Israël : Défense au Moyen-Orient

Malgré les déclarations incendiaires de la dictature islamique à la suite d'une attaque contre un complexe iranien dans la base aérienne T-4 en Syrie attribuée à Israël, le ministre iranien des affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a déclaré dimanche que Téhéran ne voyait aucune possibilité d'un conflit militaire généralisé.

"Je ne crois pas que nous nous dirigions vers une guerre régionale," a déclaré Zarif à CBS dans une interview publiée dimanche après-midi. Il a toutefois nuancé sa déclaration en disant que "Israël a poursuivi ses violations du droit international, espérant pouvoir le faire en toute impunité grâce au soutien des Etats-Unis et en essayant de trouver des écrans de fumée pour se cacher derrière."

"Et je ne crois pas que les écrans de fumée fonctionnent encore," a-t-il ajouté.

Au sujet des Etats-Unis, le responsable iranien a sévèrement critiqué leur conduite vis-à-vis de leur attitude envers les autres pays, en mettant l'accent sur l'Iran. "Les Etats-Unis doivent apprendre comment traiter les autres nations souveraines, en particulier les nations souveraines qui ne dépendent pas des Etats-Unis pour leur survie et qui peuvent vivre sans le soutien des Etats-Unis pas seulement pendant deux semaines, mais pendant 40 ans."

Zarif a émis la critique susmentionnée, qui est probablement une allusion à Israël, après que l'interviewer Margaret Brennan lui ait demandé si l'Iran consentirait à des pourparlers avec les Etats-Unis concernant la libération de cinq otages américains détenus à Téhéran.

"Vous ne vous engagez pas dans des négociations en faisant preuve de manque de respect envers un pays, pour son peuple, pour son gouvernement, en faisant ouvertement des revendications incluant cette illusion de changement de régime, alors vous ne laissez pas beaucoup de place à un véritable dialogue."

L'iranien a également commenté le style personnel du président américain Donald Trump, soulignant que cela exigeait "un changement d'attitude… et un changement de langage."

Zarif a déclaré : "l'Iran a été victime d'armes chimiques, nous avons rejeté l'utilisation des armes chimiques, quelles que soient les victimes ou les coupables, quelles que soient les victimes ou les auteurs," a-t-il ajouté.

"Cela nous met mal à l'aise de voir la continuation de l'effusion de sang dans notre région," a-t-il ajouté, dirigeant ses commentaires vers l'Arabie Saoudite et les Etats-Unis, "parce qu'il y a des leaders jeunes et ambitieux qui pensent pouvoir obtenir une victoire militaire au Yémen. Ils croient qu'ils pourraient renverser Assad."

Zarif a averti que l'Iran était prêt à "reprendre vigoureusement" l'enrichissement d'uranium "à une vitesse beaucoup plus grande" si les Etats-Unis se retiraient de l'accord nucléaire de 2015.

La réponse iranienne "probable" à un retrait américain de l'accord nucléaire, expliquait Zarif, serait un retour à l'enrichissement d'uranium – un ingrédient clé dans la fabrication de bombes nucléaires – malgré le soi-disant désintéressement de l'Iran à acquérir de telles capacités.

Trump décidera d'ici le 12 mai s'il rétablira des sanctions économiques américaines contre Téhéran, ce qui porterait un coup dur à l'accord de 2015 entre l'Iran et six autres pays. Il a fait pression sur les alliés européens pour qu'ils travaillent avec Washington afin de fixer cet accord.

Plus tôt ce mois-ci, le président iranien Hassan Rouhani a déclaré que Trump "regretterait" de se retirer de l'accord, et que l'Iran riposterait pour une telle action "en une semaine".

Zarif lui-même a déjà dit sur le même sujet que l'Iran avait plusieurs options en cas de retrait américain et que sa réponse ne serait pas plaisante.