Israël : Défense au Moyen-Orient

Une séparation quasi-totale entre juifs et arabes doit être mise en place par l'armée israélienne dans la région du Goush Etzion (Judée), selon une lettre ouverte récemment écrite par le chef du conseil régional Davidi Perel aux résidents locaux.

"Malheureusement nous ne voyons pas une fin proche à la situation, ni une diminution de la motivation des terroristes à mener des attaques," dit la lettre. En conséquence, a écrit Perel, l'armée israélienne a décidé que les soldats stationnés à la jonction Goush Etzion garderont, autant que possible, les arabes loin de la population juive.

La décision fait suite à une évaluation sécuritaire de Tsahal menée mercredi après une attaque à la jonction Goush Etzion. Perel y a pris part, de même que le commandant de la Brigade Goush Etzion, Roman Golfman.

La question d'une séparation est problématique pour les entreprises de la région, qui ont des juifs et des arabes travaillant côte à côte. On ne sait pas comment il sera possible de créer une séparation, bien qu'il semble que ce soit le plan d'action prévu.

Les propriétaires d'entreprises dans le Goush Etzion ont connu des jours meilleurs. La normalisation des relations entre juifs et arabes dans la région avait persisté au cours de la vague de violence, mais a été défaite en un instant.

Un complexe commercial dans la zone qui a été déclaré "zone stérile" pendant les récentes attaques était devenu un îlot "de paix" au milieu du chaos. Cependant, hier mercredi, un terroriste a choisi cet endroit pour organiser une attaque. Contrairement à des attaques terroristes antérieures dans la région, au cours desquelles des soldats ou des policiers ont été attaqués, cette fois les victimes étaient des civils quittant le complexe commercial.

"Ils me disaient toujours que la jonction est une bombe à retardement, mais je n'ai jamais vraiment pensé que les problèmes arriveraient jusqu'ici jusqu'à ce qu'ils arrivent vraiment," a dit Hodaya Bilig, une résidente du Goush Etzion qui était venue faire des emplettes, quelques heures après l'attaque au couteau de mercredi. Une femme, Nirit Zamora, a été modérément blessée lors de l'attaque.

Jeudi matin, l'hôpital Shaaré Tsedek, où Zamora a été hospitalisée après l'attaque, a déclaré qu'elle avait subi une opération réussie après avoir été poignardée le long de sa colonne vertébrale, et que son état avait commencé à s'améliorer.

L'attaque de mercredi a eu lieu un jour après une autre attaque à la jonction Goush Etzion, dans laquelle deux terroristes arabes ont poignardé un soldat attendant à la station d'auto-stop. Le soldat a été légèrement blessé.

En outre, la semaine dernière, un arabe au volant de sa voiture a écrasé un jeune soldat de 20 ans et un civil de 21 ans qui étaient à la jonction, les blessant légèrement.

En dépit de la recrudescence inquiétante des attaques, les travailleurs du complexe essayent de maintenir un optimisme prudent. "Tout ici fonctionne comme il faut," a dit un employé arabe qui habite dans un village proche.

"J'ai des employés arabes et des clients juifs et tout se déroule normalement," a dit un propriétaire d'une entreprise à la jonction.

"Il est vrai qu'il y a eu une baisse de clientèle, nous devons comprendre que nous ne devons pas avoir peur ou montrer des signes de faiblesse," a dit Uzi Tzfardia, un gérant de magasin dans le même complexe.

"Il y a du personnel de sécurité ici et ils savent comment réagir si nécessaire."