Israël : Défense au Moyen-Orient

Alors que le chef d'état-major Benny Gantz prend soin de ne pas exprimer les faits publiquement, le ministre de la défense Moshé Yaalon a mis les pieds dans le plat et exprimé la réalité à sa place.

"L'argent est parti. L'appareil de la défense est en crise, et nous avons besoin de desserrer le budget de la défense maintenant," a déclaré Yaalon.

Les responsables militaires ont débattu sur le fait d'aller ou non dans les medias pour régler le problème. Leur crainte était non seulement la confrontation publique en face des dirigeants politiques, mais surtout le préjudice possible à la capacité de dissuasion de l'armée israélienne.

Certains ont mis la pression sur Gantz dans l'espoir qu'il ne reprenne pas ses esprits trop tard. Mais Gantz a préféré tenir ces discussions derrière des portes closes, et bien qu'il ait peut-être gagné quelques points auprès du public, l'armée a elle perdu.

Jusqu'à il y a quelques années, Tsahal avait un plan de budget de la défense de quatre ans, mais au cours de son mandat, Gantz n'a pas réussi à en approuver un seul, alors que l'organisation qui est censée être capable de regarder toute une décennie à venir a été forcée de travailler une année à la fois.

Ce n'est pas la fin de la mauvaise blague. Dans la dernière année, 4,5 milliards de shekels ont été coupé du budget, et l'armée israélienne a établi un nouveau record : elle a créé un plan de six mois, et au milieu de l'année a été contraint de planifier le prochain.

A son crédit, Gantz a déclaré qu'il avait averti de la paix trompeuse alors que le Hezbollah et d'autres groupes terroristes de Gaza s'armaient.

Cette sombre situation peut clairement être ressentie sur le terrain. La division parachutiste, par exemple, a terminé un déploiement de sept mois il y a deux semaines. Elle sera bientôt dirigée vers un exercice de formation qui durera quelques mois, avant de se rendre en Judée Samarie pendant neuf mois.

Dans une situation normale, un bataillon s'entraîne pendant quatre mois après quatre mois de service opérationnel, et ça c'est pour une division censée être envoyée dans les zones les plus importantes. Si cela rappelle à certaines personnes la situation d'avant l'été 2006, elles n'auront pas tord.

"Nous n'essayons pas de faire peur aux gens," a déclaré le brigadier général Agay Yechezchel, commandant de la division en charge des plans militaires lors d'une réunion du comité. "Nous allons être obligé d'arrêter l'armée."

Yaalon a ajouté aux critiques contre les gestionnaires du budget de la défense. "A partir de ce mois, nous sommes entrés dans une période difficile. Beaucoup de mal a été fait à la formation, et nous allons diminuer notre niveau de préparation."

"La discussion sur le budget de la défense est gérée comme un bazar turc. Aussi, comment se fait-il que nous avons à payer une absurde taxe sur le carburant des chars et des avions alors que les transports publics sont exemptés de cette obligation ?" a dit Yaalon.

Les responsables du trésor ont rapidement réagi en disant que la bureaucratie de la défense choisit une fois de plus la facilite au lieu de couper les dépenses militaires excessives et les pensions gonflées. En réponse aux remarques de Yaalon sur le "bazar turc", ils ont demandé de rappeler au ministre de la défense qu'il y a quelques mois, trois milliards de shekels ont été ajoutés au budget de la défense.

La meilleure preuve de la situation peut être vue à travers les remarques du commandant de la Judée Samarie, le général de brigade Tamir Yadai, à des réservistes venus pour un déploiement opérationnel.

"Rappelez-vous bien de mon visage," a-t-il dit, "parce que vous n'allez pas me voir l'année prochaine, et même l'année d'après." Ceux qui sont encore dans la réserve savent que ce ne sont pas des remarques en l'air. L'armée israélienne est en crise !