Israël : Défense au Moyen-Orient

Les Frères Musulmans d'Egypte ne prendront pas les armes après que l'armée a renversé son protégé, Mohamed Morsi, mais ils n'accepteront pas un coup d'état militaire, a déclaré jeudi un haut responsable.

"C'est un coup d'état militaire. Nous resterons et le priverons de légitimité jusqu'à ce que cela soit corrigé," a déclaré Mohamed El-Beltagy, membre éminent du bras politique des Frères Musulmans, aux journalistes lors d'un rassemblement en faveur de Morsi à l'extérieur d'une mosquée du Caire.

Prié de dire si la fraternité prendrait les armes, il a dit : "non, c'est peu probable." Le mouvement islamiste vieux de 85 ans, longtemps étouffé pendant les années de dictature militaire, a renoncé à la violence il y a des décennies, en tout cas officiellement.

El-Beltagy a ajouté que le renversement militaire de Morsi pourrait pousser d'autres groupes à la résistance violente, mais pas le sien.

"Le problème n'est pas les Frères dans ou hors de prison. Les Frères ont vécu dans les prisons pendant des âges," a-t-il déclaré. "La question est maintenant la position du monde libre qui pousse le pays vers un état de chaos et pousse d'autres groupes que les Frères à revenir à l'idée du changement par la force," a-t-il dit.

Les supporters de Morsi sont inquiets que les islamistes vont désormais souffrir de la persécution, comme c'était le cas sous l'ancien régime du président Hosni Moubarak. Les autorités judiciaires égyptiennes ont ouvert une enquête jeudi sur les accusations que Morsi et 15 autres islamistes avaient insulté la magistrature, a déclaré le juge d'instruction Tharwat Hammad, imposant une interdiction de voyager sur chacun d'eux.

Selon des responsables égyptiens, le guide suprême des Frères Musulmans a été arrêté jeudi. Le bureau du procureur a ordonné l'arrestation du principal dirigeant de la confrérie, Mohamed Badie, et son adjoint, Khairat el-Shater, ont ajouté des sources judiciaires et militaires.

Rokaya Sadate, le fille de l'ancien président égyptien Anouar El-Sadate qui a été assassiné en 1981 par une organisation djihadiste égyptienne, a fait allusion à l'éviction et a dit : "je remercie le peuple égyptien de protester et d'avoir destitué Morsi. Vous avez contribué à venger le sang de mon père," a-t-elle dit, ajoutant que "la déclaration de l'armée était ferme et elle a prouvé que sa fidélité n'est pas avec les Etats-Unis, comme certains le prétendent."

Plus tôt jeudi, l'alliance égyptienne des partis libéraux et de gauche a déclaré qu'elle s'opposait à l'exclusion des partis islamistes de la vie politique après que les militaires aient arrêté les dirigeants des Frères Musulmans. "Nous confirmons notre ferme conviction du droit de tous les groupes politiques d'exprimer leurs opinions librement et de former leurs propres partis politiques," a déclaré le front du salut national.

"Ce que l'Egypte connaît maintenant n'est pas un coup d'état militaire. C'est une décision nécessaire que les dirigeants des forces armées ont pris pour protéger la démocratie, préserver l'unité et l'intégrité du pays, et restaurer la stabilité," a-t-il ajouté.