Israël : Défense au Moyen-Orient

Le journal égyptien Al-Watan a publié des extraits de la conversation qu'a eu le président déchu Mohamed Morsi avec le général Abdel Fatah al-Sisi quelques heures avant que Morsi prononce son dernier discours.

Les transcriptions sont basées sur le témoignage d'un journaliste qui se trouvait dans une pièce voisine, d’où il observait les deux hommes sur un écran.

Au début de la réunion, Morsi a demandé à al-Sisi si c'était la responsabilité de l'armée de protéger la légitimité de son gouvernement. "Quelle légitimité?" a demandé al-Sisi, "l'armée suit la volonté du peuple et la majorité du peuple, selon les rapports, ne veut pas de toi."

Morsi a persisté : "mes partisans sont nombreux et ne se tairont pas," en réponde de quoi al-Sisi a déclare : "l'armée ne laissera personne détruire le pays, peu importe quoi."

"Et si je ne veux pas m'en aller?" a demandé Morsi.

"C'est un fait accompli," a répondu al-Sisi. "Essayez de vous retirer dans la dignité. Demandez à ceux qui sont vos partisans de rentrer à la maison et d'éviter un carnage, au lieu de les utiliser pour menacer le peuple."

"Mais il s'agit d'un coup d'état militaire, et les Etats-Unis vous tomberont dessus," a déclaré Morsi, ce à quoi al-Sisi a répondu : "nous nous soucions du peuple, pas de l'Amérique."

Al-Sisi a ajouté : "je vais être honnête avec vous. Nous avons suffisamment de preuves contre vous et de nombreux autres représentants du gouvernement pour vous condamner pour avoir compromis la défense nationale."

Suite à cette remarque, Morsi a demandé de passer quelques coups de téléphone et de consulter sur cette question, mais al-Sisi lui a dit qu'il était seulement autorisé à parler à des membres de sa famille, ajoutant : "vous êtes en état d'arrestation à domicile à compter de ce moment."

Le président a insisté : "les Frères Musulmans ne resteront pas silencieux si je pars. Ils vont mettre le feu au pays." Mais le général a noté que si la fraternité islamiste essayait de faire quelque chose, "vous verrez comment réagira l'armée."

"Attention" a dit al-Sisi. "Je suis celui qui vous a nommé et je peux vous déposer. Je suis le ministre de la défense, conformément à la volonté du peuple et vous le savez très bien. Vous ne pouvez pas me virer, parce que vous êtes fini et n'avez aucune légitimité."

Morsi a ensuite tenté de savoir si sa démission pourrait fournir à lui et sa famille une autorisation à quitter le pays sans procès, mais al-Sisi a souligné qu'il n'y avait rien qu'il puisse faire. "Le tribunal décidera," a-t-il dit, ce à quoi Morsi a ajouté : "OK, nous serons en guerre et verrons qui gagnera."

"Le peuple gagnera," s'est exclamé al-Sisi.