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Israël : Défense au Moyen-Orient

Attentats : le prétexte turc à une guerre en Syrie ?

Attentats : le prétexte turc à une guerre en Syrie ? - © Juif.org

La Turquie a directement mis la faute sur les rebelles kurdes pour les deux attentats qui ont eu lieu hier et ce matin en Turquie, faisant 28 soldats tués à Ankara et six autres dans le sud du pays ce matin, soulevant des inquiétudes sur une escalade des violences à la fois en Turquie et en Syrie.

28 soldats turcs ont été tués et des dizaines d'autres blessés mercredi soir à Ankara, alors que six autres soldats ont été tués dans un attentat ce jeudi matin dans le sud-est de la Turquie, une région à majorité kurde.

Jeudi, le premier ministre tuc, Ahmet Davutoglu, a accusé non seulement le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe militant kurde en guerre depuis des décennies pour obtenir plus de droits pour la minorité kurde brimée en Turquie, mais aussi la faction kurde syrienne, le Parti de l'Union Démocratique Kurde Syrienne (PYD).

Ces déclarations, sans que l'origine des attentats ne soit confirmée, font craindre que la Turquie utilise les attaques comme un prétexte pour lancer une opération terrestre limitée à l'intérieur de la Syrie, ce que le pays laisse entendre depuis plusieurs mois, pour enrayer les progrès obtenus par les kurdes contre les groupes terroristes islamistes.

Davutoglu a affirmé que le kamikaze d'Ankara était un ressortissant syrien, membre du PYD, nommé Salih Necar, et que neuf personnes avaient été arrêtées après l'attaque.

Mais le leader du PYD, Salih Muslim, a nié que ses combattants aient joué un rôle dans l'attentat, et suggéré que les accusations de la Turquie soient motivées par la nécessité d'Ankara de trouver un prétexte pour lancer une opération terrestre contre les forces kurdes en Syrie.

"Nous nions toute implication dans cette attaque," a déclaré Muslim à l'agence de presse AFP jeudi matin.

"Ces accusations sont clairement liées à des tentatives turques d'intervenir en Syrie," a-t-il ajouté.

Des avions de combat turcs ont frappé durant la nuit des positions du PKK dans le nord de l'Irak, en représailles à l'attaque, mais la Turquie ne s'arrêtera probablement pas là.

Le moment de l'attaque est notable, alors qu'elle fait suite à cinq jours de bombardements de l'artillerie turque contre les kurdes le long de la frontière syrienne. Elle arrive également à un moment où la Turquie et l'Arabie Saoudite ont à plusieurs reprises évoqué la possibilité de lancer une opération terrestre à l'intérieur de la Syrie pour soutenir les groupes terroristes islamistes, qui sont mis à mal par les avancées du régime de Damas soutenu par la puissance des frappes de l'aviation russe, de même que par les récentes avancées des kurdes dans le nord du pays.

Ankara est alarmé par les progrès rapides réalisés par les forces kurdes et leurs alliés arabes locaux contre l'Etat Islamique dans le nord-est, et contre les rebelles islamistes soutenus par les turcs, y compris Al-Qaïda, dans le nord-ouest de la Syrie. Le PYD a déclaré souhaiter de réunir toutes les zones kurdes dans le nord de la Syrie pour créer une région kurde autonome contiguë, un objectif que le gouvernement islamiste turc a promis de bloquer.

Mercredi, la Turquie a confirmé avoir facilité le transport de quelques 500 terroristes islamistes à Azaz dans le nord de la Syrie, d’où les rebelles assiégés tentent de se défaire de l'avance kurde.

Mais les forces kurdes ont continué à profiter d'une opération majeure du régime contre les rebelles, grâce à l'implacable campagne aérienne russe et au soutien accru de l'Iran et du groupe terroriste libanais Hezbollah, pour lancer leurs hommes (et femmes) contre les forces islamistes en difficulté.

Alors que les efforts indirects de la Turquie pour aider les terroristes islamistes tombent à néant, cela pourrait être le prétexte pour Ankara de lancer sa propre incursion terrestre en Syrie.

A partir de là, tout pourrait arriver, alors qu'il est peu probable que la Syrie, l'Iran et la Russie laisse la Turquie combattre aux côtés de l'Etat Islamique et d'autres groupes terroristes islamistes sans bouger. La question reste, comme c'est le cas depuis l'arrivée au pouvoir d'islamistes en Turquie, pourquoi ce pays fait-il encore partie de l'OTAN, et si une guerre turque contre les kurdes (par ailleurs soutenus par les pays de l'OTAN) entraînera l'OTAN à soutenir la Turquie, ou simplement, comme on ose encore l'espérer, à enfin abandonner les islamistes turcs à leur propre sort.

Membre Juif.org





Dernière mise à jour, il y a 12 minutes