Israël : Défense au Moyen-Orient

L'une des principales tâches du nouveau chef d'état-major Gadi Eisenkot durant son mandat sera de renforcer les forces terrestres, qui étaient moins prioritaires en terme de budget et de plans opérationnelles par rapport à la force aérienne et aux renseignements militaires.

Les demandes de renseignements lors de l'opération Bordure Protectrice ont montré à plusieurs reprises les carences dans la capacité des forces terrestres de faire face aux menaces des tunnels du Hamas en particulier, ainsi qu'aux activités terroristes en général. Un officier supérieur de l'armée de terre a déclaré qu'il "faut être honnête et dire que les forces terrestres n'étaient pas suffisamment préparées pour la guerre. Au lieu de nier cela, nous devons améliorer la situation."

Le chef d'état-major Eisenkot, qui a été informé sur la question avant de commencer son mandat, a annoncé une augmentation significative du budget pour les forces terrestres afin de résoudre le problème avant qu'un autre conflit éclate, et a ordonné au chef d'état-major adjoint, Yair Golan, de transférer des fonds aux forces terrestres dans le cadre d'une réorganisation interne dans l'armée.

L'armée israélienne a décidé d'augmenter la formation de l'infanterie et des unités blindées et a interdit le déploiement en service opérationnel d'unités au détriment de la formation, sauf autorisation spéciale.

La prochaine tâche d'Eisenkot sera de convaincre l'échelon politique qu'il est nécessaire d'acheter des véhicules blindés et des protections pour les forces terrestres.

Le changement le plus spectaculaire impliquera les réservistes. Il y a quatre mois, le contrôleur de l'état Joseph Shapira a publié un rapport sur l'état des troupes de réserve de l'armée de terre, qui, selon lui, n'étaient pas suffisamment formées et équipées pour faire face a un conflit futur. Le rapport indique qu'en raison des compressions budgétaires, les forces terrestres ne peuvent financer la formation que de 80% des soldats de réserve.

"Dans une telle situation", a averti le contrôleur, "il n'y a aucune certitude que des soldats de réserve appelés en cas d'urgence seront ceux qui ont reçu la formation requise." Le contrôleur a critiqué le chef d'état-major sortant, Benny Gantz, et le ministre de la défense Moshé Yaalon, disant que Gantz n'avait pas réussi à faire pression sur Yaalon pour préparer les forces de réserve, et que le ministre de la défense n'avait pas approuvé le niveau requis d'entraînement.

Le contrôleur a informé le nouveau chef de l'armée qu'il devait fixer un "budget minimum" pour maintenir la compétence de la force de réserve, notant qu'un tel budget ne devait pas dépendre de la taille du budget global de la défense.

A la suite de ces conclusions, sur la base d'un rapport du général de brigade Roni Noma, qui était à la tête d'un comité spécial chargé d'examiner la compétence des troupes de réserve, il a été décidé de réduire le nombre des soldats de réserve tout en donnant aux forces restantes une formation considérable, créant ainsi une force de réserve plus petite, mais bien mieux formée.

L'armée a donc décidé de réduire fortement le nombre d'unités de réserve, d'une norme qui se trouvait parfois à 200% du nombre habituellement alloué, et généralement à 160%, pour la réduire à 120% tout au plus.

Des milliers de réservistes âgés de 31 à 35 ans seront démobilisés. Au début, ils ne seront pas appelés pour l'entraînement, et ensuite démobilisés de devoir de réserve. Les commandants des bataillons et brigades de réserve libèreront les soldats de leurs unités, et ceux qui restent recevront une formation plus longue. Deux bataillons, Harel et Néguev, seront les deux premiers à mettre en œuvre la décision, avec les exercices d'entraînement qui seront prolongés d'une semaine à deux semaines.