Israël : Défense au Moyen-Orient

L'armée égyptienne a renversé et enfermé le président islamiste Mohamed Morsi mercredi, après une semaine d'affrontements meurtriers et de protestations de masse appelant à sa démission, une année seulement après sa prise de fonction.

Son ministre de la défense, le chef des forces armées, le général Abdel Fattah al-Sisi, a annoncé le renversement de Morsi à la télévision nationale, alors même que la police commençait à arrêter les aides clés de Morsi et les dirigeants des Frères Musulmans.

Des mandats ont été émis pour l'arrestation d'un total de 300 responsables de la fraternité islamiste, ont signalé des medias d'état.

Mais au moins sept partisans de Morsi ont été tués dans des affrontements avec les forces de sécurité à Alexandrie et dans la ville orientale de Marsa Matrouth, selon des responsables sécuritaires.

Déjà la semaine dernière, au moins 50 personnes sont mortes dans des affrontements entre les partisans et les adversaires des islamistes.

Morsi et ses principaux collaborateurs ont été placés en "résidence surveillée" dans un établissement militaire, a déclaré à l'AFP un responsable des Frères Musulmans.

Le président déchu a ensuite été emmené au ministère de la défense, a ajouté Gehad El-Haddad. Son père, Essam El-Haddad, un proche collaborateur de Morsi, fait partie des personnes arrêtées.

Morsi a lancé un appel de défi a ses partisans pour défendre son élection légitime dans un discours préenregistré qui est apparu en ligne après la déclaration de Sisi.

Des milliers de ses partisans restent campé dans le nord du Caire, mais les chaînes de télévision égyptiennes ont arrêté la diffusion des flux en direct de la manifestation pro-Morsi après que l'armée ait annoncé son renversement.

Le président américain Barak Obama s'est dit "profondément préoccupé" par l'éviction de Morsi et a appelé l'armée à s'abstenir de procéder à des "arrestations arbitraires" de Morsi et de ses partisans.

En mai, Washington a approuvé 1,3 milliards d'aide militaire à l'Egypte. Cette aide est maintenant à l'étude, a déclaré Obama, alors qu'il appelait à un retour rapide à un régime démocratique.

La police a également commencé à arrêter les dirigeants du mouvement islamiste des Frères Musulmans, a déclaré un général du ministère de l'intérieur à l'AFP. Saad al-Katani, chef du parti de la liberté et de la justice de Morsi, a également été arrêté, a-t-il ajouté.

Dans une vidéo amateur postée sur internet, Morsi a déclaré : "je suis le président élu de l'Egypte" et a exhorté les gens à "défendre cette légitimité".

Auparavant, le conseiller à la sécurité nationale de Morsi, Essam al-Haddad, a déclaré via Facebook : "pour l'amour de l'Egypte et de l'exactitude historique, appelons ce qui se passe par son vrai nom : un coup d'état militaire."

Déjà, les forces de sécurité avaient arrêté la diffusion d'une chaîne de télévision appartenant aux Frères Musulmans, selon un proche de Morsi.

Le personnel de la filiale égyptienne d'Al-Jazeera a également été arrêté après que la chaîne ait diffusé un discours provocateur du président déchu, a rapporté la chaîne de télévision.

Des dizaines de véhicules blindés se sont dirigés vers des rassemblements d'islamistes autour du Caire pour éviter d'autres débordements.