérieur de la Syrie. Tant que Téhéran est capable de garder le contrôle d'un port ou d'un aéroport, ils peuvent également maintenir une voie de ravitaillement pour le Hezbollah au Liban et continuer à manipuler la politique libanaise, disent les experts.