Israël : Défense au Moyen-Orient

L'ancien chef d'état-major de Tsahal, Dan Halutz, a déclaré qu'Israël préfère le régime d'Assad à une alternative qui verrait des islamistes inspirés par Al-Qaïda prendre le contrôle de la Syrie.

"Le régime syrien est en train de tuer ses citoyens tous les jours," a-t-il reconnu, "mais nous devons reconnaître que l'opposition en Syrie est principalement composée de musulmans extrémistes dans le style d'Al-Qaïda."

"La question est qu'est-ce qui est mieux pour Israël ? C'est une question importante, parce que nous devons nous demander si nous voulons changer le mauvais régime syrien que nous connaissons pour un très mauvais régime que nous ne connaissons pas," a-t-il dit, selon le quotidien israélien Maariv.

L'ancien chef de Tsahal a ajouté qu'Israël n'était pas le seul à avoir cette évaluation.

"En ce moment, il semble que même dans le reste du monde, ils comprennent qu'ils ne peuvent pas remplacer le régime d'Assad tant qu'ils ne savent pas qui va le remplacer. A l'heure actuelle, il semble que la seule alternative soit des forces qui mettront en danger la stabilité de la région."

Halutz est la dernière personnalité israélienne à s'immiscer dans le débat sur ce qui serait le "meilleur" ou le moins mauvais vainqueur dans la guerre civile syrienne qui rentrera bientôt dans sa troisième année.

Le choix est loin d'être idéal. L'influence croissante de l'islamisme sunnite au sein du mouvement rebelle, y compris des groupes liés à Al-Qaïda, aux Frères Musulmans et à des brigades salafistes indépendantes, a effectivement mis à l'écart l'armée syrienne libre, essentiellement laïque, garantissant presque certainement qu'une Syrie, en cas de victoire des rebelles, deviendrait un havre islamiste, si pas un état entièrement islamiste.

En effet, une réunion préparatoire recentre entre des diplomates occidentaux et des représentants des plus grandes factions islamistes de l'opposition, le front islamique syrien, indique une reconnaissance tacite par les occidentaux que la dynamique des forces rebelles sur le terrain se situe avec les factions islamistes opposées aux rideaux démocratiques occidentaux.

Mais l'alternative n'est pas vraiment meilleure pour l'état juif.

Une victoire d'Assad ne préserverait pas seulement la "ceinture" de l'influence iranienne dans la région, qui s'étend de l'Iran au Liban, en passant par l'Irak et la Syrie, mais offrirait une victoire morale et stratégique importante à Téhéran. En outre, le fait que la dictature islamique ait tant investi, et a joué un rôle fondamental dans la préservation du régime d'Assad, met Damas encore plus profondément sous l'emprise de l'Iran.

En outre, toutes les milices islamistes chiites parrainées par l'Iran, dont le Hezbollah, combattant actuellement aux côté de l'armée syrienne, pour le moins débordée, sont susceptibles de maintenir une présence à long terme dans le cas d'une victoire d'Assad, représentant pour Israël une menace très réelle de terrorisme islamiste. La seule différence est que cet islamisme est d'inspiration chiite plutôt que chiite, mais cela ne change pas grand-chose, un terroriste islamiste restant un terroriste.