Israël : Défense au Moyen-Orient

L'ancien chef du Mossad, Tamir Pardo, a discuté dans une interview d'un affrontement entre lui et le premier ministre Benyamin Netanyahou il y a plusieurs années.

Dans l'interview, qui sera diffusé jeudi soir dans le show "Uvda", Pardo déclaré qu'il y a sept ans, Netanyahou a ordonné au système de défense israélien de se préparer à une attaque sur les installations nucléaires iraniennes d'une manière qui permettrait une attaque dans les 15 jours une fois l'ordre donné.

Selon Pardo, "ce n'est pas quelque chose que vous êtes autorisé à faire, et de l'utiliser comme un exercice. J'entends, si quelqu'un fait cela, il y aurait deux objectifs : le premier serait que c'est son intention, et le second serait d'envoyer un signal. Quelqu'un de l'extérieur en entendra parler, peut-être que quelqu'un aux Etats-Unis en a entendu parler d'une manière ou d'une autre, et cela lui a fait faire quelque chose. Quand on en vient à ce genre de choses, vous devez croire dans les gens, ce sont vos capitaines. Donc quand il vous dit de commencer un compte à rebours, vous comprenez qu'il ne joue pas, ces choses ont une signification énorme."

Pardo a également dit avoir consulté des experts juridiques dans le but de comprendre qui est autorisé à donner un tel ordre, et si Netanyahou avait le pouvoir de le donner.

"Je me suis renseigné autant que possible," a-t-il dit. "J'ai demandé à l'ancien chef du Mossad… J'ai demandé à des juristes, j'ai demandé à tous ceux que je pouvais trouver, afin de comprendre qui a le pouvoir de donner des ordres sur toute question qui déclencherait une guerre."

"En fin de compte, si je reçois un ordre, et si je reçois un ordre du premier ministre, alors je suis censé l'accomplir. Je dois être certain que si quelque chose ne va pas, si l'action échoue, il n'y aura pas de situation dans laquelle j'ai fait quelque chose d'illégal."

Il a également noté qu'il avait envisagé de démissionner de son poste après que Netanyahou eut donné l'ordre, car il pensait que c'était un ordre très problématique.

"Quand les diplomates donnent un ordre, vous avez deux options", a déclaré Pardo. "Une option est de l'exécuter, et une autre option est de remettre les clés. C'est bien que je n'ai pas eu à prendre cette décision… bien que j'y ai pensé."

En fin de compte, l'opération a été annulée, après que le premier ministre ait accepté l'opinion des hauts responsables de la défense, qui s'y sont fermement opposés.