Israël : Défense au Moyen-Orient

"A moins que le couteau ne soit littéralement sous notre gorge, nous ne l'utilisons pas," a déclaré à CNN l'ancien chef de l'état-major de Tsahal, le lieutenant général Gabi Ashkenazi, en ce qui concerne l'option militaire face à la menace iranienne, dans une rare interview diffusée dans la nuit de mardi.

L'entrevue avec Christiane Amanpour de CNN a été menée au cours de la conférence annuelle du Jérusalem Post à New York et marque la première interview télévisée de l'ancien chef de Tsahal en dehors d'Israël.

Interrogé sur la demande du premier ministre Benyamin Netanyahou et de l'ancien ministre de la défense Ehoud Barak pour un plan "P-plus", réservé pour un état de guerre imminent, Ashkenazi a déclaré que le cabinet de sécurité a finalement décidé de ne pas aller de l'avant avec cette mesure.

"La question était alors quel était le bon moment pour envisager l'option militaire, et nous avons fait nos recommandations au cabinet, et mon opinion était que nous avions encore le temps," a déclaré Ashkenazi. "Je pense que l'option militaire est le dernier ressort," a-t-il dit, disant que toutes les autres options doivent être épuisées.

En ce qui concerne la Syrie, Ashkenazi a dit que l'occident doit prendre des mesures, en notant que "ne rien faire n'est certainement pas le bon message." Il a déclaré que les mesures possibles peuvent inclure d'aider l'opposition syrienne de manière plus concrète, comme en leur fournissant des armes pour aider à renverser le dictateur syrien Bachar al-Assad, et d'imposer une zone d'exclusion aérienne au-dessus d'au moins une partie de la Syrie. Lorsqu'on lui a demandé si la chute d'Assad serait "bonne pour Israël", Ashkenazi a répondu que "c'est une image mitigée."

D'une part, il a dit que ce serait une bonne nouvelle, car cela constituerait un coup dur pour l'Iran et le Hezbollah. "Les gens doivent comprendre que la Syrie est une plaque tournante logistique pour le Hezbollah, la plupart des armes que possède le Hezbollah venant de dépôts syriens, alors que l'argent vient de l'Iran." En outre, il a déclaré que l'Iran perdrait son seul état allié dans la région, sa porte sur le monde arabe.

L'envers de la médaille, a-t-il dit, est qu'Israël pourrait être menacé par le terrorisme transfrontalier, il a cependant émis l'option que le pays a "l'expérience de traiter ce genre de problème."

Abordant la Turquie, l'ancien commandant de Tsahal, qui fait face à un acte d'accusation pour la mort de neuf extrémistes turcs à bord du Mavi Marmara, a dit qu'il est important de fixer les relations entre les deux pays, et a exprimé l'espoir que les négociations en cours puissent donner des résultats. En référence à la flottille a destination de Gaza en 2010, Ashkenazi a déclaré que "nous avons essayé de les arrêter… nous avons fait tout en notre pouvoir."

Le plus grand risque pour l'état d'Israël, cependant, ce sont ses problèmes internes, a dit Ashkenazi. Mentionnant spécifiquement les 'haredim, il a déclaré que la nation doit se battre contre la division entre les secteurs, et lutter pour une société plus solidaire, "la manière dont nous étions il y a 30 ou 40 ans." Il a dit que tous les membres de la société doivent partager les devoirs et les droits, "c'est le vrai défi."