Israël : Défense au Moyen-Orient

Les habitants de Beyrouth ne seront pas assis à la plage en cas de nouvelle guerre avec Israël, a déclaré mercredi le ministre de la défense Avigdor Lieberman dans un discours relatif à la situation tendue à la frontière nord.

Il a également qualifié de "très provocateur" un appel d'offre libanais pour l'exploration pétrolière et gazière offshore dans un territoire contesté à la frontière maritime entre les deux pays, et a déclaré que c'était une erreur pour les entreprises internationales d'y participer.

"Quand ils lancent un appel d'offres sur un gisement de gaz, y compris le bloc 9, qui, selon toute norme, est le notre… est une conduite très très provocatrice," a dit Liberman.

"Les entreprises respectables" qui soumissionnent "font à mon avis une grave erreur – car cela va a l'encontre de toutes les règles et de tous les protocoles dans des cas comme celui-ci," a-t-il déclaré lors d'une conférence internationale à Tel Aviv.

Le ministre de la défense a déclaré que l'armée libanaise était indiscernable du Hezbollah et que tous deux étaient équitables dans n'importe quelle guerre.

"Le Liban paiera le prix fort" pour toutes les attaques du Hezbollah contre Israël, a-t-il dit.

Une troisième guerre avec le Liban ne sera pas comme la dernière en 2006, a déclaré Liberman.

"Il n'y aura pas de photos comme celles de la Seconde Guerre du Liban montrant des gens sur la plage à Beyrouth alors que les habitants de Tel Aviv étaient assis dans des abris anti-bombes. Cela n'arrivera pas," a-t-il dit.

"Si les gens à Tel Aviv sont dans des abris, ils seront également dans des abris à Beyrouth. Cela doit être clair pour l'autre partie," a-t-il déclaré.

Il a cependant précisé qu'Israël ne cherche pas la guerre, et "nous essayons de nous conduire avec détermination et responsabilité."

Le premier ministre libanais Saad Hariri a déclaré que les commentaires de Liberman au sujet de l'exploration gazière étaient un des "messages menaçants" d'Israël ces derniers jours.

Le Hezbollah, qui dirige de facto le Liban, a promis de défendre les "droits pétroliers et gaziers" du pays contre les menaces israéliennes. Le Hezbollah a qualifié les propos de Liberman de "nouvelle agression" et a déclaré qu'il ferait "face de manière décisive à toute attaque contre nos droits pétroliers et gaziers."

Le Liban et Israël bordent le bassin du Levant en Méditerranée orientale, où un certain nombre de grands gisements de gaz sous-marins ont été découverts depuis 2009, y compris les champs Léviathan et Tamar situés dans les eaux israéliennes près de la frontière maritime contestée.

Le mois dernier, le Liban a approuvé une offre d'un consortium composé du français Total, de l'italien Eni et du russe Novatek pour deux des cinq blocs mis en adjudication dans le cadre de la première vague de licences pétrolières et gazières offshore.

"Les paroles de Liberman au sujet du Bloc 9 sont une menace pour le Liban et son droit à la souveraineté sur ses eaux territoriales," a déclaré le président libanais Michel Aoun sur son compte Twitter.

Le ministre libanais des affaires étrangères, Gebran Bassil, a déclaré qu'il avait envoyé une lettre aux Nations Unies il y a deux semaines affirment le droit de son pays à se défendre et défendre ses intérêts économiques.

Les contrats d'exploration et de production en mer devraient être signés le 9 février, a annoncé le ministre de l'énergie César Abi Khalil, permettant le début de l'exploration.