Israël : Défense au Moyen-Orient

Cela se produit généralement une fois par décennie. L'armée turque, ou du moins des éléments en son sein, a décidé de défier les autorités du pays. Les généraux ont expliqué cela par la nécessité de préserver la démocratie, la laïcité, l'ordre public voir même les trois à la fois. Ce phénomène a généralement lieu pendant les temps de crises, de violence politique ou lorsque des facteurs religieux se renforcent.

La façon dont l'armée légitimise ces actions est profondément enracinée dans le récit historique de la Turquie, dès sa création par Mustafa Kemal Ataturk et symptomatique de la culture politique du pays. En effet, en 1960, 1971, 1980 et 1997, l'armée turque a réussi - de différentes façons - à provoquer un changement de régime. Cependant, au cours des deux dernières décennies, la Turquie a développé un important système de défense contre une éventuelle récidive, et la tentative de coup d'Etat manqué du 15 juillet en est un exemple.

Le principal changement dans le statut de l'armée a eu lieu dans les premières années du règne du président Recep Tayyip Erdoğan. L'un des principaux objectifs d'Erdogan, après la première victoire de son parti aux élections de 2002, était de promouvoir la candidature de la Turquie à l'adhésion à l'UE. L'une des conditions les plus importantes que l'UE a présenté à la direction turque était de renforcer la démocratie en rendant le leadership militaire responsable devant le leadership politique. Cela a également servi les objectifs de M. Erdogan, qui craignait que l'armée tente de mettre fin à son règne, comme cela est arrivé en 1997 au Premier ministre Necmettin Erbakan, également issu des rangs de l'islam politique.