Israël : Défense au Moyen-Orient

L'incident transfrontalier survenu dimanche matin sur les hauteurs du Golan entre Tsahal et des terroristes liés à l’Etat Islamique en Syrie a représenté un événement rare. D'après ce qui est connu et ce qui a été rendu public, c'est la première fois qu'une cellule terroriste d'ISIS tente d'attaquer des soldats de Tsahal depuis le territoire syrien. Bien qu'il puisse y avoir eu une telle attaque dans le passé qui n'ait pas été rendue publique, elle aurait été beaucoup plus petite en nature.

Dimanche, une unité de la brigade Golani était assise dans un poste d'observation sur les hauteurs du sud du Golan à l'intersection des frontières entre Israël, la Jordanie et la Syrie, un terrain de falaises et de collines qui rend le mouvement très difficile.

Une cellule d'ISIS dans une camionnette ou une fourgonnette est arrivée dans la zone vers 8 heures dimanche matin et a ouvert le feu à la mitrailleuse lourde et tiré des obus de mortier depuis le territoire syrien vers les soldats de Tsahal.

Les soldats ont répondu et en peu de temps un avion de la force aérienne israélienne a localisé les assaillants et tiré un missile qui a frappé leur véhicule et les a tué.

L'organisation responsable de l'attaque a été identifiée comme la Brigade des Martyrs de Yarmuk, affilié à ISIS, un groupe tribal local créé en 2012 et qui a promis allégeance à ISIS en 2014. Il y a six mois, le groupe a fusionné avec un autre groupe djihadiste et a changé de nom.

Le groupe s'appelle maintenant J'ish Khaled bin-Walid, nommé d'après un des généraux de Mohamed qui est mort au 7e siècle en Syrie. Pendant la guerre civile syrienne en cours, le groupe a tendance à lutter contre d'autres groupes rebelles opposés au régime Assad, en particulier contre le Front Nusra affilié à Al-Qaïda, qui a lui aussi changé de nom depuis.

Après qu'un certain nombre de commandants syriens du Yarmuk aient été tués dans la guerre civile, un non-syrien a été nommé chef du groupe pour la première fois. En mars 2016, le saoudien Abdallah al-Madani a repris le poste et reçoit ses ordres du siège d'ISIS dans son fief de la ville syrienne de Raqqa.

Une des raisons possibles de l'attaque de dimanche est qu'un observateur d'ISIS ait repéré les soldats de Golani en route vers leur point d'observation au hasard. Si tel est le cas, c'est une erreur opérationnelle des soldats israéliens, surtout pour une unité d'élite comme Golani.

Une autre question que se pose Tsahal sur l'incident est de savoir si l'attaque était le résultat d'un ordre du commandant local ou des rangs supérieurs de l'Etat Islamique.

Répondre à cette question est important afin de déterminer comment agir dans l'avenir. S'il s'agissait d'une décision locale, la réponse de Tsahal était certainement adéquate, elle était destinée à punir, mais pas à ouvrir un nouveau front avec ISIS dans le Golan. Il est important de noter que, lors de sa bataille contre le Front Nusra, la Brigade des Martyrs de Yarmuk a placé son quartier général près de la frontière israélienne, signalant qu'elle ne se sentait pas menacée par Israël.

La possibilité qu'il s'agisse d'une décision prise à l'échelon local semble être la possibilité la plus logique, étant donné que le groupe n'a pas semblé vouloir combattre Tsahal, et étant donné la fait qu'ISIS est dans un état affaibli en Irak et dans certaines parties de la Syrie.