Israël : Défense au Moyen-Orient

Un tribunal égyptien a interdit mardi toutes les activités du groupe terroriste Hamas en Egypte, un autre signe que les forces de sécurité tentent de mettre fin aux activités du groupe terroriste qui dirige la bande de Gaza voisine.

Les relations entre l'Egypte et le Hamas ont tourné au vinaigre après que l'armée égyptienne a soutenu le soulèvement populaire qui a abouti à l'éviction de l'ancien président égyptien Mohammed Morsi, qui faisait partie des Frères Musulmans, dont le Hamas est une émanation.

Après l'éviction de Morsi, des restrictions politiques et juridiques ont été imposées sur les Frères Musulmans, et le Hamas a été déclaré groupe terroriste par le gouvernement militaire qui dirige actuellement l'Egypte. Il a également fait face à une vague de répression massive depuis l'éviction de Morsi en juillet.

"Le tribunal a ordonné l'interdiction des activités du Hamas en Egypte, a déclaré le juge à Reuters, qui a demandé à rester anonyme.

Les autorités égyptiennes voient le Hamas comme une menace majeure pour la sécurité, accusant le groupe de soutenir les insurgés islamistes d'inspiration Al-Qaïda dans la péninsule du Sinaï.

Le tribunal a également ordonné la fermeture des bureaux du Hamas en Egypte, a déclaré à Reuters un des juges qui supervise le cas.

Le Hamas a condamné la décision, affirmant qu'elle vise la cause palestinienne. "La décision porte atteinte à l'image de l'Egypte et son rôle à l'égard de la cause palestinienne. Elle reflète une forme de résistance contre la résistance palestinienne," a déclaré Sami Abu Zuhri, un porte-parole de l'organisation terroriste basée à Gaza.

Le cas a été déposé par un groupe d'avocats égyptiens l'année dernière, demandant que le Hamas soit banni et désigné comme une organisation terroriste.

En outre, les poursuites contre Morsi et 35 autres Frères Musulmans les accusent de complot pour déstabiliser le pays et de coopération avec des groupes terroristes étrangers, y compris le Hamas et le Hezbollah, dans une multitude de procès qui pourraient conduire à des peines de mort.

Deux de ces cas concernent des membres du Hamas, accusés d'avoir aidé Morsi et d'autres à s'échapper de prison en 2011. Morsi et d'autres sont également accusés dans un procès séparé pour divulgation de secrets d'état au Hamas.

Lorsque Morsi était au pouvoir, le Hamas a tenu des élections internes secrètes en Egypte en 2012. Un haut responsable du Hamas, Moussa Abou Marzouk, vit au Caire et risque peut-être une arrestation suite à la nouvelle décision de justice.

Après avoir écrasé les Frères Musulmans à la maison, les dirigeants militaires de l'Egypte projettent de saper le Hamas, ont déclaré en janvier des hauts responsables sécuritaires égyptiens. Le but, que les responsables disent pourrait prendre des années à achever, implique de travailler avec les rivaux politiques du Hamas, le Fatah, et soutenir des activités populaires anti-Hamas dans la bande de Gaza, selon des responsables sécuritaires et diplomatiques.

Depuis qu'elle a pris le pouvoir en Egypte lors de l'été dernier, l'armée égyptienne a fait pression sur l'économie de Gaza, détruisant plus de 1 200 tunnels utilisés pour la contrebande d'armes, de produits alimentaires et même de voitures dans l'enclave côtière. Il a récemment été rapporté que l'Egypte construit une zone tampon entre le Sinaï et la bande de Gaza, un geste susceptible de porter un coup supplémentaire à l'enclave dirigée par le Hamas.