Israël : Défense au Moyen-Orient

Le dictateur syrien Bachar al-Assad a rejeté les allégations selon lesquelles ses forces armées ont utilisé des armes chimiques, dans une interview publiée par un journal russe, lundi, et a averti Washington que toute intervention militaire américaine serait un échec.

"L'échec attend les Etats-Unis comme dans toutes les guerres précédentes qu'ils ont déclenché, en commençant par le Vietnam, jusqu'à ce jour," a-t-il déclaré au quotidien Izvestia lorsqu'on lui a demandé ce qui se passerait si Washington décidait de raids ou d'envahir la Syrie.

Les Etats-Unis ont dit qu'il y avait peu de doute que le régime d'Assad était responsable de l'attaque du 21 août dans la banlieue Est de la capitale. Les militants anti-gouvernementaux et Médecins Sans Frontières affirment que plus de 300 personnes ont été tuées dans un tir de barrage d'artillerie mercredi par les forces du régime, qui comprenait l'utilisation de gaz toxique.

Assad a dit au quotidien russe Izvestia que les accusations que ses troupes étaient responsables étaient "motivées politiquement".

"C'est absurde," a dit Assad. "D'abord ils portent les accusations, et ensuite, seulement, ils commencent à recueillir les preuves."

Assad a déclaré que l'attaque d'une telle zone avec des armes chimiques ne serait pas judicieuse pour le gouvernement car il n'y avait pas de ligne de front claire entre le régime et les forces rebelles.

"Comment le gouvernement peut-il utiliser des armes chimiques, ou toute autre arme de destruction massive, dans une zone où ses troupes sont situées ?" a-t-il demandé. "Ce n'est pas logique. C'est pourquoi ces accusations sont politiquement motivées, et une récente série de victoires des forces gouvernementales en sont la raison."

La Russie a été le plus important allié international d'Assad tout au long de la guerre civile, en fournissant des armes à ses troupes et en résistant à la pression de l'ONU pour des sanctions plus sévères contre Damas.

Interrogé sur les livraisons d'armes, Assad a déclaré : "je tiens a dire que tous les contrats qui ont été conclus avec la Russie sont remplis."

Il n'a donné aucun détail et n'a pas précisé si Damas a pris livraison du système de défense S-300 de la Russie, qui pourrait considérablement améliorer ses capacités de défense antiaériennes.

Assad a déclaré qu'Israël était impliqué dans la guerre civile syrienne et a noté comme preuve qu'il soignait "des dizaines de terroristes dans ses hôpitaux."

Il a en outre affirmé que les "groupes radicaux" combattant en Syrie n'ont pas tourné leur attention vers Israël alors qu'ils sont mobilisés par l'Occident et financés par l'Arabie Saoudite.

Damas a déclaré dimanche qu'une équipe de l'ONU pourrait étudier le site, mais un haut responsable de la Maison Blanche a rejeté l'accord comme "trop tard pour être crédible."

Avec la France, la Grande-Bretagne, Israël et certains membres du Congrès américain demandant une action militaire rapide contre le régime d'Assad si l'utilisation d'agents chimiques était confirmée, les conclusions de l'équipe de l'ONU pourraient avoir un impact dramatique sur la trajectoire de la guerre civile en Syrie.

Le ministre français des affaires étrangères, Laurent Fabius, a déclaré qu'aucune décision n'avait été prise sur une intervention militaire, mais que toute réponse serait "proportionnelle".

"Cela sera négocié dans les prochains jours," a dit Fabius sur Europe 1 lundi. Il a dit que l'absence d'une bénédiction de l'ONU était problématique, mais que toutes les options étaient sur la table.

"La seule option que je ne peux pas imaginer serait de ne rien faire," a dit Fabius.

La Russie, qui est un fidèle allié de la Syrie, a déclaré la semaine dernière que les accusations portées contre Assad pourraient être une tentative pour obtenir du conseil de sécurité son soutien à l'opposition, et saper les efforts pour résoudre le conflit par la convocation d'une conférence de paix à Genève.