Israël : Défense au Moyen-Orient

Israël a tracé une nouvelle ligne rouge lundi pour les pays et les différents groupes terroristes opérant dans la région. La neutralisation d'une des batteries SA-5 de l'armée syrienne envoie un nouveau message : toute attaque contre un avion israélien, même en dehors de l'espace aérien israélien, principalement sur le territoire libanais, sera considérée comme une attaque contre Israël.

La démonstration de cette nouvelle ligne rouge est d'une grande importance, puisque des avions et des drones de l'armée de l'air israélienne survolent régulièrement le Liban pour surveiller l'armement du Hezbollah, l'acquisition d'équipement et son retranchement. Lorsque les syriens tirent sur des avions de l'armée de l'air israélienne dans l'espace aérien libanais, cela nuit aux capacités de collecte de renseignements défensifs d'Israël.

Il est vrai que, selon des sources étrangères et les allégations du régime syrien, les avions de chasse de l'armée de l'air israélienne tirent des munitions à guidage de précision sur des cibles à l'intérieur de la Syrie, principalement contre les efforts iraniens pour transférer des missiles antiaériens au Hezbollah ou des missiles à longue portée.

Selon ces sources, les avions qui effectuent les opérations contre l'armement du Hezbollah passent par l'espace aérien libanais, mais ne pénètrent pas sur le territoire syrien pour éviter les affrontements avec les forces aériennes et les missiles sol-air que la Russie a installé en Syrie.

La prise pour cible des avions de type F-16 qui effectuaient une mission de reconnaissance sur le Liban, était une tentative des syriens de limiter les opérations aériennes d'Israël sur le Liban. Israël considère qu'il s'agit d'une agression directe à laquelle il faut répondre.

Il y a deux choses de nature technique à noter ici : principalement, les missiles antiaériens SA-5 (S-200) ne sont pas une nouvelle arme dans la région. Les syriens les ont utilisés contre des avions israéliens depuis 1982, lors de la première guerre du Liban. Cependant, ces missiles ont une longue portée, et peuvent atteindre des altitudes élevées, et ils sont capables de frapper des avions israéliens sur le territoire israélien, principalement dans le nord et le centre d'Israël.

Ces missiles constituent une menace tant pour les avions civils que militaires, alors que la Syrie les a utilisés pour la deuxième fois en autant de mois, cela a déclenché une sonnette d'alarme pour l'armée de l'air israélienne en particulier, et pour la défense israélienne en général.

Si la Syrie continue à utiliser ces missiles, Israël devra recourir à des mesures de protection, même pour les avions commerciaux qui se déplacent à l'intérieur et à l'extérieur du pays. C'est pourquoi Israël a rapidement réagit au tir syrien lundi matin en détruisant la batterie SA-5.

Cependant, la batterie neutralisée peut reprendre ses opérations en quelques heures seulement, car un seul de ses composants a été touché : son radar de contrôle de tir. Ce composant peut facilement et rapidement être remplacé, la batterie représentant alors à nouveau une menace pour l'espace aérien israélien.

La composition technique des batteries syriennes SA-5, y compris un modèle amélioré des missiles eux-mêmes, nécessite une approche différente que les autres missiles sol-air syriens, qui ont des portées beaucoup plus petite et peuvent atteindre des altitudes bien inferieures. Seul le S-400, apporté par les russes en Syrie, pourrait être comparé dans sa portée, son altitude et sa capacité d'interception au SA-5, et particulièrement au SA-5 amélioré que possèdent les syriens.

Il convient également de noter qu'Israël n'a pas tardé à informer les russes de la contre-attaque et n'a ciblé qu'un seul composant de la batterie. Ceci pour envoyer un message clair selon lequel Israël ne cherche pas l'escalade qui pourrait conduire à un conflit ouvert. Il s'agit plutôt d'une mesure isolée prise pour dissuader les syriens d'utiliser à nouveau le SA-5 à l'avenir.